Petite visite à Valvins

Le « pont de Valvins » ou « La terrasse de Mallarmé ». Au loin sur la rive gauche de la Seine, le hameau des Plâtreries à Samois-sur-Seine

« C’est agréable, disait Mallarmé, d’avoir un pont à côté de chez soi c’est une terrasse. J’y viens le soir fumer un cigare. La rivière large, calme, semble un lac… »

  1. Le pont de Valvins, haut lieu de la littérature française
  2. La Seine à Valvins
    1. Valvins, Paul Valéry
    2. Lettre à Verlaine
  3. Les douces journées de villégiatures
  4. Entrez dans la maison du poète
  5. Les matinées du poëte
  6. Les après-midis du poëte
  7. Les voisins prestigieux
  8. Les invités de Valvins
  9. Misia à La Grangette
    1. Misia et Mallarmé à Valvins
  10. Les Rencontres de l’Autre Côté de Valvins
    1. 7, quai des Plâtreries à Samois-sur-Seine
    2. Renouveau
  11. Au cimetière de Samoreau
  12. Renseignements pratiques
  13. Voir aussi
Le pont de Valvins, haut lieu de la littérature française
«Ancien pont de Valvins et yole de Stéphane Mallarmé» -.

Christian de Bartillat a écrit : « Avec Mallarmé, ses amis, ses disciples, la poésie semble sortir de la forêt de Fontainebleau et verser du côté de la Seine pour se jouer de l’eau ». Grâce à lui, le pont de Valvins, cinq fois reconstruit depuis les Romains, est devenu le haut lieu de la littérature française ». André Billy, à propos du Pont de Valvins, déclara : « il a joué dans la méditation de Mallarmé un rôle presque aussi important que son cabinet de travail ou son jardin » alors qu’Henri Mondor rappelait que c’est au Pont de Valvins que Mallarmé rencontra un baigneur qui perdant connaissance était en train de se noyer : et ce baigneur n’était autre que Paul Valéry. Henri Mondor relate l’anecdote suivante : « On l’a vu un jour ou deux dans la forêt, avec un bâton au bout duquel était fixé un clou. Il ramassait et jetait dans un panier les morceaux de papiers épars. Comme on s’étonnait de ses soins : « J’aurai demain Régnier et quelques amis, je prépare les lieux ».

La Seine à Valvins

Valvins, Paul Valéry

Valvins
Paul VALÉRY
Recueil : « Album de vers anciens »

Si tu veux dénouer la forêt qui t’aère
Heureuse, tu te fonds aux feuilles, si tu es
Dans la fluide yole à jamais littéraire,
Traînant quelques soleils ardemment situés

Aux blancheurs de son flanc que la Seine caresse
Émue, ou pressentant l’après-midi chanté,
Selon que le grand bois trempe une longue tresse,
Et mélange ta voile au meilleur de l’été.

Mais toujours près de toi que le silence livre
Aux cris multipliés de tout le brut azur,
L’ombre de quelque page éparse d’aucun livre

Tremble, reflet de voile vagabonde sur
La poudreuse peau de la rivière verte
Parmi le long regard de la Seine entr’ouverte.

Lettre à Verlaine

« J’oubliais mes fugues, aussitôt que pris de trop de fatigue d’esprit, sur le bord de la Seine et de la forêt de Fontainebleau, en un lieu le même depuis des années : là je m’apparais tout différent, épris de la seule navigation fluviale. J’honore la rivière, qui laisse s’engouffrer dans son eau des journées entières sans qu’on ait l’impression de les avoir perdues, ni une ombre de remords. Simple promeneur en yoles d’acajou, mais voilier avec furie, très-fier de sa flottille. »

Cet extrait de la lettre à Verlaine du 16 novembre 1885 a été choisi par la musée Mallarmé pour figurer sur le panneau situé à l’entrée de la maison de Stephane Mallarmé et devant la Seine.

Lettre à Verlaine du 16 novembre 1885

Les douces journées de villégiatures
Edouard Vuillard
La maison de Mallarmé à Valvins
en 1896



« Tout le monde a un pays natal, moi j’ai adopté Valvins »


Stéphane Mallarmé cité par Geneviève Mallarmé-Bonniot, Mallarmé par sa fille, NRF, 1926



En 1874, Mallarmé découvre « la petite maison au bord de l’eau » située à Valvins. Simple et rustique mais dotée d’un très beau jardin, la maison plaît tout de suite au poète. Il y loue alors deux pièces à l’étage et y séjourne en famille très régulièrement l’été, à Pâques et à la Toussaint. A sa retraite en 1893, il obtient des propriétaires de louer davantage de pièces et, après y avoir fait d’importants travaux, il s’y installe seul plus longuement. Plus qu’un lieu de villégiature, Valvins lui offre un véritable ressourcement loin des mondanités parisiennes. La forêt qui entoure le poète et la Seine qui coule devant sa chambre l’invitent à l’écriture et sont pour lui, comme pour tant d’autres alors, une source d’inspiration sans cesse renouvelée. Mallarmé aimera profondément ce lieu au point de s’en sentir natif.


 » Jamais châtelain n’aima son manoir comme Mallarmé son logis des bois… » 

Henri Roujon, d’après La Galerie des bustes,1908. natif.

Entrez dans la maison du poète

« La maison du poète », celle où il a vécu le meilleur de sa vie, celle où il est mort de sa gorge nouée, celle où il écrivait « des lettres noir sur blanc » qui restent car – « il n’y a que des papiers »
C’est vraiment là une « MAISON D’ÉCRIVAIN »

Anne Borrel

Les matinées du poëte



Que fait Stéphane Mallarmé lors de ses séjours à Valvins ? 



Le matin il s’installe à son bureau : il s’occupe de son courrier ou relit des épreuves de ses ouvrages en cours de publication. Il écrit aussi beaucoup: Mallarmé entretient en effet une correspondance abondante avec ses contemporains. Il est difficile de déterminer avec exactitude ce qui de son œuvre fut, tout ou partie, écrit à Valvins. Sa correspondance nous éclaire, sur les travaux de relecture d’épreuves, de modifications de textes ou de rédaction d’ébauches. Ainsi, en 1887, il prépare avec Edouard Dujardin (1861-1949) la très précieuse édition photolithographiée d’après le manuscrit de ses poésies pour La Revue indépendante. Les témoignages confirment également que « les notes de Valvins » étaient les ébauches d’essais et de poèmes, et notamment pour le fameux Coup de Dés. 

Après avoir pris sa retraite d’enseignant, Mallarmé se consacre de plus en plus à l’écriture à Valvins. Dans une chambre décorée par ses soins et qu’il espère favorable au travail, il se remet à des textes de toute première importance pour lui, tels son grand œuvre, Le Livre, ou encore la version définitive d’Hérodiade et du Cantique de Saint-Jean.

Les après-midis du poëte



En contrepoint du travail du matin, l’après-midi est consacrée au fleuve. 
Si les bains et la pêche sont au programme, la navigation retient toute l’attention du poète. Peu après 1876, et en partie avec ce que lui rapporte la publication du poème L’Après-Midi d’un faune, Mallarmé fait construire à Honfleur une barque en bois dotée d’un mât qu’il nomme le « canot ». La correspondance du poète abonde sur l’entretien de celui-ci : en 1879, avant de quitter Valvins, il écrit à sa femme Marie qu’il lui reste encore ses paquets à faire et le canot à laver ; en 1887, il le peint et, en 1891, le fait vernir par des « pontonniers ». Une année, tandis qu’il est resté à Royat et que Geneviève et Marie Mallarmé sont à Valvins, il leur reproche le manque de soin apporté au canot : « Quoi ! Tant de dégâts par le vent du nord et tu as laissé, mousse novice, l’avant et flanc du canot battre le ponton ! Quand cela souffle de par là, détache simplement la bouée d’arrière pour que le S.M. (le nom du canot) file en amont. » 
La forêt aussi est très chère à Mallarmé. En 1862, alors qu’il habite Sens, il fait en forêt de Fontainebleau deux promenades mémorables : l’une le 11 mai, avec plusieurs jeunes écrivains et artistes parisiens avec lesquels il noue une amitié durable ; l’autre le 29 septembre, en compagnie de celle qui deviendra son épouse. Une fois installé à Valvins, il se promène régulièrement en forêt, à pied ou en carriole, seul, en famille ou entre amis. Il en profite pleinement, particulièrement à l’automne : il parle dans ses lettres de « la forêt d’or », de « l’éblouissement de quelques torches » et de la « flamme des arbres ». 
En 1885, le départ pour cette forêt de Fontainebleau à l’automne lui inspire d’ailleurs un surprenant poème en prose – au sein d’un groupe de textes liés à Valvins, La Gloire : « Cent affiches s’assimilant l’or incompris des jours, trahison de la lettre, ont fui, comme à tous confins de la ville, mes yeux au ras de l’horizon par un départ sur le rail traînés avant de se recueillir dans l’abstruse fierté que donne une approche de forêt en son temps d’apothéose…»

« Ici rien de nouveau : je remplis quelques feuilles de papier le matin et glisse en yole ou mouille ma voile au mauvais temps qu’il fait dans l’après-midi … Bref c’est un Valvins de chaque année, dont je rapporterais suffisamment de force et de fraîcheur d’esprit. »

 
Lettre de Stéphane Mallarmé à Edouard Manet, 11 septembre 1882.
D’après Stéphane Mallarmé à Valvins, livret du visiteur, par Marie-Anne Sarda.

Les voisins prestigieux

D’autres artistes séjournent dans les environs de Valvins, charmés, comme Mallarmé, par les lieux : Alfred Sisley s’installe à Moret-sur-loing, Rosa Bonheur à Thomery, Léopold Dauphin et Edouard Dujardin au Val-Changis, Debussy chez les Durand à Bel Ebat

Dans les alentours, Mallarmé retrouve : à Héricy, Henri Signoret, homme de théâtre symboliste ; à Samois, Odilon Redon, grand peintre de l’époque symboliste et esprit proche du poète, le romancier et journaliste Elémir Bourges et les cousins du poète Paul et Victor Margueritte, écrivains. A Fontainebleau, Marras, sous-conservateur du Palais ; à Bourron-Marlotte, le peintre néo-médiéviste Armand Point, qui organise de véritables agapes ; à Barbizon, le philosophe Gabriel Séailles ; à Valvins même, habitent durant l’été 1896 à deux pas de chez lui dans une petite maison appelée « la Grangette » (ou maison Prunaire, du nom du graveur Alfred Prunaire) Thadée Natanson, directeur de La Revue Blanche, et son épouse Misia, qui reçoivent Edouard Vuillard, Pierre Bonnard, Toulouse-Lautrec, Alfred Jarry, entre autres. Les familles des uns et des autres sont parfois très liées : Geneviève Mallarmé est la marraine d’Arï Redon, fils d’Odilon, baptisé à Samois le 4 août 1889.

Les environs regroupent aussi des habitants occasionnels : Paul Hervieu et Léon Dierx à Bois-le-Roi en 1891, Camille Mauclair et Georges Rochegrosse à Barbizon en 1892…

Les invités de Valvins
7 quai des
Plâtreries

[…] Comment à peine arrivé tu éprouves déjà le besoin de te frotter aux gens. Je te reconnais bien là, vieux père, et cela me donne complètement raison : tu n’es pas un vrai moine solitaire, mais pas du tout »

Lettre de Geneviève Mallamé à Stéphane Mallarmé, 27 avril 1897

Stéphane Mallarmé, prend plaisir à recevoir. 


La maison de Valvins voit passer les artistes les plus brillants de l’époque, ceux qui ont marqué l’histoire de l’art et la littérature : Berthe Morisot, son mari Eugène Manet, leur fille Julie Manet et ses cousines Jeannie et Paule Gobillard. Mais aussi Paul Nadar, Edouard Dujardin, Henri de Régnier, les Mirbeau, André Fontainas, Pierre Louÿs, les Rodenbach, René Ghil, Camille Mauclair, le prince André Poniatowski, Lugné-Poe, Lucien Muhlfed, Charles Guérin, Léopold Dauphin, les Gravollet, Méry Laurent, John Payne, Charles Morice, James MacNeill Whistler et bien sûr Paul Valéry, qui font tous, plus ou moins fréquemment, le voyage de Valvins. 


La maison étant trop petite pour accueillir les nombreux invités du poète, c’est à l’auberge du Port à l’anguille, dans l’actuel hameau des Plâtreries, de l’autre côté du pont, que Mallarmé loge souvent ses hôtes. La tradition est de venir y déguster la fameuse matelote d’anguille. »

Misia à La Grangette

Misia et Mallarmé à Valvins

Pour se rapprocher de Mallarmé, les Natanson (Thadée et Misia) achètent en 1896 une maison à Valvins, la Grangette, en bord de Seine face à la forêt de Fontainebleau, où ils reçoivent à la belle saison les écrivains et les peintres de leur cercle de la Revue Blanche, dont Vuillard, Bonnard et Toulouse-Lautrec. Mais au bout d’un an, ils quittent cette maison trop petite pour accueillir leurs nombreux amis et s’installent au Relais à Villeneuve-sur-Yonne. C’est le frère de Misia, Cipa Godebski, qui reprend la Grangette avec sa femme Ida. Mais le 9 septembre 1898, la nouvelle de la mort de Mallarmé est ressentie par eux comme une perte irréparable. Ils se retrouvent, avec Cipa et sa jeune femme, l’équipe de la revue et Renoir, ami de longue date du défunt, pour son enterrement à Samoreau, le cimetière où Misia le rejoindra.



Valvins n’était pas inconnu à Misia car son père y possédait une grande villa et que son ami Mallarmé y passait ses étés. Elle s’y installa avec son premier mari Thadée Natanson, le fondateur de la Revue Blanche, une revue littéraire et artistique, de sensibilité anarchique, à laquelle collaborèrent les plus grands écrivains de l’époque.

Ce fut une période magique dans la vie de Misia. En tant que femme mariée possédant sa propre maison de campagne, elle était en mesure de savourer les plaisirs juvéniles, la vie sans contrainte qu’elle aimait tant : celle d’une artiste parmi les artistes. La Grangette devint rapidement l’annexe estivale de la Revue Blanche. Elle déclara : « mais j’avais fait un tri et invité surtout ceux que choisissait mon cœur : Vuillard et Bonnard s’étaient installés chez moi une fois pour toutes et Toulouse-Lautrec venait régulièrement du samedi au mardi. »

Les artistes peignaient tout ce qui attirait leur regard : La Grangette, le jardin, la maison de Mallarmé, la Seine sillonnée de bateaux. Ils se peignaient aussi mutuellement, mais par-dessus tout, ils peignaient Misia : Misia en train de coudre, Misia se promenant dans les champs, Misia au piano. Elle était leur muse campagnarde. Les semaines passaient comme l’éclair en pique-niques et en réceptions, en séance de théâtre amateur et en jeux de salon, en promenade à bicyclette ou en voilier sur le fleuve, en festins accompagnés de musique, de conversation et de rires.

De nombreux amis habitaient la campagne aux environs de Fontainebleau. Outre les Mallarmé, il y avait les Bourges, les Redon, les Mirbeau et les Poniatowski, – qui se rendaient constamment visite les uns les autres. Les amis arrivant de Paris par le train étaient accueillis par les Natanson dans leur voiture, l’intrépide Misia tenant les rênes. Parfois lorsque le soleil brillait, Misia venait les chercher en bicyclette et les ramenait jusqu’ à La Grangette par les sentiers de la forêt. Des fenêtres de son rustique atelier où elle avait installé son piano, Misia apercevait le pont qui enjambait le fleuve et l’élégante petite yole de Mallarmé qui dansait sur les flots.

Henri Mondor en fait allusion dans sa biographie sur Mallarmé :
« Parmi les fidèles de Valvins, il y a une très jeune femme que Mallarmé emmène parfois sur un canot. Il lui explique des choses merveilleuses; il nomme les constellations, rêve de jolis vocables assemblés comme elles. Chaque mot pour lui éveille un monde d’images dont il fait voir quelques unes à la jeune personne. Celle-ci comprend, découvre une vérité supérieure, rentre, ivre du maître. « Qu’a-t-il dit? »…. Elle ne sait plus rien. Elle croyait être… comme la jeune fille aveugle du conte d’Andersen qui tient dans sa main fermée un peu de poussière de la pierre des sages; quand elle ouvre la main devant le livre où sont écrits les grands mystères du monde, une lumière éblouissante tombe sur la page, tout devient clair… Loin du sorcier, l’apprenti ne sait plus rien. »

En échange des histoires qui lui contait Mallarmé, Misia, les sourcils froncés d’application, lui jouait Beethoven et Schubert. De la pièce faiblement éclairée sous les poutres, le poète contemplait le fleuve qui coulait vers la mer. Puis, allumant sa pipe, il sombrait dans une profonde rêverie, « un homme », selon son expression, « au rêve habitué ». Jamais Misia n’avait eu auditeur plus sensible.
Tandis que la phrase musicale naissait, respirait, prenait forme, s’affirmait dans ce silence dont la qualité singulière procédait de sa présence, une fragile et si étroite communion émotive nous unissait que le rythme de sa pensée montait à mes lèvres :

… Et dans le soir tu m’es en riant apparue
Et j’ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d’enfant gâté
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d’étoiles parfumées.

Ces vers extraits d’Apparition de Mallarmé, qu’elle se chuchotait en jouant, semblaient à Misia « des mots ciselés dans mille pierres précieuses dont les facettes brusquement m’éblouissaient, m’aveuglaient si merveilleusement que mes yeux s’embuaient de larmes. A bout de force, je sentais la musique s’éteindre et mourir sous mes doigts ».

Mallarmé avait l’habitude de donner aux dames qu’il admirait particulièrement des éventails en papier japonais sur lesquels il avait écrit des poèmes en forme de Haïku. Chaque année pour le jour de l’an, Misia recevait un pâté de foie gras et un éventail. Le seul qui ait survécu porte ces vers charmants célébrant le jeu tempétueux de Misia :

Aile que du papier reploie
Bats toute si t’initia
Naguère à l’orage et la joie
De son piano Misia.


Extraits du livre « Misia » de Gold et Fizdale (p.75 à 80)

Eventail avec quatrain autographe que Mallarmé offrit à Misia Natanson.
Papier japonais décoré

Les Rencontres de l’Autre Côté de Valvins
7, quai des Plâtreries à Samois-sur-Seine

Printemps poétique aux Plâtreries

Renouveau

Stéphane Mallarmé

Le printemps maladif a chassé tristement
L’hiver, saison de l’art serein, l’hiver lucide,
Et, dans mon être à qui le sang morne préside
L’impuissance s’étire en un long bâillement.

Des crépuscules blancs tiédissent sous mon crâne
Qu’un cercle de fer serre ainsi qu’un vieux tombeau
Et triste, j’erre après un rêve vague et beau,
Par les champs où la sève immense se pavane

Puis je tombe énervé de parfums d’arbres, las,
Et creusant de ma face une fosse à mon rêve,
Mordant la terre chaude où poussent les lilas,

J’attends, en m’abîmant que mon ennui s’élève…
– Cependant l’Azur rit sur la haie et l’éveil
De tant d’oiseaux en fleur gazouillant au soleil.

Stéphane Mallarmé

Au cimetière de Samoreau
Tombe d’Olivier Larronde à gauche et de Stéphane Mallarmé, à droite.

Bouquet de roses rouges et blanches sur un nuage de gypsophile déposé au nom de l’Association des Amis du Musée Shintaro Zuzuki, représenté par Madame Chikako Nagakura, et de l’Amicale Artistique Franco Japonaise en Seine-et-Marne

Je dis : une fleur ! et, hors de l’oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d’autre que les calices sus, musicalement se lève, idée même et suave, l’absente de tous bouquets.

(Stéphane Mallarmé, Crise de vers)

Visite des tombes de Stéphane Mallarmé, Misia Sert et Olivier Larronde, un jeune « poète maudit » lancé par Jean Cocteau et Jean Genet, et qui a voulu absolument être enterré auprès de Mallarmé qu’il admirait.

Voir la page consacrée au Pèlerinage poétique sur les tombes de Mallarmé, Misia et Larronde

Renseignements pratiques

Visites à la demande. Merci de laisser un message via la page contact à Michaël Vinson

Voir aussi

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