Pour le 124ème anniversaire de la mort de Mallarmé. Michaël Vinson

  1. La mort de Mallarmé à Valvins
  2. Les obsèques de Mallarmé
  3. Hommage funèbre
    1. Une apologie de l’homme
    2. L’appréciation de l’œuvre
    3. La place de l’œuvre dans le paysage littéraire
    4. La destinée posthume
  4. Notes
  5. Voir aussi

La mort de Mallarmé à Valvins

L’été 1898 à Valvins (1) se promet fructueux. Le monumental Coup de dés (2) doit sortir et Mallarmé compte bien achever l’Hérodiade (3) (4). Bien que fatigué et traversant des périodes de grande lassitude, dues pour beaucoup au fait qu’il se sent vieillir, – Mallarmé a 56 ans – sa santé n’est ni plus ni moins mauvaise qu’à l’ordinaire, aussi rien ne lui laisse présager une fin si proche. Au contraire, l’avenir lui semble largement ouvert sur la promesse de pouvoir s’approcher un peu plus de la réalisation de son « Livre » , le grand rêve littéraire de toute sa vie d’écrivain : « Le monde est fait pour aboutir  à un beau livre » (5).

Dans la première semaine de septembre, sa gorge commence à faire souffrir Mallarmé. On appelle le médecin qui l’ausculte et conclut à une simple irritation des amygdales (6) dont il ne faudrait que deux ou trois jours pour se remettre.

Cependant, le jeudi 8 septembre, Mallarmé est pris d’un violent spasme provoquant un début d’asphyxie. A ses râles, Marie, son épouse, et Geneviève, sa fille, affolées, accourent. Tout en tentant de reprendre son souffle, Mallarmé leur murmure d’une voix enrouée : « est-ce que je ne pourrais pas rester dans quelque chose comme cela (7)? Comprendre « y rester », bien sûr.

Mallarmé sent qu’il s’en va, aussi il trouve la force, alors qu’il est seul dans son bureau, de rédiger une manière de testament, présenté ainsi :

« Recommandations quant à mes papiers (pour quand le liront mes chéries)

« Mère, Vève,

Le spasme terrible d’étouffement subi tout à l’heure peut se reproduire au cours de la nuit et avoir raison de moi. Alors, vous ne vous étonnerez pas que je pense au monceau demi-séculaire de mes notes, lequel ne vous deviendra que d’un grand embarras; attendu que pas un feuillet n’en peut servir. Moi-même, l’unique pourrais seul en tirer ce qu’il y a… Je l’eusse fait si les dernières années manquant ne m’avait trahi. Brûlez, par conséquent : il n’y a pas là d’héritage littéraire, mes pauvres enfants. Ne soumettez même pas à l’appréciation de quelqu’un : où refusez toute ingérence curieuse ou amicale. Dites qu’on n’y distinguerait rien, c’est vrai du reste, et, vous, mes pauvres prostrées, les seuls êtres au monde capables de respecter toute une vie d’artiste sincère, croyez que ce devait être très beau.

Ainsi, je ne laisse pas un papier inédit excepté quelques bribes imprimées que vous trouverez puis le Coup de Dés et Hérodiade terminé s’il plait au sort.

Mes vers sont pour Fasquelle, ici, et Deman, s’il veut se limiter à la Belgique :

« Poésies et Vers de circonstances avec l’Après-midi d’un Faune et Les Noces d’Hérodiade. Mystère.(8) »

La dernière nuit de Mallarmé est une nuit d’insomnie. Il fait très chaud, une canicule s’est abattue sur la France le 15 août, pour durer jusqu’à la mi-septembre. Julie Manet imaginera cette nuit dans son journal : « […] par quelles angoisses il a dû passer ce cher Monsieur Mallarmé en songeant qu’il laissait sa femme et sa fille seules et que de ses œuvres qui devaient être le couronnement des autres et qui avaient tant occupé sa pensée, il n’en resterait rien (9). »

Dans la matinée, il se sent mieux et envisage même de sortir. Sa respiration reste cependant courte et haletante et, en voyant dans la glace  son visage congestionné, il ne peut s’empêcher de plaisanter et de dire au médecin venu pour l’examiner : « Docteur, ne trouvez-vous pas que j’ai l’air d’un coq, d’un Aïssaoua, d’un convulsionnaire (10)? » A peinte prononcé ses mots, Mallarmé est pris d’un nouveau spasme terrible à la gorge. Tout en jetant un dernier regard à Marie et à Geneviève, il s’effondre en s’agrippant au médecin et s’écroule sur le sol.  Son cœur a cessé de battre.

Il est onze heures.  Le « Livre » ne sera pas écrit.

Les obsèques de Mallarmé

Les obsèques de Mallarmé doivent avoir lieu le dimanche 11 septembre. Un soleil de plomb brille de tous ses feux sur Valvins, comme un dernier hommage bucolique à ces charmants bords de Seine que Mallarmé aimait tant. Des voitures attendent à la gare de Fontainebleau les personnalités venues de Paris (11). Le cercueil, qui se trouvait dans la chambre de Mallarmé, est descendu par l’escalier extérieur en pierre et placé devant la maison à l’ombre des marronniers. Geneviève Mallarmé, qui a coupé des fleurs dans le jardin, les dépose sur le drap mortuaire de couleur blanche, à côté des couronnes envoyées par les revues (12).

Bien que claire et chaude, cette journée est pour Julie Manet et les personnalités présentes, des plus sombres et froides. Voici ce qu’elle nous confie dans son journal (13) :

« Nous arrivons à Valvins vers 2 heures. Que c’est pénible de descendre de ce chemin au bord de la Seine vers ce petit coin, on ne peut pas ne pas penser que celui qu’on pleure n’y est plus. Le bateau paraît solitaire, son bateau qu’il aimait tant et qui me rappelle une première promenade faite dedans en 1887 avec maman et papa qui demande à M. Mallarmé s’il n’avait jamais rien écrit sur son bateau. Non, répondit-il en jetant un regard sur sa voile, je laisse cette grande page blanche ». Je me sens le cœur bien gros en entrant dans ce petit jardin, en montant l’escalier et en voyant ces deux malheureuses femmes, qu’elles sont à plaindre, comment les soulager, on ne peut que pleurer avec elles. Ah ! cette pauvre Geneviève quelle vie elle a ! C’est horrible de voir ce charmant intérieur sans M. Mallarmé, et au lieu de l’entendre causer dans ce jardin sous le marronnier que Geneviève planta étant petite, d’y voir son cercueil ; c’est atroce ! Ah ! penser que nous n’entendrons plus jamais cette voix douce ! Il avait une façon si affectueuse de dire « maman  » lorsqu’il me parlait d’elle. C’est lui que papa avait nommé mon tuteur, c’est lui et M. Renoir les deux grands amis de papa et de maman. Ils étaient charmants à voir ensemble . Certes, je ne me doutais pas cet hiver que nous jouissions de leurs conversations réunies pour la dernière fois. Homme de lettres et paysans avec lesquels Mallarmé était si gentil, se trouvent réunis en grand nombre dans le jardin pour suivre cet enterrement si particulièrement navrant et on sent la douleur peinte sur tous les visages.

Après le recueillement, une centaine de personnes, voisins et amis (14) en tenue de campagne, suivent le convoi funéraire, parfois à bicyclette (15), depuis « l’ermitage de Bichenic » (16) jusqu’à l’église de Samoreau, où est célébrée une messe (17), puis de l’église au cimetière où se trouve le tombeau d’Anatole (18).  Catulle Mendès, Henri Roujon, Pierre Quillard, Jean Marras tiennent les cordons du poêle. Nulle célébration grandiose (19), nul maître des cérémonies, nul monument. Les adieux émus et simples du directeur des Beaux-arts, Henri Roujon, à l’ami rare et délicat, quelques mots bredouillés, au nom des jeunes, par Paul Valéry, trop bouleversé pour faire un discours, et ce sera tout. Chacun rentre chez soi, où à l’auberge voisine, à travers champs (20). Les obsèques de Mallarmé sont à son image, d’une grande discrétion (21) .

Hommage funèbre
Une apologie de l’homme

La presse française et étrangère a été unanime pour louer les qualités de  Mallarmé, sa simplicité, son honnêteté,  sa noblesse d’âme, sa délicatesse, sa courtoisie, son désintéressement, son indépendance d’esprit et sa distinction….(22)  Camille Mauclair notera : « En maillot de canotier, l’écoute en main dans sa yole, ou la pèlerine aux épaules sur les routes de la forêt de Fontainebleau,  il avait toujours l’élégance suprême qui nait de la distinction d’âme ». (23)

Réputé pour être fidèle en amitié, il était également connu pour les efforts généreux qu’il a déployé envers les plus grands artistes de sont temps. Parfois, son éloge a pu revêtir un caractère hagiographique, comme lorsque Paul Adam recourt à l’image de Sainte-Trinité : « Entre sa femme et sa fille, deux grands caractères, il vécut doux, accueillant et paisible, il fut mieux qu’un héros, il fut un saint (24). La référence au divin, lorsqu’on évoque Mallarmé, n’est pas rare, ainsi Charles Vellay qui écrit :  » il avait accepté ce rôle sacerdotal et quasi divin de transmettre aux poètes la force des dieux, de souffler la vie dans leur cœur et de faire surgir en eux leur propre conscience », tandis que Georges Rodenbach le décrit comme un Faune, « un peu étranger au commun des hommes, différent et supérieur aussi, mi-homme et mi-dieu » et comme tel « appartenant à la race des Immortels ». (25). Quand à Remy de Goumont, il notera plus tard :  » On allait chez lui, à peu près comme chez la Sybille; on écoutait sa parole comme un oracle. Vraiment, c’était bien une sorte de Dieu, on le vénérait plus encore qu’on ne l’aimait. Il était bienveillant mais sans aucune familiarité. Un éloge tombé de sa bouche troublait, comme un décret de la providence » (26).

C’est l’ami intime de Mallarmé, Emmanuel Des Essarts, qui résume le mieux le sentiment général à l’égard de l’homme Mallarmé : « Sous le bénéfice de quelques réserves, il convient donc de glorifier une existence consacrée toute entière au devoirs de famille, à l’amitié sincère, au culte de l’art, au  zèle affectueux pour ce qu’il y a de plus sympathique, la jeunesse éprise d’idéal ».

L’appréciation de l’œuvre

Depuis l’époque de Mallarmé jusqu’à aujourd’hui, la critique la plus fréquemment adressée à son oeuvre porte sur sa difficulté de compréhension, où, plus précisément, son obscurité, pour la mettre en opposition avec la clarté, trait caractéristique de la poésie française classique. Cette critique qui accompagnera le poète jusqu’à ses derniers jours peut trouver une formulation parfois abrupte, comme « comble du charabia, du baroque et de l’insenséisme »,  ou « libre à quelques toqués de voir de la clarté là-dedans » (27). Ce n’est bien sûr pas le cas général, et un fin lettré comme Rodenbach aura su formuler les choses d’une manière plus approfondie, et surtout plus connaisseuse de la poésie de Mallarmé : « A l’origine, Mallarmé écrivit des poèmes parfaitement clairs, simples […]. Ensuite, il tentera d’autre sommets, des plateaux vierges, une ascension solitaire où il ne communiquait plus que par des signes avec l’humanité restée en bas. Ce fut une poésie nouvelle, hermétique, figurative ».  Rodenbach précise ici une attitude que nous pouvons adopter quand nous avons a faire  des personnes qui se plaignent de « n’y rien comprendre », celle de les renvoyer a la poésie de sa première période, ou, en bon disciple de Baudelaire, sa poésie est  tout à fait  accessible, ou claire si vous voulez. Peu le savent parce qu’il toujours question du Mallarmé de la deuxième période, celle où, en effet, Mallarmé est véritablement devenu Mallarmé, ce poète difficile et sublime. Affronter cette difficulté et percer cette obscurité devient alors le propre de la lecture mallarméenne : « le lecteur réfléchi, dont l’esprit se fait bientôt à des obscurités rien moins qu’aveuglantes, ce lecteur distingue la plus radieuse féérie qui puisse charmer les imaginations » (28).  Dans cette optique, ce que l’on a appelé, à partir de Mallarmé,  La poétique de la suggestion est ce qui en aura désorienté plus d’un car rompant d’un coup avec l’évocation claire et directe d’un objet poétique et que Mallarmé définit au plus près : « Nommer un objet, c’est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème et qui est faite du bonheur de deviner peu à peu, le suggérer, voilà le rêve. » (29)

L’appréciation de l’oeuvre de Mallarmé est un tel sujet, d’une telle complexité, que cela a fait l’objet de très nombreuses études et livres. Il n’est donc pas possible dans ce bref article de faire autrement que de donner au lecteur ce qui est à mon sens la clé majeure pour la compréhension de sa poésie et que Mallarmé nous à lui-même indiqué :  « tout est là : je fais de la musique ». (30)

D’autres critiques porteront sur les notions de décadence; de relation du poète au monde – s’illustrant dans la fameuse querelle de l’art pour l’art versus l’art engagé dans la société – ; ou bien encore de francité, certains, comme Charles Maurras, considérant que Mallarmé a détruit l’ordre poétique et que « son école d’anarchie a gâté des générations. (31) », alors que d’autres pensent, au contraire, et avec raison, que Mallarmé incarne le plus pur génie français, tout entier contenu dans sa langue qu’il a mené à un sommet de composition, de style et de subtilité jamais égalé, ce que l’on a pu appeler « le grand style ». Aujourd’hui encore il n’est pas rare d’entendre un lettré déclarer : « que peut-on encore écrire après Mallarmé? » Il convient ainsi de considérer bien plus sûrement Mallarmé comme un véritable poète classique, lui qui n’aura jamais touché au vers (32) hormis dans son poème « un coup de dés jamais n’abolira le hasard »  –  où il fut le premier à donner au vers libre (et même libéré de toute référence au vers traditionnel)la liberté de générer sa propre représentation spatiale (33), annonciateur en cela de la poésie concrète du XXe siècle et, au fond, prophète de l’écriture poétique contemporaine qui lui doit tant (34)., –  mais le poète d’un nouveau classicisme

La place de l’œuvre dans le paysage littéraire

L’opinion générale est que Mallarmé fut « l’élève le plus parfait de Baudelaire », lui qui, à 18 ans, a découvert avec passion ce poète dans la bibliothèque versaillaise d’un ami de son père, et qui en a recopié, plein d’admiration, une grande partie dans ses cahiers de Glanes (34). De même qu’à cette occasion il découvrit la poésie de Poe, seul poète que Mallarmé se reconnaitra comme « grand maitre » (35). La traduction des poèmes de Poe par Mallarmé est généralement considérée comme « l’absolu de la perfection ». Mallarmé fut principalement mis en comparaison avec Verlaine, le prince des poètes auquel il succèdera, et ami qu’il sera le seul à soutenir à la fin de sa vie. Pour Mallarmé, Verlaine est le plus grand poète de son temps, celui qui a « chanté », avec ou sans paroles, alors que lui n’a fait que désigner, très loin, un « livre » inachevable. Mais si l’on songe à son affirmation quand à la compréhension de son art :  « tout est là, je fais de la musique« , on peut saisir que l’un et l’autre, et comme les poètes l’étaient depuis l’antiquité, sont des grands musiciens de la langue, des « chanteurs ». Je dirais, à titre personnel, que si, en effet, Verlaine peut être définit comme un grand chanteur, Mallarmé peut quand à lui l’être comme un grand compositeur.

Certains critiques ont pu également rapprocher Mallarmé d’autres poètes, comme Swinburne pour le critique américain Vance Thomson; Meredith et Tennyson, pour Mauclair ; ou encore, pour Mockel, Goethe, lorsqu' »il songeait à l’unité, à l’ordonnance, à la naturelle harmonie de l’oeuvre grande et parfaite ».

La destinée posthume

Qui pouvait se risquer, en 1898, à envisager la destinée posthume du poète Mallarmé? Ce poète  qui ne fut compris de son vivant  que par  une toute petite élite qui le portait aux nues, alors que, comme toutes les œuvres d’art élevées et novatrices, il scandalisait par son « obscurité », son hermétisme inaccessible et son « bousculement de la langue commune » dans les milieux dit « autorisés », et que le bon peuple de France, pourtant encore très sensible à la poésie, la jugeait inaccessible?

Dans ces conditions, nous pouvons comprendre Mécislas Golberg pour qui l’éternité promise pourrait bien se révéler un chemin vers l’oubli : « Mallarmé ne sera jamais lu, c’est sa destinée, c’est aussi son rôle… » ou, au mieux, vers une confidentialité élitique : « c’est une âme primordiale. Il n’est destiné qu’à ceux qui veulent retrouver dans la vie les choses essentielles. Il est le héros du silence ». (36)

Il était cependant imaginable à l’époque que certains poèmes ne pourraient que passer à la postérité : « certainement le Tombeau d’Edgar Poe, le Don du poème, et des fragments de l’Après-midi d’un faune et d’Hérodiade, vivront à jamais », comme le relève Emmanuel Signoret. Quand à Gide, plus visionnaire, il affirmera que « l’oeuvre de Mallarmé durera presque toute entière ».

124 années après sa mort, nous pouvons  confirmer, et ce à notre époque qui a vu la disparition de la poésie et du poétique, que Mallarmé a brillamment traversé le temps en acquérant peu à peu la reconnaissance générale, et qu’il est devenu, à l’instar des grands poètes classiques de la langue française,  un poète de référence incontournable et un maître incontesté pour toux ceux qui se tournent à nouveau vers  l’écriture poétique. Comme le dit Hölderlin : « Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve » aussi il est possible d’observer de nos jours un  très net retour à la poésie, à mesure que la robotisation du monde prend de l’ampleur et menace gravement notre humanité. Si la culture est le dernier rempart contre la barbarie, comme nous le dit Jacqueline de Romilly, et que la langue est au cœur même de ce quel l’on appelle la culture, alors la poésie de Mallarmé, à l’art si élevé et si subtil devient un orient et une exigence incontournable. Vivre la poésie de Mallarmé, la lire, l’apprendre par cœur, la réciter, la méditer, c’est entrer dans ce chemin de transcendance qui, au-delà de cette obscurité illusoire et passagère – et  initiatique – nous conduit dans la quête éternelle de la beauté :

J ‘ai fait une assez longue descente au Néant pour pouvoir parler avec certitude.

Il n’y a que la Beauté ;

et elle n’a qu’une expression parfaite, la Poésie.

Tout le reste, est mensonge.

Mallarmé, 1867

Michaël Vinson, le 18 août 2022,  pour le 124 anniversaire de la mort de Mallarmé.

Notes

(1) Valvins est un lieu-dit qui, historiquement, se prolonge de l’autre côté du fleuve et constitue le noyau historique de la commune de Vulaines-sur-Seine.

(2) Un coup de dés jamais n’abolira le hasard est un poème composé en vers libres. C’est l’un des toute premiers poèmes typographiques de la littérature française.

 (3) À sa mort, en 1898, Stéphane Mallarmé a laissé une série de manuscrits inachevés, intitulée Les Noces d’Hérodiade, mystère, qui est une sorte d’amplification, nourrie de ses réflexions théoriques sur le théâtre, des premières versions d’Hérodiade.

(4) Stéphane Mallarmé, Jean-Luc Steinmetz. L’absolu au jour le jour. Fayard

(5) « Le monde est fait pour aboutir  à un beau livre ». (Stéphane Mallarmé, Enquête sur l’évolution littéraire, 1891)

(6) Tous ces détails sont donnés  dans un fragment de lettre de Valéry à son frère Jules et dans une lettre de Valéry à Gide du 12 septembre.

(7) Donné dans le journal de Julie Manet à la date du lundi 12 septembre 1898.

(8)  Publié par Henri Mondor, VM, p.801.

(9) Journal de Julie Manet à la date du lundi 12 septembre 1898

(10) Le mot si particulier d’Aïssaoua étonne d’abord. Mallarmé avait pu le lire sous la plume de Gide évoquant la « folie mystique des Aïssaouas » de Kairouan – dans ses « Notes de voyage : Tunis et Sahara » publiées dans le Mercure de France de février 1897 et qui seront reprises dans Amyntas, Mercure de France, 1906

 (11) D’autres comme Jarry, Bourges, Stuart Merrill et Paul Fort vinrent par leurs propres moyens de villégiature.

 (12) La mort de Mallarmé, Dominique Delpirou, Mémoire de la critique. Editions PUPS, p.14.

 (13) Journal de Julie Manet daté Dimanche 11 septembre 1898

(14) Liste des personnalités présentes aux obsèques  dans les note de La mot de Mallarmé, Dominique Delpirou.14

(15) Alfred Jarry, en particulier, sur sa bicyclette Clément luxe 96

(16 )  Telle était la dénomination courante, à l’époque, de la maison de Mallarmé

(17) La cérémonie religieuse à l’église de Samoreau peut surprendre, compte tenu de l’athéisme de Mallarmé. Paul Claudel jugea sévèrement ce refus de Dieu : « Pas une pensée dans ses dernières années pour Dieu et pour le salut de son âme. Une main l’étrangle et lui laisse quelques heures de répit. Il n’en profite pas (semble-t-il) et de nouveau comme il essaie de  mimer ce qui vient de lui arriver, la même main inexorable le reprend et lui tord le cou! » (Journal, texte établi et annoté par François Varillon et Jacques Petit, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », t. II, 1969, p.398, 29 avril 1942.)

 (18) Anatole est le fils de Mallarmé qui mourut à l’âge de huit ans, et dont Mallarmé, déjà éprouvé par la mort de sa mère quand il avait cinq ans, et de sa sœur Maria  à 13 ans, ne s’en remettra jamais.

(19) contrairement aux funérailles de Victor Hugo dont Paul Fort nota, par exemple :  » ce fut une cérémonie très simple. Quelle différence avec la sublime descende du Boul’Mich par 3000 écrivains, poètes, étudiants, suivant le corbillard argenté de Verlaine, et avec le pompeux cortège qui  accompagna Hugo » (Mes mémoires. Toute la vie d’un poète, Paris, Flammarion, 1944, p.75)

(20) Paul Fort raconte que le soir, depuis l’auberge où il se trouvait avec Léon Dierx et Stuart Merill, il vit  » dans le fleuve tomber deux fois la foudre » ( Mes mémoires, op.cité., p.77)

 (21) La mort de Mallarmé, Dominique Delpirou, Mémoire de la critique. PUPS, p.14.

(22) La mort de Mallarmé, Dominique Delpirou. Mémoire de la critique? PUPS, p.20.

(23) Camille Mauclair, « Souvenirs sur Stéphane Mallarmé et son oeuvre », La Nouvelle Revue, 1er décembre 1898, p. 629

(24) Paul Adam, Le Journal, 19 septembre 1898

(25) Georges Rodenbach, « Stéphane Mallarmé », Le Figaro, 13 septembre 1898, p.141

(26) Remy de Gourmont, « Les Voyages de M. Moréas », The Weekly critical Rewiew (Paris), 28 mai 1903, recueilli dans Promenades littéraires,  première série, Paris, Mercure de France, 1904, p.202).

(27) Anonyme, « Stéphane Mallarmé », Le Matin (Anvers). 21 septembre 1898)

(28) Hugues Destrem, « Mort de Stéphane Mallarmé », Le Rappel, 10 septembre 1898

(29) La poétique de la suggestion, Pierre Campion dans Mallarmé, Poésie et philosopie, pages 43 à 78. Presses Universitaires de France. Voir également  sur wikisource ,  Albert Thibaudet, La Poésie de Stéphane Mallarmé, chapitre X Les puissances de suggestion

(30). Le 10 janvier 1893, Mallarmé écrit avec fermeté à Edmund Gosse :

Je fais de la Musique, et appelle ainsi non celle qu’on peut tirer du rapprochement euphonique des mots, cette première condition va de soi ; mais de l’au-delà magiquement produit par certaines dispositions de la parole, où celle-ci ne reste qu’à l’état de moyen de communication matérielle avec le lecteur comme les touches du piano. Vraiment entre les lignes et au-dessus du regard cela se passe, en toute pureté, sans l’entremise de cordes à boyaux et de pistons comme à l’orchestre, qui est déjà industriel ; mais c’est la même chose que l’orchestre, sauf que littérairement ou silencieusement.

Voir aussi : Mallarmé et la musique, la musique et Mallarmé Antoine Bonnet et Pierre-Henry Frangne (dir.) 2016 Presses universitaires de Rennes

(31) Le Temps, 19 octobre 1898.

(32) la célèbre conférence de Mallarmé à Oxford : « On a touché au vers. » : De la musique et des lettres

(33)  Le poète d’aujourd’hui « invente la forme de sa pensée » .et l’on pense à Mallarmé… Emmanuel Hocqard. Emmanuel Hocquard, Préface à Tout le monde se ressemble, dans Ma Haie, POL, 2001, p. 228. La poésie spatialisée depuis Mallarmé. Les Limites du vers. Isabelle Chol, dans Poétique 2009/2 (n°158), pages 231 à 247. Article disponible sur internet.

(34) Mallarmé ayant clairement dit qu’il « faisait de la musique »,  on peut en effet lire le « coup de dés » comme une partition de musique contemporaine post années 50.

(35)  En 1860 Mallarmé, qui a 18 ans, découvre Baudelaire à Versailles dans la bibliothèque d’un ami de son père, Emile Deschamps, et dont il a recopié une partie dans ses cahiers de Glanes. Voir Stéphane Mallarmé, l’absolu au jour le jour, de Jean-Luc Steinmetz, p45.

(36) […] plus j’irai, plus je serai fidèle à ces sévères idées que m’a léguées mon grand maître Edgar Poe. » (Mallarmé à Henri Cazalis, janvier 1864).

 (37) Mécislas Golberg, « Stéphane Mallarmé », Tablettes (Bruxelles). Ier octobre 1898.

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