La Seine en poésie

Au long cours de la Seine

J’ai vu le long fleuve qui traverse les âges,
De courbes en courbes arpenté par les cieux,
Et son onde paisible réfléchie en nos yeux
Qui du fil de son eau nous invite au voyage.

Nonchalamment, le long des chemins de halage,
J’ai laissé dériver, des justes milieux,
Les pensées affranchies aux mille et un lieux
Qui d’un monde sans âme ont tourné la page.

J’aime tant ces moments librement embarqués
Sur l’antique courant des mystères dévoilés,
Ces langoureux émois au long cours de la Seine

Qui du souffle de nos vies brèves riment toujours
L’écoulement poétique qui allège nos peines.
Dis-nous, belle Sequana, guérirons-nous un jour?

Sonnet de Michaël Vinson

Sculpture représentant la nymphe Sequana et édifiée dans le nymphée construit sur la source principale de la Seine.
Un nymphée (en grec ancien νυμφαιον / nymphaion, en latin nymphaeum) est un bassin recevant une source considérée à l’origine comme sacrée.
Sequana

Aux sources de la Seine s’entend le doux murmure
De celle qui toujours renouvelle son appel
A porter à nouveau nos regards vers le ciel
En un chant embarqué hors de toute mesure.

Ô fière Sequana, de ta parole sûre,
Fait jaillir de la terre, aux brisures du dégel,
L’onde fluide et sereine à la douceur de miel
Amèrement désirée pour seule nourriture.

Assoiffés à jamais des magiques beautés,
Mirages imagés d’uniques vérités,
Réenchante nos vies de ta pure poésie,

Fait courir en remous frémissants ton enfant
Vive et généreuse d’idéal triomphant
Et ravive-nous de ta divine ambroisie !

Sonnet de Michaël Vinson

L’île Saint-Pierre

Engloutie au milieu du fleuve millénaire
Émergeait autrefois une île étincelante
A la chaude lumière des ardeurs missionnaires
De nos illustres aïeux aux âmes resplendissantes.

Entre les deux rivages des hauts et bas mondes,
Dans la main de saint Pierre, enfer et paradis
Se séparent toujours dans le secret de l’onde
Si douce et que repoussent à jamais les maudits.

Splendeur sereine de la vérité éternelle
C’est Toi qui fût jadis le subtil battement
De l’espérance bacotte tirant fort sur les ailes
Des avirons du bac en son fleuve dormant.

Michaël Vinson

NB. La place de l’île Saint-Pierre doit son nom à une île aujourd’hui disparue qui se trouvait jusqu’en 1957 au milieu du fleuve à l’emplacement actuel de l’écluse. Jusqu’en 1860, la Seine est peu profonde et traversable à gué. Le passage s’effectue sur un bac conduit par un passeur du village, d’où le nom de « bacots » donné familièrement aux habitants de Bois-le-Roi, village international

Les hommes naissent des rivages

Aussi loin que nous portent les nuages sur le fleuve,
Aussi clair et limpide le poème de l’eau,
Coureur libre et tranquille en son lit où s’abreuve
Les esprits craquelés des demeures du Chaos,

Dans la petite crique où s’apaisent les vagues
Illusions d’une vie qui semble être vécue,
Sans cesse s’échappant des rêves qui divaguent
En méandres improbables patiemment revécus,

L’homme ici se rappelle qu’il est né du rivage
Par un matin du monde aux premières émulsions,
De ses bulles de joie miroitant son visage
Aux yeux clairs qui se rient de son apparition.

Michaël Vinson

La rameuse

Ouverte sur le fleuve, l’âme saisie de ses rames
Demande au corps docile, des paisibles environs
La lente traversée respirée d’avirons,
En la barque enchanteuse qui sans cesse fend la lame.

Peu à peu s’émerveille la rameuse qui bat,
De coups lourds et profonds les noires et tristes ondes,
Echos de l’eau à l’ombre du désespoir du monde,
Et songe au clair poème qui se chante tout bas.

Aux lisières de la berge, des saules ondulent leur moire
Dans le calme miroir qui de leurs fils déplie
Les mystérieuses entraves de l’étrave accomplie,
Glissant dans l’abysse sans fond de la mémoire.

Si peu apparaissent ces jours lascifs qui n’ont
Que l’âpre volonté de briser les défenses
De l’homme effrayé du retour de l’enfance,
Ces temps plein d’innocence où naissent les premiers noms.

Aspirées du vertige qu’exhale en continu
Le langage trop obscur de flots à peine troublés
Quelques fois de belles âmes, en la rive ensablées,
S’échouent et s’abandonnent à l’Amour inconnu.

Des bulles de secret percent nonchalamment 
la surface sans rides et pigmentent la soie
D’une tapisserie de lumière et de joie
Au motif révélé du subtil changement.

Alors glisse à nouveau la barque qui emporte
A l’infini du large niant toutes les nuits
Trop pesamment lestées des silences de l’ennui,
Et du dernier barrage passe la Grande Porte.

Michaël Vinson

La Seine à Valvins

Poètes de la Bohème Bellifontaine en Voyage….

Au rythme du poème qui fait courir la Seine

Au rythme du poème qui fait courir la Seine,

Gustave m’embarqua aux rivages de Samois

Emportant avec nous un peu de Bois-le-Roi,

Ce village désolé où l’art est bien en peine.

Le long sillon dans l’eau, ce jour là si sereine,

Trouva sa rime riche d’un écho d’autrefois

Au ponton d’avant-terre des tout premiers émois

Que connaissent les acteurs avant d’entrer en scène.

Metra, Poupart d’Avyl, Castellani, Lenoir,

Regardaient de la-haut les nouveaux chercheurs d’art

Partir sans crier gare pour un nouveau voyage :

Le voyage du possible dans un monde impossible

Où chante la vie ouverte en son cœur invisible

Dans la promesse d’accueil d’un si beau rivage.

Michaël Vinson

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