Thomery en Poésie

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  1. L’étape fluviale de Stéphane Mallarmé
  2. Fernand Gregh
  3. Les artistes de passage chez Fernand Gregh
    1. Reynaldo Hahn
  4. Le Chalet-du-Clos-Bon-Dieu
    1. Lucienne Breval
  5. Adrienne Clostre
  6. Vin en Voyage le long de la Seine
  7. Agenda
    1. Bicentenaire Rosa Bonheur à Thomery

L’étape fluviale de Stéphane Mallarmé

Thomery était une étape dans dans les navigations fluviales de Stéphane Mallarmé. Citation : « On voit passer dans la maison de Fernand Greg à Thomery Degas et Forain, Anna de Noailles, Anatole France, Heredia, Sarah Bernhardt et Mallarmé. On y rencontre aussi Pierre Louÿs, son voisin au hameau de Boulainvilliers, Ravel qui joua là pour la première fois Oiseaux tristes, sur le demi-queue Pleyel où Reynaldo Hahn improvisait, et Rubinstein pour les délices de Fernand, fils d’éditeur de musique et qui hésita, adolescent, entre la vie de poète ou celle de musicien. »

LES APRES-MIDI DE STEPHANE MALLARME

En contrepoint du travail du matin, l’après-midi est consacrée au fleuve. Si les bains et la pêche sont au programme, la navigation retient toute l’attention du poète. Peu après 1876, et en partie avec ce que lui rapporte la publication du poème L’Après-Midi d’un faune, Mallarmé fait construire à Honfleur une barque en bois dotée d’un mât qu’il nomme le « canot ». La correspondance du poète abonde sur l’entretien de celui-ci : en 1879, avant de quitter Valvins, il écrit à sa femme Marie qu’il lui reste encore ses paquets à faire et le canot à laver ; en 1887, il le peint et, en 1891, le fait vernir par des « pontonniers ». Une année, tandis qu’il est resté à Royat et que Geneviève et Marie Mallarmé sont à Valvins, il leur reproche le manque de soin apporté au canot : « Quoi ! Tant de dégâts par le vent du nord et tu as laissé, mousse novice, l’avant et flanc du canot battre le ponton ! Quand cela souffle de par là, détache simplement la bouée d’arrière pour que le S.M. (le nom du canot) file en amont. » La forêt aussi est très chère à Mallarmé. En 1862, alors qu’il habite Sens, il fait en forêt de Fontainebleau deux promenades mémorables : l’une le 11 mai, avec plusieurs jeunes écrivains et artistes parisiens avec lesquels il noue une amitié durable ; l’autre le 29 septembre, en compagnie de celle qui deviendra son épouse. Une fois installé à Valvins, il se promène régulièrement en forêt, à pied ou en carriole, seul, en famille ou entre amis. Il en profite pleinement, particulièrement à l’automne : il parle dans ses lettres de « la forêt d’or », de « l’éblouissement de quelques torches » et de la « flamme des arbres ». En 1885, le départ pour cette forêt de Fontainebleau à l’automne lui inspire d’ailleurs un surprenant poème en prose – au sein d’un groupe de textes liés à Valvins, La Gloire : « Cent affiches s’assimilant l’or incompris des jours, trahison de la lettre, ont fui, comme à tous confins de la ville, mes yeux au ras de l’horizon par un départ sur le rail traînés avant de se recueillir dans l’abstruse fierté que donne une approche de forêt en son temps d’apothéose…» « Ici rien de nouveau : je remplis quelques feuilles de papier le matin et glisse en yole ou mouille ma voile au mauvais temps qu’il fait dans l’après-midi … Bref c’est un Valvins de chaque année, dont je rapporterais suffisamment de force et de fraîcheur d’esprit. » Lettre de Stéphane Mallarmé à Edouard Manet, 11 septembre 1882.

D’après Stéphane Mallarmé à Valvins, livret du visiteur, par Marie-Anne Sarda. http://www.musee-mallarme.fr/export/print/la-maison-du-poete

Fernand Gregh

Funérailles de M. Fernand Gregh

Funérailles de M. Fernand Gregh Le 8 janvier 1960 Jacques de LACRETELLE Funérailles de M. Fernand Gregh[1] L’Académie française ressent vivement la perte qu’elle vient de faire en la personne de Fernand Gregh. Avec lui disparaît un poète, un esprit critique de belle culture, un confrère généreux et loyal. Si l’expression de « vocation littéraire » a un sens, si on l’entend comme une sorte de credo auquel tout doit être sacrifié, aucun homme ne l’a méritée autant que Fernand Gregh. Dès le collège, à Condorcet, il s’était mis sur les rangs, en tête des rangs même, et avait fondé une revue Le Banquet, dont il était l’animateur. C’est lui qui entraînait ses condisciples, lesquels avaient nom, entre autres, Marcel Proust et Robert de Flers. Quatre ans plus tard, en 1892, c’est lui encore qui, de toute cette jeune cohorte, publia un premier ouvrage en librairie. C’était un recueil de poèmes, la Maison de l’enfance, qui, du jour au lendemain, rendit son nom célèbre. L’Académie lui décerna un Prix, non sans réserve, d’ailleurs, car il avait été jugé « trop révolutionnaire au point de vue prosodique », nous apprend Fernand Gregh dans un livre de souvenirs. Et il ajoute avec bonne humeur : « Nous en avons vu d’autres ». Nous en avons vu d’autres, en effet, et qui durent parfois déconcerter ce fidèle d’Hugo et ce fervent de Verlaine. Mais je suis sûr que Fernand Gregh n’en conçut aucune amertume. D’abord il était incapable d’envie. Et puis il aimait trop la poésie pour dénigrer un autre poète. Son œuvre poétique se poursuivit pendant plus de soixante années. Les titres de ces recueils sont toujours symboliques et expriment bien l’enthousiasme et l’idéal élevé de ce cœur généreux. C’est la Beauté de vivre, les Clartés humaines, l’Or des minutes, la Gloire du cœur, et le dernier, telle une pierre posée sur l’énigme qui nous entoure, le Mot du monde. Son art, s’il reste classique, évite l’emphase et sait se faire familier. Il avait vu la fin du Parnasse et la formation du symbolisme, mais sans que l’on puisse le classer dans l’une ou l’autre école. Il vit éclore plus tard l’imagination prodigue d’Anna de Noailles et la rigueur d’esprit de Valéry. Il assista à cette Jouvence où Apollinaire retrempa l’émotion poétique et à ces merveilleuses captures de l’intelligence où Jean Cocteau est maître. La poésie, Messieurs, est comme la mer toujours recommencée. Elle est formée de vagues successives, de houles diverses, et chaque génération, à son heure, se recueille devant ces rythmes contraires, ressent un bercement identique et une même émotion. Fernand Gregh entendit tous ces appels. Il les comprit, il les admira, mais sans répudier ce qui était son inspiration propre. S’il fallait le situer dans ce demi-siècle de poésie, je dirais, empruntant la comparaison à la critique picturale, qu’il resta le tenant d’une poésie figurative, qui rejette le pessimisme des romantiques comme la froideur des Parnassiens et garde confiance dans la noblesse de l’homme. Il laisse aussi une œuvre critique qui témoigne d’une grande ouverture d’esprit. Dans son Portrait de la Poésie moderne, notamment, où il étudie, de Rimbaud à Valéry, des tempéraments et des systèmes très différents de sa propre conception de l’art, il a fait preuve d’un jugement pénétrant, sûr et équitable. Ne cherchez pas là un classement par hiérarchie, ni l’affirmation d’une doctrine ou d’une préférence. Ce sont des commentaires pleins de compréhension, ce sont des clartés sur une esthétique qui n’était pas toujours la sienne, mais dont il se serait bien gardé d’obscurcir le rayonnement. Enfin il faut rappeler son étude si complète, si dense, sur Victor Hugo, qui n’est pas seulement une biographie exacte et captivante, mais une analyse de l’œuvre et une anthologie, où il nous remet en mémoire, à chaque page, avec une piété presque filiale, les plus beaux vers du poète. Ses dernières années furent occupées à rassembler ses souvenirs. Il avait une mémoire alerte et son trait fait bien revivre les figures. Il en avait rencontré beaucoup au cours de sa carrière parisienne, moins par ambition, j’en suis sûr, que par curiosité et par cette chaleur de cœur qu’il témoignait si volontiers aux êtres. Ce qui manque sans doute à cette collection d’images, c’est le don de la caricature, l’art de la médisance ou de la polémique. Mais, que voulez-vous ! ces précieuses qualités lui faisaient totalement défaut! C’est que sa vision de poète autant que ses sentiments intimes le portaient toujours à grandir et à embellir les choses. L’Age d’or, l’Age d’airain, l’Age de fer, ainsi a-t-il résumé, sous des appellations lyriques, les périodes qu’il a traversées. Comme je lui demandais un jour quelle était celle qu’il avait préférée, il parut réfléchir, puis me répondit avec impétuosité et sans chercher davantage : « Toutes ! » N’est-il pas émouvant de se dire que cette réponse, lancée comme une boutade, est en réalité, et si l’on va au fond des mots, un témoignage d’attachement qu’il voulait rendre à sa famille, à ses amis, à ses confrères des lettres, à tous ceux qui se tiennent ici, près de lui… pour la dernière fois. [1] Décédé le 5 janvier 1960.

http://www.academie-francaise.fr/funerailles-de-m-fernand-gregh

Les artistes de passage chez Fernand Gregh

Maurice Ravel: Oiseaux tristes (Miroirs) performed by Katalin Koltai, guitarist

On voit passer dans la maison de Fernand Gregh à Thomery Degas et Forain, Anna de Noailles, Anatole France, Heredia, Sarah Bernhardt et Mallarmé. On y rencontre aussi Pierre Louÿs, son voisin au hameau de Boulainvilliers, Ravel qui joua là pour la première fois Oiseaux tristes, sur le demi-queue Pleyel où Reynaldo Hahn improvisait, et Rubinstein pour les délices de Fernand, fils d’éditeur de musique et qui hésita, adolescent, entre la vie de poète ou celle de musicien.

Reynaldo Hahn

Lucie Lambert, Portrait de Reynaldo Hahn au Piano (1907), Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Arts du spectacle.

Le Chalet-du-Clos-Bon-Dieu

Thomery – le Chalet-du-Clos-Bon-Dieu

En 1909, la soprano de l’Opéra de Paris Lucienne BREVAL, spécialiste de Wagner, achète le chalet du Clos Bon Dieu en bord de Seine à Thomery. Sa famille l’a conservé jusque dans les années 1950.

http://musiciens77.canalblog.com/pages/xx–siecle/31546841.html

Attirant dès le XIXe siècle les artistes et la haute bourgeoisie ces demeures aux jardins luxuriants se profilent diversifiées : petits châteaux néo-Louis XIII, vastes manoirs anglo-normands, chalets exotiques ou industriels… Elles constituent un patrimoine à la fois unique et curieux. Réédité avec un reportage photographique inédit, ce livre reflète le climat particulier de ces lieux marqués par la vie intellectuelle et artistique de leurs occupants. Les auteurs relatent les souvenirs et anecdotes de leurs séjours avec des repères historiques pour chaque ville. Ainsi parmi d’autres, l’on signalera Sisley à Saint-Mammès, Mallarmé à Valvins, Massenet à Avon, Bonheur à Bry (près de Fontainebleau), Mirbeau à Veneux-les-Sablons, Cézanne au Mee-sur-Seine. Les photographies de l’ouvrage nous familiarisent avec la diversité des styles de l’architecture de ce XIXe siècle si éclectique : gothique, classicisme, régionalisme…, sans oublier quelques bouffées d’orientalisme et de modern style. Erudit témoignage d’un patrimoine un peu méconnu et plaisant récit des villégiatures du Tout-Paris à la Belle Epoque, Les Affolantes des bords de Seine est une agréable invitation à découvrir ces villas particulières par les chemins de halage des environs de Paris.

http://blogdephaco.blogspot.com/2015/10/les-affolantes-des-bords-de-seine.html

Voir aussi cet article sur les Affolantes http://www.en-avant-thomery.org/temps_modernes_144.htm

Lucienne Breval
Lucienne Bréval dans Le Fils de l’étoile de Camille Erlanger en 1904

En 1909, la soprano de l’Opéra de Paris Lucienne BREVAL, spécialiste de Wagner, achète le chalet du Clos Bon Dieu en bord de Seine à Thomery. Sa famille l’a conservé jusque dans les années 1950. Berthe Agnès Lisette Brennwald, dite Lucienne Bréval, née le 4 novembre 1869 à Berlin de parents suisses originaires de Männedorf (canton de Zurich) et morte le 15 août 1935 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), est une soprano dramatique suisse naturalisée française. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lucienne_Br%C3%A9val

Adrienne Clostre

Adrienne CLOSTRE (1921-2006), compositrice née à Thomery

« À l’étincelle sacrée de l’âme humaine, à ses tentations d’infini elle reconnaît le divin et assure sa foi, inculquée par une mère qui ignorait le doute. Pourtant les êtres qui l’attirent sont en proie à l’éternelle question de Dieu, aux prises avec l’insolubilité de quêtes métaphysiques ou de débats philosophiques. Est-ce pour transcender ses propres interrogations qu’elle en épouse les angoisses, en modèle d’une encre forte les aspérités, en auréole les aspirations ? Est-ce pour les exorciser qu’elle tente de pérenniser par une transfiguration musicale les luttes et les souffrances vécues en étrangère chair ? », Pierrette Germain-David, Adrienne Clostre, Paris, Éditions Choudens, p. 26.

Voir le dossier qui lui est consacré sur les « Amis de la musique française » https://lesamisdelamusiquefrançaise.com/?dossier=clostre-adrienne

Vin en Voyage le long de la Seine

Agenda

Bicentenaire Rosa Bonheur à Thomery

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