Valvins, à jamais un nom de poésie…

  1. Le Valvins de Léon Dierx
  2. Port-Valvins
  3. Le pont de Valvins, haut lieu de la littérature française
  4. Valvins, poème de Paul Valéry
  5. Voir aussi
Le Valvins de Léon Dierx

Zommer https://bljd.sorbonne.fr/ark:/naan/a011429863342M7i6PI/4c713700bb

VALVINS

à Mademoiselle Geneviève Mallarmé

.

Un peu de son génie, un peu de sa bonté

Dans un peu de nos pleurs, sur Valvins est resté,

Pour en faire à jamais un nom de poésie.

Oui, désormais, autour de la maison choisie,

Dans l’air léger, parmi ses frissons, les senteurs

 Des prés, les bruits épars, les peupliers chanteurs,

Flottera quelque chose encor, dont les poètes

Sentiront la tendresse et la fierté secrètes,

Comme un parfum plus rare et plus subtil, venir

Ranimer leur ferveur pour l’art et l’ennoblir.

Nature! Ô vie! Ô mort! Ô mystère! Ô mélange

D’horreurs et de beauté, de désirs, où tout change,

Revient et disparait en d’incessants départs!

Nul n’a fermé sur vous de plus cléments regards.

Il dort.  Epands sur lui ta clémence, Ô nature!

Donne à ce doux héros la douce investiture,

Ô mort! Que la forêt, que ces royaux abris

Dont il sut écouter les échos assombris

Et célébrer pour vous les splendeurs méconnues;

Que ce fleuve, où, pensif, dans un reflet de nues

Ou d’azur il cherchait l’image aussi des mots;

Que ces bords, ces vallons, ces versants, ces hameaux,

Ce familier décor cher à sa songerie;

Que tout cela murmure, et miroite et sourie,

Chaque été, tendrement, noblement, au soleil,

Autour de son tombeau pour charmer son sommeil!

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Léon Dierx

Port-Valvins

Lettre complète https://bljd.sorbonne.fr/ark:/naan/a011429863342M7i6PI/0d4e5513b7

«Ancien pont de Valvins et yole de Stéphane Mallarmé» -.

Le pont de Valvins, haut lieu de la littérature française
Le « pont de Valvins » ou « La terrasse de Mallarmé ». Au loin sur la rive gauche de la Seine, le hameau des Plâtreries à Samois-sur-Seine

« C’est agréable, disait Mallarmé, d’avoir un pont à côté de chez soi c’est une terrasse. J’y viens le soir fumer un cigare. La rivière large, calme, semble un lac… »

Christian de Bartillat a écrit : « Avec Mallarmé, ses amis, ses disciples, la poésie semble sortir de la forêt de Fontainebleau et verser du côté de la Seine pour se jouer de l’eau ». Grâce à lui, le pont de Valvins, cinq fois reconstruit depuis les Romains, est devenu le haut lieu de la littérature française ». André Billy, à propos du Pont de Valvins, déclara : « il a joué dans la méditation de Mallarmé un rôle presque aussi important que son cabinet de travail ou son jardin » alors qu’Henri Mondor rappelait que c’est au Pont de Valvins que Mallarmé rencontra un baigneur qui perdant connaissance était en train de se noyer : et ce baigneur n’était autre que Paul Valéry. Henri Mondor relate l’anecdote suivante : « On l’a vu un jour ou deux dans la forêt, avec un bâton au bout duquel était fixé un clou. Il ramassait et jetait dans un panier les morceaux de papiers épars. Comme on s’étonnait de ses soins : « J’aurai demain Régnier et quelques amis, je prépare les lieux ».

Source : http://www.apophtegme.com/ARTS/valvins-mallarme.htm

Valvins, poème de Paul Valéry

Valvins
Paul VALÉRY
Recueil : « Album de vers anciens »

Si tu veux dénouer la forêt qui t’aère
Heureuse, tu te fonds aux feuilles, si tu es
Dans la fluide yole à jamais littéraire,
Traînant quelques soleils ardemment situés

Aux blancheurs de son flanc que la Seine caresse
Émue, ou pressentant l’après-midi chanté,
Selon que le grand bois trempe une longue tresse,
Et mélange ta voile au meilleur de l’été.

Mais toujours près de toi que le silence livre
Aux cris multipliés de tout le brut azur,
L’ombre de quelque page éparse d’aucun livre

Tremble, reflet de voile vagabonde sur
La poudreuse peau de la rivière verte
Parmi le long regard de la Seine entr’ouverte.

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