Rue Denecourt en poésie

Claude-François Denecourt, le sylvain de la forêt de Fontainebleau


Quand les beaux jours d’été nous invitent à quitter
Le déchant prosaïque des absences poétiques,
S’ébauchent les sentiers sous d’antiques portiques
Qui accueillent l’exilé fuyant la société.

Il cherche l’ombre épaisse adombrant la rêverie,
Aux chaleurs trop lourdes de l’après-midi boisé,
Et attend le détour subtilement imposé
Par celle qui dispense la douce féérie.

Tout à coup, le grand arbre lui dit en secret :
« C’est moi, je t’attendais, toi le rêveur unique
Dont la voix solitaire à la haute harmonique
peut seule parvenir au cœur de la forêt. »

L’arbre, l’homme, la forêt _ parfaite métaphore_
Blasonnèrent alors leur esprit fleuronné
Au creux de l’écorce de l’arbre couronné
Qui donne au Grand Rêve la puissance d’éclore.

Et vinrent les mirages, les songes effrayants
Qui jaillissent, grimaçants, de la demeure des spectres,
La trouble mémoire des promeneurs champêtres
Que seul apaise le chant des elfes bienveillants.

Le paletot couleur bois, le pantalon noisette,
Apparût le vieil homme, le visage hâlé par l’air,
L’œil riant des clairières où s’ébat le grand cerf
Et s’élève le cri flûté de la fauvette.

De la sublime forêt le plus ardent amant,
Ne serait-ce pas Sylvain, l’inspirateur sylvestre
Du concours poétique en un si bel orchestre
Des plus grands écrivains portés au firmament?

Ô ! les deux crépuscules du grand Charles Baudelaire,
Et le soleil couchant qu’a rêvé Moncelet….
Et les souvenirs de la plume de Musset…
Le grand art du poème, du chant épistolaire !

Claude-François Denecourt, reconnu au plus haut,
Fut enfin honoré pour son si bel ouvrage
Et reçut le surnom, en plus parfait hommage,
De Sylvain de la forêt de Fontainebleau !

Une brise délicieuse caressa ses paupières
Qui, d’une si longue absence, s’ouvrirent d’étonnement
A la subtile quintessence exhalée puissamment
Des âmes habitées de présences forestières.

Oui, il aime tellement cette exquise forêt
Que s’il y renonçait il n’en pourrait survivre.
Aussi l’homme, qui le sait, retourne son sourire
Au Sylvain Denecourt, Maître du Grand Secret.

Michaël Vinson, sylvain-poète à Bois-le-Roi

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