
« Si tu es dans la fluide yole à jamais littéraire…. » (Valéry)

Dans « l’Echo de Paris », le navigateur d’eau douce reçoit les honneurs de la consécration, quand Paul Margueritte parlant de son fleuve à Samois, reconstitue une silhouette familière : « Aux jours de vent, une seule voile penche son aile, rase les minuscules vagues, aile blanche d’oiseau ou de poète que tout un pays connaît et salue : votre barque, Stéphane Mallarmé. »
La Seine à Valvins

La yole de Mallarmé

Mallarmé loue tout d’abord plusieurs embarcations, dont une yole et une périssoire, avant de se faire construire à Honfleur, entre 1876 et 1879, un canot en bois doté d’un mât et d’une voile blanche qu’il compare un jour à « une grande page blanche ». Baptisé « le S.M. », le canot devient le compagnon d’aventure de Mallarmé. Coiffé d’une casquette de marin, le poète navigue en toutes occasions, quand le temps le permet, pour se promener, seul ou accompagné, et trouver l’inspiration.
La Haute-Seine (Morisot)

Title: La Haute-Seine (étude pour le tableau de 1893 du même nom) , 1893 Medium: watercolor
« La haute Seine », de Berthe Morisot, sur laquelle vogue une seule barque, celle de Mallarmé, à Valvins
Itinéraire de Valvins à Champagne-sur-Seine

Aujourd’hui souffle le vent du nord tout doucement

« Aujourd’hui souffle le vent du nord tout doucement. Si vous voulez être sur la berge entre Samois et les Plâtreries d’une heure à deux […] je croiserai dans les parages et vous embarquerai pour découvrir Thomery, Champagne et le monde…. »
(petit billet transmis à Odilon Redon par Mme Paul Margueritte, sa nièce)
Thomery en Poésie

Thomery était une étape dans dans les navigations fluviales de Stéphane Mallarmé. Citation : « On voit passer dans la maison de Fernand Greg à Thomery Degas et Forain, Anna de Noailles, Anatole France, Heredia, Sarah Bernhardt et Mallarmé. On y rencontre aussi Pierre Louÿs, son voisin au hameau de Boulainvilliers, Ravel qui joua là pour la première fois Oiseaux tristes, sur le demi-queue Pleyel où Reynaldo Hahn improvisait, et Rubinstein pour les délices de Fernand, fils d’éditeur de musique et qui hésita, adolescent, entre la vie de poète ou celle de musicien. »
Fernand Gregh à Thomery

Ravel, les Oiseaux tristes
Reynaldo Hahn

Néère
Il me faut retourner aux anciennes amours :
L’immortel qui naquit de la Vierge Thébaine,
Et les jeunes Désirs et leur mère inhumaine
Me commandent d’aimer toujours.
Blanche comme un beau marbre, avec ses roses joues,
Je brûle pour Néère aux yeux pleins de langueur ;
Vénus se précipite et consume mon cœur :
Tu ris, ô Néère, et te joues !
Pour apaiser les Dieux et pour finir mes maux,
D’un vin mûri deux ans versez vos coupes pleines ;
Et sur l’autel rougi du sang pur des agneaux,
Posez l’encens et les verveines.
Le Chalet-du-Clos-Bon-Dieu

En 1909, la soprano de l’Opéra de Paris Lucienne BREVAL, spécialiste de Wagner, achète le chalet du Clos Bon Dieu en bord de Seine à Thomery. Sa famille l’a conservé jusque dans les années 1950.
http://musiciens77.canalblog.com/pages/xx–siecle/31546841.html
Attirant dès le XIXe siècle les artistes et la haute bourgeoisie ces demeures aux jardins luxuriants se profilent diversifiées : petits châteaux néo-Louis XIII, vastes manoirs anglo-normands, chalets exotiques ou industriels… Elles constituent un patrimoine à la fois unique et curieux. Réédité avec un reportage photographique inédit, ce livre reflète le climat particulier de ces lieux marqués par la vie intellectuelle et artistique de leurs occupants. Les auteurs relatent les souvenirs et anecdotes de leurs séjours avec des repères historiques pour chaque ville. Ainsi parmi d’autres, l’on signalera Sisley à Saint-Mammès, Mallarmé à Valvins, Massenet à Avon, Bonheur à Bry (près de Fontainebleau), Mirbeau à Veneux-les-Sablons, Cézanne au Mee-sur-Seine. Les photographies de l’ouvrage nous familiarisent avec la diversité des styles de l’architecture de ce XIXe siècle si éclectique : gothique, classicisme, régionalisme…, sans oublier quelques bouffées d’orientalisme et de modern style. Erudit témoignage d’un patrimoine un peu méconnu et plaisant récit des villégiatures du Tout-Paris à la Belle Epoque, Les Affolantes des bords de Seine est une agréable invitation à découvrir ces villas particulières par les chemins de halage des environs de Paris.
http://blogdephaco.blogspot.com/2015/10/les-affolantes-des-bords-de-seine.html
Voir aussi cet article sur les Affolantes http://www.en-avant-thomery.org/temps_modernes_144.htm