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Der Reiter und der Bodensee ist eine Ballade, die von Gustav Schwab 1826 verfasst wurde. Es ist schriftlich überliefert, dass am 5. Januar 1573 der Elsässer Postvogt Andreas Egglisperger über den zugefrorenen Bodensee nach Überlingen geritten ist. Dieses Ereignis mit gutem Ende inspirierte Schwab 1826 zu seiner Ballade mit ihrem berühmten schlechten Ende. https://de.wikipedia.org/wiki/Der_Reiter_und_der_Bodensee
Gedicht

Mündlich.
Der Reiter reitet durchs helle Thal,
Auf Schneefeld schimmert der Sonne Strahl.
Er trabet im Schweiß durch den kalten Schnee,
Er will noch heut an den Bodensee;
Noch heut mit dem Pferd in den sichern Kahn,
Will drüben landen vor Nacht noch an.
Auf schlimmem Weg, über Dorn und Stein,
Er braust auf rüstigem Roß feldein.
Aus den Bergen heraus, ins ebene Land,
Da sieht er den Schnee sich dehnen, wie Sand.
Weit hinter ihm schwinden Dorf und Stadt,
Der Weg wird eben, die Bahn wird glatt.
In weiter Fläche kein Bühl, kein Haus,
Die Bäume gingen, die Felsen aus;
So flieget er hin eine Meil’, und zwei,
Er hört in den Lüften der Schneegans Schrei;
Es flattert das Wasserhuhn empor,
Nicht anderen Laut vernimmt sein Ohr;
Keinen Wandersmann sein Auge schaut,
Der ihm den rechten Pfad vertraut.
Fort gehts, wie auf Sammt, auf dem weichen Schnee,
Wann rauscht das Wasser, wann glänzt der See?
Da bricht der Abend, der frühe, herein:
Von Lichtern blinket ein ferner Schein.
Es hebt aus dem Nebel sich Baum an Baum,
Und Hügel schließen den weiten Raum.
Er spürt auf dem Boden Stein und Dorn,
Dem Rosse gibt er den scharfen Sporn.
Und Hunde bellen empor am Pferd,
Und es winkt im Dorf ihm der warme Heerd.
„Willkommen am Fenster, Mägdelein,
An den See, an den See, wie weit mags seyn?“
Die Maid sie staunet den Reiter an:
„Der See liegt hinter dir und der Kahn.
Und deckt’ ihn die Rinde von Eis nicht zu,
Ich spräch’, aus dem Nachen stiegest du.“
Der Fremde schaudert, er athmet schwer:
„Dort hinten die Eb’ne, die ritt ich her!“
Da recket die Magd die Arm’ in die Höh’:
„Herr Gott! so rittest du über den See:
In den Schlund, an die Tiefe bodenlos,
Hat gepocht des rasenden Hufes Stoß!
Und unter dir zürnten die Wasser nicht?
Nicht krachte hinunter die Rinde dicht?
Und du wardst nicht die Speise der stummen Brut?
Der hungrigen Hecht’ in der kalten Fluth?“
Sie rufet das Dorf herbei zu der Mähr’,
Es stellen die Knaben sich um ihn her;
Die Mütter, die Greise, sie sammeln sich:
„Glückseliger Mann, ja, segne du dich!
Herein zum Ofen, zum dampfenden Tisch,
Brich mit uns das Brot und iß vom Fisch!“
Der Reiter erstarret auf seinem Pferd,
Er hat nur das erste Wort gehört.
Es stocket sein Herz, es sträubt sich sein Haar,
Dicht hinter ihm grins’t noch die grause Gefahr.
Es siehet sein Blick nur den gräßlichen Schlund,
Sein Geist versinkt in den schwarzen Grund.
Im Ohr ihm donnerts, wie krachend Eis,
Wie die Well’ umrieselt ihn kalter Schweiß.
Da seufzt er, da sinkt er vom Roß herab,
Da ward ihm am Ufer ein trocken Grab.
https://de.wikisource.org/wiki/Der_Reiter_und_der_Bodensee_(Gedichte)
Gedichte von Gustav Schwab

V. Sagen vom Bodensee und der Schweiz. | |
---|---|
Die Schöpfung des Bodensee’s, als Einleitung. 1826. | 359 |
Der Reiter und der Bodensee. 1826. | 364 |
Des Fischers Haus. 1826. | 367 |
Des Feindes Tod. 1826. | 370 |
St. Fridolin und der Todte. 1826. | 374 |
Graf Gero von Montfort. 1826. | 379 |
Conradin. 1826. | 382 |
Die Maid von Bodmann. 1826. | 385 |
Im kupfernen Kessel von Bodmann zu singen. 1826. | 392 |
Die seltne Kur. 1826. | 396 |
Der Fleischer von Constanz. 1826. | 401 |
Rudolph und der Gerber. 1826. | 404 |
Der Gant. 1826. | 411 |
Die Thurbrücke bei Bischofszell. 1826. |
Français
Le Cavalier et le Lac de Constance est une ballade de Gustav Schwab (1792-1850), écrite vers 1823. Ce poème est célèbre dans les pays de langue allemande. Il est l’illustration de la peur rétrospective, et sert de métaphore pour la notion de traumatisme psychique. Dans la langue courante, « faire une chevauchée sur le lac de Constance » est dans les pays de langue allemande l’allusion à un acte audacieux accompli inconsciemment. Cependant, par ignorance ou mauvaise interprétation, cette expression peut, parfois, être mal utilisée. Ainsi si on l’emploie, avant de prendre, consciemment, un gros risque en envisageant, dès le départ, la peur d’échouer.
Le cavalier se hâte. Il souhaite atteindre le lac de Constance et en faire la traversée, en barque. L’hiver est glacial. Le cavalier ne distingue pas la rive recouverte de neige. Ainsi traverse-t-il le lac recouvert de glace, sans s’en rendre compte. Il pense que c’est une plaine déserte, où pas même un arbre ne pousse. Une fois l’autre rive atteinte, le cavalier prend conscience du danger encouru. Alors les villageois accourent, l’entourent, et s’émerveillent de cet exploit. Mais une frayeur rétrospective l’envahit. Le cavalier perd connaissance, tombe de son cheval et s’écroule à terre, sans vie.
Le poème
Traduction par des contributeurs de wikisource.
J. G. Cotta’sche Buchhandlung, 1828 (p. 2-4).
Le cavalier galope dans la vallée lumineuse,
Sur le champ de neige brille le rayon de soleil.
Il traverse la Suisse, ses champs froids de neige,
Voulant atteindre, aujourd’hui encore, le lac de Constance ;
Ce jour encore, il voudrait parvenir avec son cheval,
Avant la nuit, de l’autre côté, sans danger dans la barque.
Son cheval vigoureux dévale le mauvais chemin,
Épineux et pierreux, et le cavalier gronde.
Du sommet des montagnes il voit la robe de neige,
Se dérouler sur la plaine.
Loin derrière lui s’effacent village et ville,
Le chemin devient plat et la voie devient lisse.
Sur cette nouvelle étendue, pas de maison,
Les arbres s’évanouissent, les rochers disparaissent.
Ainsi vole-t-il, un mile, puis deux,
Il entend dans les airs crier les oies de neige.
La poule d’eau voltige,
Le cavalier n’entend rien d’autre.
Son regard ne voit aucun homme, errant,
Qui pourrait lui confier, où est le bon chemin.
Il continue, sur la neige immaculée,
Quand l’eau va-t-elle donc murmurer, quand le lac va-t-il briller ?
Alors le soir va mourir et le matin surgit,
Une lueur au loin clignote, parmi d’autres.
Du brouillard surgissent arbres et bosquets,
Et des collines barrent l’infini de l’espace.
Sur le sol il sent cailloux et épines,
Avec force il éperonne son cheval.
Sur son passage les chiens aboient,
Et au village on lui fait signe de partager la chaleur de l’âtre.
« Bienvenue à toi » jeune fille à ta fenêtre,
mais le lac, le lac, est-il encore loin ?
La fille s’émerveille en regardant le cavalier :
« Le lac s’étend derrière toi et derrière la barque.
Et la croûte de glace ne l’encercle pas
Tu surgis donc de la nuit »
L’étranger frissonne, respire fort :
« Là derrière, c’est la plaine et je l’ai traversée pour venir jusqu’ici ! »
Alors la servante lève les bras au ciel :
« Mon Dieu, ainsi tu as traversé le lac, à cheval,
Le gouffre, les profondeurs sans fin
Ont résonné sous les coups des sabots au galop !
Et sous ton passage les eaux n’étaient-elles pas courroucées ?
Et la croûte épaisse ne craquait-elle pas, t’entraînant vers le fond ?
Tu n’as pas été le repas des alevins silencieux ?
Des brochets affamés, dans les eaux froides ? »
Elle appelle le village à s’assembler autour du cheval
Et les enfants s’attroupent autour de lui ;
Les mères, les vieillards s’assemblent :
« Bienheureux sois-tu, oui, tu es béni !
Approche-toi du fourneau et de la table où fument les mets,
Partage avec nous le pain, et goûte le poisson ! »
Le cavalier, médusé, immobile sur son cheval,
N’a entendu que le premier mot.
Son cœur s’arrête, ses cheveux se dressent,
Immense danger qui derrière lui ricane, encore.
Son regard ne fixe plus que l’affreux gouffre,
Dans son esprit tout s’obscurcit.
À ses oreilles le tonnerre gronde, comme la glace qui craque,
Telle une vague, une sueur glacée le submerge.
Il rend son dernier soupir, bascule de sa monture,
À sec sur la rive, sera sa tombe.
« La chevauchée sur le lac de Constance », pièce de théâtre de Peter Handke

Résumé :
Les personnages de la pièce de Peter Handke, ce sont les comédiens mêmes qui l’interprètent, individus — et non stéréotypes — qui s’interrogent sur leurs rapports avec leu vie, leur métier, le problèmes de la création, l’intervention du concret, jusqu’à ce qu’ils finissent comme pétrifiés après l’irruption d’une comédienne jouant le rôle muet d’une femme de ménage, mais qui porte dans ses bras un bébé hurlant : ils étaient déjà morts et ils l’ignoraient, de même que le cavalier d’une ballade célèbre en Allemagne tombe foudroyé lorsqu’il s’entend dire que ce lac de Constance dont il cherchait à atteindre la rive, il vient d’en traverser sans le savoir la surface gelée.
Première représentation le 9 janvier 1974 au Théâtre des Ambassadeurs.

© Keystone-France/Gamma-Rapho

© Fondation Pierre Bergé — Yves Saint Laurent
Pièce présentée pour la première fois le 9 janvier 1974 au Théâtre des Ambassadeurs.
Metteur en scène : Claude Régy
Costumier : Yves Saint Laurent
Décorateur : Ezio Figerio
Distribution :
Élisabeth Bergner : Delphine Seyrig
Henny Porten : Jeanne Moreau
Heinrich George : Gérard Depardieu
Erich Von Stroheim : Samy Frey
Emil Jannings : Michael Lonsdale
C’est un casting impressionnant qui est réuni pour cette première représentation en France d’une pièce de l’autrichien Peter Handke. Yves Saint Laurent collabore à nouveau avec le metteur en scène Claude Régy, qui, de Duras à Jon Fosse, en passant par Sarraute et Pinter, a fait découvrir nombre d’auteurs contemporains au public français.
https://museeyslparis.com/biographie/la-chevauchee-sur-le-lac-de-constance
Présentation INA https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caf90026811/piece-de-theatre-la-chevauchee-sur-le-lac-de-constance
Voir aussi :