1983-2013 ANNÉES NOIRES DE LA PEINTURE

Les artistes contemporains les plus médiatiques sont capables de tout sauf de peindre, de sculpter ou de graver. A en croire la terminologie officielle, ils « installent », « conceptualisent » et « subvertissent » ; allant jusqu’à « détourner » tous les objets du quotidien, déchets compris. De cet ensemble disparate, l’on ne retiendrait qu’un effet de mode, qu’un caprice du goût assez anodin, s’il n’obéissait à une véritable « révolution culturelle » soigneusement institutionnalisée : visant à éradiquer les arts plastiques traditionnels au motif qu’ils seraient dépassés et donc voués à disparaître.


Aussi n’est-ce pas un hasard si les réalisations contemporaines qui « revisitent » les oeuvres majeures du patrimoine culturel en effacent systématiquement la facture d’origine. De quoi remettre en cause la thèse du déclin historique au profit du scénario rigoureusement inverse : c’est bien d’un complot planifié en haut lieu, aux puissantes motivations mercantiles, que meurent la peinture, la sculpture et la gravure.


Tout aurait commencé voici trente ans. Trois artistes ont uni leurs efforts pour explorer le progrès d’un insidieux travail d’endoctrinement aux répercussions sans précédent sur la théorie et le marché de l’art. Une salutaire opération de dessillement.

Aude de Kerros Marie Sallantin et Pierre-Marie Ziegler, formés dans la grande tradition des arts plastiques, ont signé de nombreuses publications critiques.

Commentaire par Aude de Kerros de l’ouvrage : « Les Années noires de la peinture 1983-2013 » Auteurs : Aude de Kerros – Marie Sallantin – Pierre-Marie Ziegler Edition : Pierre-Guillaume de Roux , Paris Parution : octobre 2013 L’ostracisme de la peinture est dénoncé dans les politiques culturelles françaises depuis les années 1980, période qui voit la naissance du Centre Beaubourg et des institutions de création qui ont porté un coup fatal aux peintres et galeristes. L’apparition d’une figure d’artiste officiel, le désarroi du public, le silence des médias et la fuite des collectionneurs sont également exposés.

Commentaires

Ce livre aborde la question de la volonté politique soigneusement planifiée de détruire la peinture car comprise comme l’incarnation privilégiée de la culture traditionnelle européenne et occidentale. Peu en sont conscients, et pensent que l’art dit « contemporain » (art conceptuel) s’est imposé naturellement par son génie naturel qui aurait rencontré la demande des peuples dans le cadre d’une évolution de l’art allant inéluctablement dans cette direction. Bien sûr, rien de plus faux et nous savons que l’art conceptuel a toujours été un outil géopolitique aux mains des américains et mondialistes, massivement financé par la CIA dans le soi-disant contexte de la guerre froide. Mais ce que l’on sait moins, c’est que c’est tout l’art et la culture européenne qui ont subit le même sort dès la sortie de la dernière guerre mondiale et qui fait que l’on peut clairement dire maintenant que « l’art et la culture c’est fini », but ultime de cette volonté politique que nous pouvons mesurer aujourd’hui. Alors, soit on tente de les remettre en avant, mais c’est impossible parce que les esprits sont dorénavant trop éloignés de cette question sensible et profonde, tout entier engloutis dans la « société du spectacle », soit on fait le procès de cette destruction volontaire, que certains ont appelé à juste titre un « articide ». En fait, je crois qu’après le temps de la destruction de la création et des artistes est venu le temps des procès. Qu’au moins nous ne mourrions pas idiots.

Michaël Vinson

Fruit de trois ans de recherches, ce documentaire montre comment les services secrets américains ont manipulé les milieux artistiques et intellectuels européens pendant la guerre froide. Beaucoup d’écrivains travaillèrent ainsi pour la CIA. Dans les années de l’après-guerre, les services secrets américains lancent une vaste opération d’infiltration des milieux européens de la culture. Ils lui consacrent plusieurs millions de dollars et s’appuient sur un organisme, le « Congrès pour la liberté de la culture », dont le siège se trouve à Paris. La capitale française est un lieu stratégique pour publier des revues lues jusqu’en Afrique, en Amérique latine et dans les pays arabes. Le Congrès pour la liberté de la culture s’intéresse aux artistes et intellectuels de gauche, qu’il essaie de soustraire à l’influence marxiste et de gagner à la cause américaine. En France, la revue Preuves dirigée par Raymond Aron constitue le fer de lance de cette diffusion de la pensée anticommuniste. En Allemagne, le « Kongress für kulturelle Freiheit » naît en juin 1950 à Berlin, en zone d’occupation américaine. La revue Der Monat reçoit les premiers subsides de la CIA vers 1958. Elle compte parmi ses collaborateurs d’éminents journalistes et les principaux représentants des maisons d’édition en Allemagne fédérale. Le Congrès dispose ainsi de relais à Berlin, Munich et Francfort. Il s’établit aussi à Cologne où il développe des relations privilégiées avec les rédactions de la presse écrite et de la télévision. Heinrich Böll, futur Prix Nobel de littérature (en 1972), est approché et travaillera — plusieurs documents le confirment — pendant plus de dix ans pour le Congrès et ses différentes organisations. Sans savoir qu’il oeuvre en fait pour la CIA ? C’est ce que pense Günter Grass, autre cible de l’agence américaine. Au-delà de ces deux personnalités, toute la fine fleur des arts et des lettres a été approchée par les services secrets américains et leur a apporté son soutien, le plus souvent sans le savoir. C’est ce que montre très bien ce documentaire, fruit de trois ans de minutieuses recherches.

NDLR A noter ce que si travail est juste, il ne remonte pas assez profondément aux véritables motivations du soutien massif de l’art contemporain, ayant pour condition et but la destruction de la peinture et de l’art dit « traditionnel » (sculpture, gravure) reposant sur les canons esthétiques fondateurs de notre civilisation, à savoir principalement celui de la beauté. Avec ce que nous avons vécu depuis deux ans, et vivons actuellement et vivrons demain, les personnes intelligentes capables de chercher par elles-mêmes ont toutes les clefs pour comprendre quel était le but poursuivi dès la sortie de la dernière guerre mondiale. Nous ne sommes pas seulement devenus des peuples sans culture, mais des peuples de sous-culture (voire de non-culture) éduqués à la laideur, au vide et au néant, outils puissants de notre asservissement. Ce qui fait dire que la seule réaction sérieuse et salutaire serait de reconsidérer la culture comme la chose la plus essentielle qui soit et qui devrait donc être soutenue par tous les moyens, mais ce qui, nous le savons, ne se fera pas. Place ainsi la montée inéluctable de la barbarie, comme nous aura prévenus Jacqueline de Romilly.

M.V

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