
« Au fond, ma porte est ouverte, mais croyez que je sais faire les différences. »
Mallarmé
- Les « mardis » de Stéphane Mallarmé. Mythes et réalités
- Le 89, rue de Rome : à l’enseigne du secret
- Stéphane Mallarmé – Film exceptionnel d’Eric Rohmer (1968)
- Stéphane MALLARMÉ – Enquête sur les Mardis de la Rue de Rome (DOCUles MENTAIRE, 1998)
- Les visiteurs du mardi (les « mardistes »)
- Citations et sujets de conversations proposés
- Voir aussi
Les « mardis » de Stéphane Mallarmé. Mythes et réalités

Le nom de Stéphane Mallarmé fait penser tout de suite à quelques sonnets remarquables ainsi qu’à certains ouvrages qui font désormais partie du canon de la littérature française : Hérodiade, l’Après-midi d’un Faune, Igitur, Divagations, Un Coup de Dés – sans oublier le grand rêve du «Livre» ainsi que les nombreux travaux inachevés qui constituent, certes, une des parties les plus fascinantes de son oeuvre. Son nom reste aussi inévitablement attaché aux légendaires réunions qui avaient lieu dans son appartement de la rue de Rome, qui font date dans l’histoire littéraire de la France et qui prolongent en quelque sorte et à leur façon la tradition des salons littéraires des XVIIe et XVIIIe siècles. Mais, alors que l’oeuvre de Mallarmé (y compris son rêve du «Livre» et d’autres projets inachevés ou abandonnés) a fait couler beaucoup d’encre depuis sa disparition en 1898, les célèbres réunions hebdomadaires – citées inévitablement dans toutes les encyclopédies et ouvrages de référence, ainsi que dans les biographies des nombreux écrivains qui y auraient participé et qui sont devenus par la suite célèbres – ont attiré beaucoup moins l’attention de la critique. L’explication de ce silence relatif n’est pas difficile à trouver. Dès que l’on se penche sur les «Mardis» afin de les examiner de plus près, l’on se heurte immédiatement à une difficulté majeure : celle de la documentation. Comment capter, comment fixer, pour employer une expression bien mallarméenne, ce qui, de par sa nature fondamentale, reste éphémère ? Les conversations et les causeries de Mallarmé, les inflexions de sa voix, les gestes qui accompagnaient celles-ci, les expressions de son visage ainsi que les belles phrases et les jeux de mots spontanés qui faisaient la gloire d’une telle performance, (car il s’agit bien d’une performance comme l’on le verra par la suite) restent essentiellement insaisissables.
Le 89, rue de Rome : à l’enseigne du secret
Le 89, rue de Rome : à l’enseigne du secret. Une mise à profit moderne d’un mode de communication à caractère initiatique.
Stéphane Mallarmé – Film exceptionnel d’Eric Rohmer (1968)
Stéphane MALLARMÉ – Enquête sur les Mardis de la Rue de Rome (DOCUles MENTAIRE, 1998)
DE L’ÎLE DE PTYX

Les visiteurs du mardi (les « mardistes »)

Le 1er mardi soir (après huit heures) qu’il vous sera loisible de vous égarer rue de Rome, montez donc fumer une cigarette et causer, au 89. J’y suis toujours pour quelques jeunes et vieux amis.
Ces réunions ont joué un rôle essentiel dans la vie de Mallarmé. Le poète y voyait la possibilité d’échanger des idées avec ses confrères. Mallarmé traitait de tous les sujets du moment (littérature comme faits divers) et relatait aussi avec ses invités des « anecdotes exquises, spirituelles ou malicieuses », comme le rapporte Geneviève, la fille du poète, dans un témoignage de novembre 1916.
André Gide
Paul Valéry
Claude Debussy
Les mardistes qui verront leurs pages peu à peu créées sur ce site viendront rejoindre ici cette liste.
Citations et sujets de conversations proposés
« Une école pour l’attention, une classe pour les interprétes » (Claudel)
Les mardis : « une école pour l’attention, une classe pour les interprètes, nous y avons tous passé à notre tour. » Paul Claudel
Mallarmé, Gauguin : « l’explication orphique de la terre »
Partant de la relation que nouent, plus étroitement qu’on ne l’a dit, Mallarmé et Gauguin, lors des mardis de la rue de Rome et dans le dialogue plus secret de leurs œuvres, cette étude montre comment Gauguin transpose en peinture la pensée de Mallarmé faisant du Livre « une explication orphique de la Terre », en repliant les théologies des anciens cultes sur celle, immanente, des Lettres et du Mythe, compris comme le foyer d’une anthropologie profane du Sacré.