Chemin de fer en pays de Fontainebleau

  1. Les « trains de plaisir » du Tout-Paris
    1. LA GLOIRE Stéphane Mallarmé
  2. Bois-le-Roi
    1. Château de la Misère
  3. Barbizon
  4. Bourron-Marlotte
  5. Fontainebleau

Les « trains de plaisir » du Tout-Paris

Départ à la gare de Lyon, vers 1860.



La ligne de chemin de fer Paris Lyon Méditerranée, arrive à Fontainebleau – Avon en août 1849. Dorénavant, la forêt est à une heure et demie de Paris, contre sept par la malle-poste et jusqu’à dix heures par le coche d’eau qui remonte la Seine. Le train amène avec lui les premiers touristes d’un jour qui veulent visiter le château et la forêt. Ils inventent le pique-nique en emportant avec eux le fameux pâté de campagne, pour un déjeuner sur l’herbe. Les journalistes de l’époque écrivent que Fontainebleau devient un faubourg de Paris. Le dimanche, la foule se presse à l’embarcadère du chemin de fer de la nouvelle gare de Lyon construite en 1855. Arrivés à Fontainebleau, les touristes se lancent à la découverte de la forêt, grâce aux sentiers inventés par Denecourt.

Voir l’album : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.780206472164743&type=3

LA GLOIRE

Stéphane Mallarmé



La Gloire! je ne la sus qu’hier, irréfragable, et rien ne m’intéressera d’appelé par quelqu’un ainsi.

Cent affiches s’assimilant l’or incompris des jours, trahison de la lettre, ont fui, comme à tous confins de la ville, mes yeux au ras de l’horizon par un départ sur le rail traînés avant de se recueillir dans l’abstruse fierté que donne une approche de forêt en son temps d’apothéose.

Si discord parmi l’exaltation de l’heure, un cri faussa ce nom connu pour déployer la continuité de cimes tard évanouies, Fontainebleau, que je pensai, la glace du compartiment violentée, du poing aussi étreindre à la gorge l’interrupteur : Tais-toi! Ne divulgue pas du fait d’un aboi indifférent l’ombre ici insinuée dans mon esprit, aux portières de wagons battant sous un vent inspiré et égalitaire, les touristes omniprésents vomis. Une quiétude menteuse de riches bois suspend alentour quelque extraordinaire état d’illusion, que me réponds-tu ? qu’ils ont, ces voyageurs, pour ta gare aujourd’hui quitté la capitale, bon employé vociférateur par devoir et dont je n’attends, loin d’accaparer une ivresse à tous départie par les libéralités conjointes de la nature et de l’État, rien qu’un silence prolongé le temps de m’isoler de la délégation urbaine vers l’extatique torpeur de ces feuillages là-bas trop immobilisés pour qu’une crise ne les éparpille bientôt dans l’air; voici, sans attenter à ton intégrité, tiens, une monnaie.

Un uniforme inattentif m’invitant vers quelque barrière, je remets sans dire mot, au lieu du suborneur métal, mon billet.

Obéi pourtant, oui, à ne voir que l’asphalte s’étaler net de pas, car je ne peux encore imaginer qu’en ce pompeux octobre exceptionnel du million d’existences étageant leur vacuité en tant qu’une monotonie énorme de capitale dont va s’effacer ici la hantise avec le coup de sifilet sous la brume, aucun furtivement évadé que moi n’ait senti qu’il est, cet an, d’amers et lumineux sanglots, mainte indécise flottaison d’idée désertant les hasards comme des branches, tel frisson et ce qui fait penser à un automne sous les cieux.

Personne et, les bras de doute envolés comme qui porte aussi un lot d’une splendeur secrète, trop inappréciable trophée pour paraître! mais sans du coup m’élancer dans cette diurne veillée d’immortels troncs au déversement sur un d’orgueils surhumains (or ne faut-il pas qu’on en constate l’authenticité ?) ni passer le seuil où des torches consument, dans une haute garde, tous rêves antérieurs à leur éclat répercutant en pourpre dans la nue l’universel sacre de l’intrus royal qui n’aura eu qu’à venir : j’attendis, pour l’être, que lent et repris du mouvement ordinaire, se réduisît à ses proportions d’une chimère puérile emportant du monde quelque part, le train qui m’avait là déposé seul.

Stéphane Mallarmé
http://fdnet.perso.infonie.fr/oeuvres/gloire.htm

Bois-le-Roi

Le chalet de la gare (devenu le « café de la gare » ) et la gare de Bois-le-Roi en 1900.

C’est en 1845, le 16 novembre, que les plans du chemin de fer reliant Paris à Lyon furent présentés au conseil municipal de Bois-le-Roi.
La construction de cette ligne de chemin de fer va considérablement changer les habitudes des habitants de Bois-le-Roi. Très tôt, des services spéciaux pour les touristes sont organisés, et ce sont des foules qui vont se déverser dans la forêt. De nombreux artistes vont venir dans la région et on raconte que Rodin, qui venait au Châtelet, descendait à Bois-le-Roi pour se rendre chez lui.

Château de la Misère

L’arrivée du chemin de fer à Bois-le-Roi en 1848 facilita l’accès à la forêt de Fontainebleau et amena vers le village des citadins attirés par la beauté du lieu, une vie simple et rurale moins coûteuse qu’à Paris, et la sécurité loin du chaos politique de la capitale. Fuyant les rigueurs de la guerre de 1870, du Siège de Paris et de la Commune, en 1871 un groupe d’artistes, écrivains, musiciens et poètes, engagés politiquement, dont Louis Noir, Gustave Mathieu, et Olivier Métra, s’installèrent à Bois-le-Roi à la suggestion de Louis Poupart-Davyl, dit Louis Davyl (1835-1890), auteur dramatique et romancier qui y résidait depuis quelques années.

Barbizon

Le terminus du tramway de Melun devant l’hôtel de la Forêt à Barbizon

Le terminus du tramway de Melun devant l’hôtel de la Forêt à Barbizon. Cette ligne était exploitée par la société du Tramway Sud de Seine-et-Marne (TSSM) de 1899 à 1938.

Le Tramway Sud de Seine-et-Marne (abrégé TSM), surnommé le « Tacot de Barbizon », est un chemin de fer secondaire sur route reliant Melun à Barbizon, via Chailly-en-Bière, et Milly-la-Forêt à Chailly-en-Bière. Il a été mis en service en 1899 et supprimé en 19381. La longueur totale de la ligne est de 34 km, dont 12 pour la portion de Melun à Barbizon et 22 pour la portion de Milly à Chailly. La ligne est presque entièrement située dans le département de Seine-et-Marne, seul le dernier kilomètre, avant Milly-la-Forêt, est situé dans l’ancien département de Seine-et-Oise.

Villes desservies :
Melun, Dammarie-les-Lys, Chailly-en-Bière, Barbizon, Perthes, Cély, Fleury-en-Bière, Arbonne-la-Forêt, Noisy-sur-École, Milly-la-Forêt
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tramway_Sud_de_Seine-et-Marne

Bourron-Marlotte

Gare de Bourron-Marlotte – Grez e

La gare de Bourron-Marlotte – Grez est une gare ferroviaire française des lignes de Moret – Veneux-les-Sablons à Lyon-Perrache et de Bourron-Marlotte – Grez à Malesherbes, située sur le territoire de la commune de Bourron-Marlotte, à proximité de Grez-sur-Loing, dans le département de Seine-et-Marne en région Île-de-France.

Elle est mise en service en 1860 par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM). C’est une halte voyageurs de la Société nationale des chemins de fer français(SNCF), desservie par les trains de la ligne R du Transilien. Elle est également ouverte au service de fret pour l’installation terminale embranchée (ITE) de la société des sablières de Bourron.
https://fr.wikipedia.org/…/Gare_de_Bourron-Marlotte_-_Grez

Fontainebleau

Août 1893

Vers la mi-août, Méry Laurent selon son habitude part pour Royat, et Stéphane Mallarmé en gare de Fontainebleau, le cœur battant, guette son passage; mais le train passe trop vite et il ne capte qu’une vision fugitive : « étais-tu la personne en blanc, debout, à la portière du wagon? »

(J.L. Steinmetz, p. 371)

Voir aussi :

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :