
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8625644w/f1.image
- Les épreuves
- Histoire du poème
- Les trois estampes d’Odilon Redon
- Vidéos
- Commentaires et analyses
- La poésie spatialisée depuis Mallarmé
Les épreuves



https://fr.wikisource.org/…/Un…/(%C3%A9dition_images)
Un coup de dés jamais n’abolira le hasard est un poème de Stéphane Mallarmé paru en 1897. Composé en vers libres, c’est l’un des tout premiers poèmes typographiques de la littérature française.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_coup_de_d%C3%A9s_jamais_n%27abolira_le_hasard
Histoire du poème
Ce poème est initialement paru dans le numéro 17 de la revue Cosmopolis, éditée dans sa version française par Armand Colin, daté 1er mai 1897, le texte étant précédé d’une « observation relative au poème », d’une « note », rédigée par Mallarmé lui-même. Le titre était typographiquement composé ainsi : Un Coup de Dés jamais n’abolira le Hasard.
Il est ensuite, sous forme de volume, republié aux Éditions de La Nouvelle Revue française, daté 10 juillet 1914 : cette édition a été coordonnée par le docteur Edmond Bonniot, le gendre de Mallarmé.
Un coup de dés jamais n’abolira le hasard a été republié en 2004 par Michel Pierson et Ptyx : cette édition restitue la composition typographique conçue par Mallarmé pour le projet d’édition élaboré avec Ambroise Vollard à partir de juin-juillet 1897 mais sans les illustrations. Dans ses Souvenirs (1937, p. 309), Vollard raconte qu’il avait contacté l’imprimerie Firmin-Didot pour produire un album illustré comprenant le texte en regard de lithographies, tirées à partir de dessins en noir d’Odilon Redon, mais qu’il se heurta à un refus catégorique, l’imprimeur considérant l’objet comme fou, du fait de la mise en page typographique. Puis Mallarmé s’entretint avec Redon, notamment à Valvins, et les deux hommes s’accordèrent pour que les illustrations soient conçues avec un fond, ce que ne souhaita pas Vollard pour des raisons purement commerciales. Au bout du compte, le projet a traîné. La mort du poète en septembre 1898 n’a fait que confirmer une situation en impasse. De son côté, Vollard conserva les épreuves textes et images, dans l’espoir d’en faire un jour le tirage.
La restitution de la composition typographique a été établie à partir des jeux d’épreuves conservés à la Bibliothèque nationale de France et provenant de la collection Pierre Bérès, en tenant compte des corrections manuscrites de Mallarmé qui mentionne comme titre final : Jamais un coup de dés n’abolira le hasard. Des illustrations de Redon, quatre nous sont parvenues.
Les trois estampes d’Odilon Redon
Tirage lithographique en noir (1897-1898)



Vidéos

P2-P3, P4-P5
Les pages montrent d’abord la disposition.
Et puis, elles emmènent les regards des lecteurs du haut en bas.
Quand on lit, la lecture sera pour lui comme une opération ou une expérience.
En feuilletant, après la disparition d’”UN COUP DE DÉS”, on apercevra “JAMAIS // QUAND BIEN MÊME …”, comme dans une même page.
C’est la même page qui contient deux états de la pensée.
Chikako Nagakura

Un coup de Dés jamais n’abolira le Hasard
Le texte de ce poème doit être imprimé sur 6 feuilles repliées.
Numérotons ici comme ci-dessous :
P1 : POÈME
Un coup de Dés jamais n’abolira le Hasard
par
STÉPHANE MALLARMÉ
P2-P3 : UN COUP DE DÉS
P4-P5 : JAMAIS
QUAND BIEN MÊME …
La première page se fait montrer d’abord comme la couverture.
Le titre de ce poème est «Un coup de Dés jamais n’abolira le Hasard».
Il est écrit par Stéphane Mallarmé.
Et puis, elle donne aux lecteurs une prévention.
Un coup de dés jamais n’abolira le hasard (quand bien même lancé) par Stéphane Mallarmé.
Elle suppose une pré-prévention de la part des lecteurs.
Stéphane Mallarmé, lui, pourra abolir le hasard.
Car ils pensent que Mallarmé a infiniment tenté d’abolir le hasard.
Alors les lecteurs vont chercher les traces des échecs ou des victoires dans les pages suivantes…
Chikako Nagakura
Commentaires et analyses
MAUCLAIR (au sujet du « coup de dés »)

MAUCLAIR (au sujet du « coup de dés »)
Je crains qu’on ne voie dans votre oeuvre non un poème, mais l’exposé de l’armature d’un poème. Me trompé-je en disant que vous vous fondez sur l’impression syntaxique avant tout, et après sur le mouvement du discours?
MALLARME
Au fond, des estampes : je crois que toute phrase ou pensée, si elle a un rythme, doit le modeler sur l’objet qu’elle vise et reproduire, jetée à nu, immédiatement, comme jaillie en l’esprit, un peu de l’attitude de cet objet quand à tout. La littérature fait ainsi « sa preuve ».
« toute pensée émet un coup de dés ».
L’idée finale de Mallarmé consiste à dire que « toute pensée émet un coup de dés ». La dimension abstraite et complexe de cette création place le silence en son centre comme l’expression de la pensée parfaite. Il inaugure le destin d’une nouvelle poésie de l’esprit qui marche vers le silence. On assiste à une libération des vers, de sa musicalité traditionnelle. Il reste que ce texte paraît clairement indéchiffrable. Beaucoup ont cherché à l’analyser, d’autres à le décrypter.
https://www.gazettelitteraire.com/2019/10/un-coup-de-des-de-stephane-mallarme.html
Le «Coup de dés» enfin décodé
Le jeune philosophe Quentin Meillassoux pense avoir déchiffré le secret du poème légendaire de Mallarmé. Une démonstration virtuose doublée d’une méditation sur l’idée d’incertitude.
https://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20110928.OBS1316/le-coup-de-des-enfin-decode.html
=> A lire sur BibliObs: la réaction de Bertrand Marchal, responsable de l’édition des «Oeuvres complètes» de Mallarmé dans la Pléiade.
La poésie spatialisée depuis Mallarmé

Voir aussi :
2 commentaires sur « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard »