
Peinture et philosophie : penser le travail autrement
Jean-François Millet ou la poésie du geste

L’Angélus

Barbizon au Japon

Jean-François Millet (1814-1875) Gallica
À la fin des années 1860, quand les Japonais ont commencé à commercer avec l’Occident, des estampes sont arrivées en France. On sait qu’elles ont intéressé les peintres de l’époque par le traitement très différent des paysages et des perspectives.
Dans les années 1870, peu de temps avant sa mort, Millet collectionnait ces estampes et on s’est aperçu qu’il reprenait dans ses tableaux le système japonais de plans superposés.
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L’intérêt de Millet pour l’estampe coïncide avec son installation à Barbizon en 1849. Ses premiers essais sur un coin de table, avec Charles Jacques et Daubigny, sont sans prétention. D’ailleurs son œuvre gravé sera assez peu fécond : 6 lithographies d’abord, puis une vingtaine d’eaux-fortes, 6 bois et 2 clichés-verre. Il pratique la gravure pour faire connaître ses peintures, comme Les Glaneuses, Les Bêcheurs, La bouillie, et gagner quelque argent, profitant de l’engouement des amateurs pour l’eau-forte d’artiste, dans les années 1860. « Millet tout entier se retrouve dans ses eaux-fortes », déclare Beraldi, par les sujets d’abord, simples et rustiques et par la qualité du travail de graveur, de la maîtrise du trait à la recherche du beau tirage confié aux plus grands, Auguste Delâtre, Charles Meryon ou Félix Bracquemond.
Jean-François Millet
Sur Gallica, découvrez l’œuvre de Jean-François Millet à travers un choix de ses gravures, comme « Les Glaneuses » ou « Le Semeur ».

Jean-François Millet (prononcé [mi’le], Mi-lé), né le 4 octobre 1814 au hameau de Gruchy et mort le 20 janvier 1875 à Barbizon, est un artiste peintre réaliste, pastelliste, graveur et dessinateur français du xixe siècle, l’un des fondateurs de l’école de Barbizon. Il est célèbre notamment pour ses scènes champêtres et paysannes réalistes.
En savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fran%C3%A7ois_Millet

La tradition de Noël dans la peinture

« Ah, je voudrais pouvoir faire sentir, à ceux qui regardent ce que je fais, les terreurs et les splendeurs de la nuit. On doit pouvoir faire entendre les chants, les silences, les bruissements des airs. Il faut percevoir l’infini. N’est-on pas épouvanté quand on songe à ces astres de lumière qui se lèvent et disparaissent, depuis des siècles et des siècles, avec une impossible régularité ? Ils éclairent tout : les joies et les malheurs des hommes ; et quand notre monde, à nous, s’effondrera, ce soleil, si bienfaisant, ne sera qu’un témoin impitoyable de la désolation universelle »
La mise en scène par l’artiste des « terreurs et des splendeurs de la nuit » est ici magnifique. Nous gravissons avec lui un chemin de terre brune et grise, abrupt, sur lequel nous a précédé un fourgon devenu fantomatique. Il nous conduit vers le halo de lumière d’un soleil qui se couche, et au-delà vers un ciel au bleu intense d’où surgissent des étoiles et des comètes. Millet célèbre ainsi la rencontre de la terre avec le ciel, et dans cette rencontre l’homme disparait, rendu évanescent par l’infini.
Millet, le peintre de la condition humaine
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