La tradition de Noël dans la peinture

« Les bergers « de Jean-François Millet. La plaine et l’église de Chailly au loin…


« Il y avait dans les champs, des bergers qui gardaient leurs troupeaux… »
( Évangile selon saint Luc )


Sous le nuit étoilée, toute la magie de l’attente de Noël exprimée ici par la contemplation mystique de Jean-François Millet « Voici que je vous annonce une GRANDE JOIE ! »

Mais oui ! A l’époque de Jean-François Millet, il n’y avait pas encore de chapelle dans le petit hameau de Barbizon.

En savoir plus : Le mystère de Noël raconté par les artistes. Cercle des amis de Barbizon

Paul Gauguin, La nuit de Noël, 1902-1903

Dans ce paysage breton enneigé, Paul Gauguin fait allusion à des éléments venant d’autres contrées. Il imagine en quelque sorte le Noël de ses rêves ; d’ailleurs, ce sera le dernier Noël de sa vie, puisqu’il s’est éteint quelques mois plus tard, le 8 mai 1903.

Sur cette représentation, les deux femmes portent bien des coiffes traditionnelles de la Bretagne, mais étonnamment, leurs traits rappellent les sujets polynésiens si chers à Gauguin. Le peintre fait référence à différentes cultures : par exemple, la représentation des deux bœufs nous rappelle des motifs issus de l’Égypte antique, ou encore, les deux personnages à droite qui ressemblent à des icônes des îles du Pacifique. Un tableau émouvant qui célèbre Noël et nous montre tout le génie de Paul Gauguin.

Te tamari no Atua (« Naissance du fils de Dieu »), peinture de Paul Gauguin

Le Noël métissé de Paul Gauguin

Intitulée Te tamari no Atua (« Naissance du fils de Dieu »), cette Nativité apparaît provocante. Peinte en 1896, elle représente en effet Pahura, la jeune vahiné avec laquelle Gauguin vivait à Tahiti, venant de mettre au monde, juste avant Noël, une petite fille. Le peintre se prendrait-il pour Dieu ? En 1889, il s’était déjà représenté sous les traits d’un Christ roux (allusion aussi à son ami Van Gogh) au Jardin des oliviers. Mais l’on peut comprendre aussi ce titre autrement : tout bébé, pour un chrétien, n’est-il pas enfant de Dieu ? Toute naissance ne reflète-t-elle pas le caractère sacré de la vie ?

La religiosité de Gauguin, complexe, a toujours métissé les signes dans un syncrétisme allergique aux dogmes et aux frontières. Ici, seules l’auréole nimbant le nouveau-né et l’étable rappellent l’iconographie traditionnelle de la crèche. Une colonne de bois décoré polynésienne est placée face à une poutre écarlate en forme de croix, rappel de la Passion du Christ. Ce duo vertical, encadrant l’enfant-Dieu, pourrait symboliser le couple mixte formé par Gauguin et Pahura. Même ambiguïté dans le duo de femmes veillant apparemment sur l’enfant. La première, voilée de noir et qui porte l’enfant-Dieu, représente un génie typiquement tahitien : Tupapau, l’esprit des morts, souvent représenté par le peintre. La petite fille du couple allait décéder peu après sa naissance. La deuxième, debout, est un ange aux ailes vertes, symbole de l’espérance.

NB. Gauguin était un ami de Mallarmé à qui il a offert une sculpture visible au musée. Un article à suivre autour de cet artiste.

Maternité avec Père Noël, Marc Chagall, 1954

Dans cette œuvre de petit format sur papier, Marc Chagall nous propose un Père Noël à dos de cheval amenant des cadeaux aux enfants. Marie et l’enfant Jésus sont bouche bée face à ce spectacle peu commun, ils semblent étonnés d’une telle arrivée. Marc Chagall nous offre une vision imaginaire du soir de Noël, une représentation unique en son genre.

Le Christ nu du Maître de Flémalle

Le Christ nu du Maître de Flémalle

Avec son merveilleux paysage, détaillé jusque dans les lointains, le réalisme minutieux de ses bergers ou de ses poutres, ses robes richement ornées, cette Nativité est typique de l’art des primitifs flamands. Peinte vers 1435, peut-être pour Philippe Le Bon, duc de Bourgogne, sa composition, offrant une étable ouverte à gauche au seuil de laquelle se tient la Vierge, en adoration devant le Christ nu, s’inspire d’une miniature peinte vingt ans plus tôt par les frères Limbourg dans Les Très Riches Heures du duc de Berry.

Mais la vraie source de ces deux œuvres vient des Révélations célestes de Brigitte de Suède, publiées au milieu du XIVe siècle. Dans celles-ci, la sainte décrit une Vierge vêtue de blanc, les cheveux blonds dénoués, ayant accouché dans un éblouissement d’un « glorieux enfant, gisant à terre, nu et pur ». La figure de Joseph qui tient un cierge, symbole de la nouvelle lumière du Christ, provient elle aussi des visions de Brigitte de Suède. Comme le soleil se levant derrière la montagne, elle rappelle la promesse de renouveau de Noël, juste après le solstice d’hiver.

L’étable en ruine, laissant voir le bœuf (associé au judaïsme), est une autre métaphore de l’écroulement de l’ancien monde. Quant aux deux sages-femmes, elles sont inspirées par les évangiles apocryphes. Selon ces récits, l’une d’elles, Salomé, aurait refusé de croire que la naissance du Christ n’avait pas altéré la virginité de Marie et aurait vu alors sa main paralysée. « Touche l’enfant et tu seras guérie », promet un phylactère porté par l’ange, au-dessus de l’incrédule.

La Nativité de nuit, Geertgen tot Sint Jans, 1490

Cette peinture de ce peintre primitif hollandais est conservée à la National Gallery de Londres. Ce tableau sur panneau de bois, montre avec une certaine magie la naissance de Jésus. Les lumières sont sensationnelles et la colline en arrière-plan rend ce tableau encore plus mystérieux qu’il ne l’est déjà.

Bemberg Fondation Toulouse – Le soir de Noël 1904 – Pierre Bonnard 40.5×59 Inv.2117

Dans ce tableau, Pierre Bonnard a capturé le soir de Noël. Sa famille profite du jardin et des dernières lueurs du jour. Une scène de famille qui nous rappelle à quel point ces moments sont précieux.

Enfants près de l’arbre de Noël, Leopold von Kalckreuth, début du 20ème siècle

L’artiste allemand Leopold von Kalckreuth a saisi un moment de prière de quatre enfants près du sapin et face à des bougies allumées. Un instant solennel qui vient nous rappeler que Noël est une fête religieuse.

Christmas Morning, Henry Mosler, 1916

Dans ce tableau baigné d’une chaude lumière, le peintre américain Henry Mosler a représenté l’un des moments de l’année les plus attendus par les enfants : le matin de Noël. Ces deux petits sont déjà prêts à découvrir ce que le Père Noël leur a apporté, une scène magnifique !

Arbre de Noël. Viggo Johansen

Cette œuvre nous offre l’occasion de vous souhaiter un joyeux Noël !

Toutes les bonnes choses ont une fin, alors nous clôturons cette sélection de peintures de Noël sur cette magnifique peinture du danois Viggo Johansen. L’artiste a couché sur la toile un doux moment de sa vie familiale. Le rendu est à la hauteur de Noël, grandiose !

Sources :

Voir aussi :

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