
- Messiaen et les oiseaux
- Chant grégorien
- La fin des temps
- Olivier Messiaen, musicien de la foi, de l’amour et de la nature
Messiaen et les oiseaux

Catalogue d’oiseaux
Catalogue d’oiseaux est une œuvre pour piano d’Olivier Messiaen constituée de treize pièces, composée entre octobre 1956 et septembre 1958 et dédiée aux oiseaux et à Yvonne Loriod.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Catalogue_d%27oiseaux
Chant grégorien

Olivier Messiaen, vers 1935 ( BNF Richelieu, musique fonds estampes, Messiaen O. 003. ) « Le chant grégorien est le plus beau trésor que nous possédions en Europe », disait Olivier Messiaen. Dans son ouvrage « Technique de mon langage musical », il cite le plain-chant parmi les sources de son inspiration dans son Introduction; au chapitre II, parlant de sa musique « amesurée », il précise : » Maurice Emmanuel et Dom Mocquereau ont su mettre en lumière, l’un la variété des mètres de la Grèce antique, l’autre, celle des neumes du plain-chant (…) Ce qui nous conduira vers une musique plus ou moins » amesurée « , nécessitant des règles rythmiques précises. » A propos des transformations liturgiques qui ont suivi, dans le plus grand désordre, le Concile de Vatican II et qui sévissent encore, hélas, Olivier Messiaen disait, il y a un peu plus d’un an : » Très franchement, je pense qu’il n’y a qu’une seule musique liturgique valable : le plain-chant. On n’a jamais fait mieux et on ne fera jamais mieux ! D’une part, parce que c’est une musique monodique, composée à une époque où l’on ne connaissait pas l’embarras de l’harmonie et des accords. Le seconde raison, qui me remplit d’admiration : le plain-chant n’a pas d’auteur, il a été écrit par des moines anonymes. Cela paraît extraordinaire ! Je n’imagine pas un compositeur du XXe siècle se refusant à signer son œuvre. NB Olivier Messiaen faisait partie du Comité d’honneur de l’Association Una Voce pour défendre et sauvegarder la place du chant grégorien!
En savoir plus sur Messiaen et le chant grégorien : http://www.musimem.com/messiaen.htm
Le Chœur grégorien de Paris garde vivace cette tradition musicale et ce répertoire universel. https://www.fondationbs.org/fr/culture/chant-choral/prix-liliane-bettencourt-pour-le-chant-choral/vigne
La fin des temps

Olivier Messiaen, musicien de la foi, de l’amour et de la nature

« La seule réalité se situe dans le domaine de la Foi. C’est par la rencontre avec un Autre que nous pouvons le comprendre. Mais il faut passer par la mort et la Résurrection, ce qui suppose le saut hors du temps. Assez étrangement, la musique peut nous y préparer, comme image, comme reflet, comme symbole. En effet, la musique est un perpétuel dialogue entre l’espace et le temps, entre le son et la couleur, dialogue qui aboutit à une unification. Le musicien qui pense, voit, entend, parle au moyen de ces notions fondamentales, peut, dans une certaine mesure, s’approcher de l’Au-delà. »
Ainsi s’exprimait Olivier Messiaen, qui, disparu le 27 avril 1992, a aujourd’hui « sûrement retrouvé au Ciel ses grands camarades organistes morts avant lui et auprès de qui il ne reste certainement pas inactif », selon la formule de son épouse, la pianiste Yvonne Loriod. Chantre du catholicisme, pas musicien mystique mais exégète en musique des mystères chrétiens, artiste de la joie et de la lumière, maître de la modernité, pédagogue sans pareil, il aimait naturellement partager sa passion de la musique, dispensant son savoir avec discernement et discrétion, comme l’attestent ses nombreux élèves, notamment le plus grand d’entre eux, Pierre Boulez, qui se souvient que son aîné fut le seul de ses professeurs à détenir les qualités cardinales d’un pédagogue, « avoir de l’imagination pour ses élèves, faire passer le souffle de l’histoire, le souffle des compositeurs ».
« Né croyant », Olivier Messiaen se reconnaissait trois grands thèmes d’inspiration, sa foi catholique, l’amour humain, la nature. A deux siècles de distance, la musique de Messiaen-le-catholique partage avec celle de Bach-le-protestant une spiritualité irrépressible, une même capacité au réconfort, le pouvoir d’illuminer ceux qui l’écoutent. Si la Bible, particulièrement le Nouveau Testament, les Epîtres de saint Paul, les Psaumes, les Prophètes, la Genèse, l’Exode, le Missel, la Somme théologique de Thomas d’Aquin, Jan van Ruusbroec, Jean de la Croix, Thérèse de Lisieux, les Fioretti de François d’Assise, Ernst Hello, Romano Guardini, Dom Columbia Marmion, Thomas Merton ou Hans Urs von Balthasar animent l’essentiel de sa création, il ne jugeait pas nécessaire de composer une musique pour le culte, car il estimait ne pas être un compositeur liturgique, ne reconnaissant que le plain-chant pour seule musique liturgique. Pourtant, s’il confia l’expression de sa foi autant au piano qu’à l’orchestre, c’est aux soixante-et-un jeux du Cavaillé-Coll de l’église de La Trinité qu’il se donna tout entier, leur apportant un sang nouveau, des couleurs, des registrations, des harmonies inédites. « L’orgue était l’instrument d’Olivier Messiaen par excellence, rappelait Yvonne Loriod. Il l’appelait d’ailleurs l’instrument-roi. C’est sur lui seul qu’il pouvait s’exprimer sans intermédiaire. Pendant plus de soixante ans, jusque deux mois avant sa mort, il accompagna les offices dominicaux de la paroisse, car c’était son emploi principal, à La Trinité. Il jouait les classiques à la messe de dix heures, à celle de onze heures, c’étaient les romantiques, à midi la musique contemporaine. Ainsi, chaque paroissien choisissait son service en fonction de ce qu’il voulait entendre. Mais, fort scrupuleux, il respectait les textes du jour, restait intransigeant. »
« J’attendais avec impatience la fin de l’office, se souvient le dramaturge René de Obaldia (1). C’est que, sitôt après le Ite missa est, Olivier Messiaen se prenait à improviser, à jouer du Messiaen ! »
Bruno Serrou
https://brunoserrou.blogspot.com/2018/05/olivier-messiaen-musicien-de-la-foi-de.html
« J’ai la chance d’être catholique ; je suis né croyant (…). Un certain nombre de mes œuvres sont donc destinées à mettre en lumière les vérités théologiques de la foi catholique. C’est là le premier aspect de mon œuvre, le plus noble, sans doute le plus utile, le plus valable, le seul peut-être que je ne regretterai pas à l’heure de ma mort. »*
L’improvisation l’amène à commencer l’orgue en premier lieu, avant de mettre ses talents d’organiste au service du culte fidèlement pendant de longues années. Tous les dimanches pour plusieurs offices, il interprète et improvise à la tribune de l’orgue de la Trinité dont il est devenu titulaire en 1931. Il compose de nombreuses œuvres d’inspiration religieuse pour l’orgue, mais aussi pour le piano ou l’orchestre : parmi ses toutes premières œuvres figure Le Banquet Céleste, méditation pour la fête du Saint-Sacrement (1928), l’Offrande au Saint-Sacrement pour orgue (1930), Les Offrandes oubliées méditation symphonique pour orchestre (1930), L’Ascension dont il existe deux versions pour orchestre et pour orgue (1932-1934), La Nativité du Seigneur pour orgue (1935-1936), Les Corps Glorieux (1939), le fameux Quatuor pour la fin du Temps (1940), les Visions de l’Amen pour deux pianos (1943), Les Trois Petites Liturgies de la Présence Divine (1943-1944), les Vingt Regards sur l’Enfant Jésus pour piano (1944), véritable sommet dans son œuvre, la Messe de la Pentecôte pour orgue (1949-1950), Verset pour la Fête de la Dédicace pour orgue (1960), Et exspecto resurrectionem mortuorum pour orchestre (1964), les Méditations sur le Mystère de la Sainte Trinité pour orgue (1969), Le Livre du Saint Sacrement pour orgue (1984), Éclairs sur l’Au-Delà pour très grand orchestre (1988-1991).
A cette longue liste il convient d’ajouter son unique opéra Saint François d’Assise créé en 1983, œuvre hors norme de plus de quatre heures convoquant 150 choristes et 120 musiciens, qui bouleverse complètement les codes de l’opéra et constitue une sorte de testament musical du compositeur.
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*in Claude Samuel, Entretiens avec Olivier Messiaen, éditions Pierre Belfond, 1967 https://www.maisonmessiaen.com/olivier-messiaen/olivier-messiaen-lhomme-de-foi/
Liens externes :
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