Julie Manet

Photographie de Julie Manet (vers 1894)

Julie Manet, née à Paris le 14 novembre 1878 et morte dans la même ville le 21 novembre 1966, est une artiste peintre et une collectionneuse française d’œuvres d’art.

  1. Biographie
  2. Julie et son violon
  3. Quelle musique entendez-vous sur  » Julie Manet écrivant  » ?
  4. JULIE MANET. LA MÉMOIRE IMPRESSIONNISTE
  5. Journal de Julie Manet
    1. Journal de Julie Manet à Paris
  6. La mort de Mallarmé, journal de Julie Manet
  7. Au château de Fontainebleau avec Julie Manet
  8. « L’escadron volant »
  9. Laërte, le lévrier de Julie Manet
  10. Voir aussi
Biographie

Née le 14 novembre 1878 à 11 heures du matin au 9 avenue d’Eylau, Julie Manet est le seul enfant de Berthe Morisot et d’Eugène Manet, le frère cadet d’Édouard Manet.

Elle posa tout le long de sa vie pour sa mère et pour d’autres peintres impressionnistes. En 1896, elle est photographiée avec Stéphane Mallarmé, son tuteur depuis 1892, année de décès de son père.

Le 29 mai 1900, trois ans après leur rencontre au Louvre, elle épouse Ernest Rouart, peintre et fils du peintre Henri Rouart. Le mariage, célébré à la mairie du 16e arrondissement, est une double cérémonie au cours de laquelle sa cousine Jeannie Gobillard épouse Paul Valéry. De son mariage avec Rouart elle a trois enfants : Julien (né en 1901), Clément (né en 1906) et Denis (né en 1908).

Elle a écrit un Journal qui donne un aperçu de la vie des peintres français de son temps (notamment RenoirDegasMonet et Sisley) ainsi que de l’affaire Dreyfus et de la visite du tsar de Russie Nicolas II en 1896.

Avec son mari, elle s’engage à défendre et à faire reconnaître les œuvres des impressionnistes. Au cours des années 1930, le couple va promouvoir ceux-ci en célébrant les centenaires des peintres impressionnistes à travers des expositions monographiques. Ils vont être aidées par leur proximité avec Paul Jamot, conservateur honoraire du Louvre.

Elle consacra sa vie à valoriser la peinture impressionniste, mais surtout à faire reconnaître l’art de sa mère, Berthe Morisot. Selon Marianne Mathieu, directrice scientifique du musée Marmottan Monet, « Berthe Morisot n’est entré dans l’histoire en tant que peintre que grâce à l’intervention et l’abnégation de Julie ».

En 1961, Julie Manet, après avoir commencé durant la Grande Guerre, parvient à publier le tout premier catalogue raisonné des œuvres de Berthe Morisot. Son fils, Denis Rouart, historien d’art et conservateur du musée des Beaux-Arts de Nancy, préface l’ouvrage.

Elle meurt en 1966 au 40, rue de Villejust (actuelle rue Paul-Valéry), dans l’immeuble que sa mère a fait construire, dont elle a hérité et que Paul Valéry a aussi habité. Elle est enterrée à Paris au cimetière de Passy (2e division) à côté de son mari Ernest Rouart.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Julie_Manet

Julie et son violon
Studying the Violin (1892-1893) painting by Berthe Morisot

Vendredi 13 octobre 1893

Ce matin Maman a travaillé à mon portrait jouant du violon et j’en ai fait deux heures.

Mercredi 18 octobre 1893

Fait du violon avec Blanche et Jeannie, c’était assez laid. Blanche joue bien, mais manque de largeur dans son jeu.
Je n’ai encore rien fait aujourd’hui, il me semble que les journées sont trop courtes. Je prends la résolution de me lever plus tôt demain, de travailler et d’être gentille avec Maman. Je compte étudier mieux mon violon, faire beaucoup de gammes et apprendre à ne pas jouer mollement, j’ai horreur de cela.

(Journal de Julie Manet) 

Quelle musique entendez-vous sur  » Julie Manet écrivant  » ?
Ernest Rouart, Julie Manet écrivant, Huile sur toile, 116,7 x 89,2 cm, Collection particulière

Allegretto vous propose de participer à la programmation musicale du vendredi 11 mars en vous inspirant du tableau  » Julie Manet écrivant  » d’Ernest Rouart.

  • Ce tableau d’Ernest Rouart est visible dans l’exposition  » Julie Manet. La mémoire impressionniste «  jusqu’au 20 mars au Musée Marmottan Monet à Paris.

Une centaine d’œuvres sont réunies, peintures, sculptures, pastels, aquarelles, gravures, … provenant de musées du monde entier et de collections particulières, pour retracer les huit décennies de la vie sans pareil et aux multiples facettes de Julie Manet (1878-1966), fille unique de Berthe Morisot et nièce d’Édouard  Manet.
Cette première exposition jamais dédiée à Julie Manet, évoque sa jeunesse parmi les impressionnistes mais lève aussi le voile sur sa vie de femme, évoque l’amour de l’art qu’elle reçoit en héritage, présente l’extraordinaire  collection qu’elle réunit avec son époux, Ernest Rouart et met en évidence l’engagement de sa vie : faire reconnaitre l’œuvre de sa mère et de son oncle.

https://www.radiofrance.fr/francemusique/quelle-musique-entendez-vous-sur-julie-manet-ecrivant-4713292?fbclid=IwAR0_faAv706mXahKZ3yxc3omionWVsmyI9axphB9UZSUq9AQH2v8l1rZFEE

JULIE MANET. LA MÉMOIRE IMPRESSIONNISTE

MUSÉE MARMOTTAN MONET – PARIS

Le musée Marmottan Monet organise la première exposition jamais consacrée à Julie Manet, fille unique de Berthe Morisot et nièce d’Edouard Manet. Intitulée « Julie Manet, une éducation impressionniste ». Légataire de Julie Manet par l’intermédiaire de ses enfants, dépositaire du premier fonds mondial de l’oeuvre de Berthe Morisot mais aussi des collections de la famille, le musée Marmottan Monet souhaite apporter un éclairage sur le rôle de Julie Manet dans la vie des arts.

Cet événement mettra en évidence trois aspects de son parcours. Une première section évoquera son enfance et son adolescence et permettra de présenter son cercle familial et amical. La section suivante soulignera l’oeuvre de collectionneur de Julie Manet et de son époux Ernest Rouart. En plus des pièces héritées de Berthe Morisot seront présentées les oeuvres acquises par le couple : Hubert Robert, Corot, Degas ou encore des grands panneaux de Nymphéas de Monet qu’elle est l’un des rares collectionneurs à avoir acquis avant la mort de Michel Monet en 1966.

Une dernière section sera dédiée aux nombreux dons, legs et dations effectués par Julie Manet et son entourage en faveur des musées français et plus généralement à l’oeuvre de promotion orchestrée par la famille afin de valoriser l’oeuvre de Berthe Morisot et d’Edouard Manet. La contribution à l’enrichissement du patrimoine national apparaitra ainsi comme une préoccupation réelle de la descendance de la première femme impressionniste.

Voir tous les tableaux :

https://www.claudinecolin.com/fr/2290-julie-manet.-la-memoire-impressionniste

Journal de Julie Manet

Ecriture manuscrite de Julie Manet

Journal de Julie Manet à Paris

La mort de Mallarmé, journal de Julie Manet
Pierre Auguste Renoir – Portrait de Julie Manet

Au château de Fontainebleau avec Julie Manet

« L’escadron volant »

Laërte, le lévrier de Julie Manet
Photographie de Julie et Laërte, collection particulière

Ce verset fait référence aux séjours réguliers des Manet et des Mallarmé en Bretagne. La lettre datant de 1894, et Laërte étant déjà évoqué dans le journal de Julie, en 1893, on peut supposer que Berthe et Julie se sont rendues seules sur la côte bretonne, avant d’y être rejoints par Mallarmé, accompagné de Laërte.

Son nom, Laërte, n’est pas anodin. En effet, Julie voue une admiration certaine pour l’œuvre de Shakespeare et Laërte n’est autre qu’un des personnages d’Hamlet.

Evoqué dans le journal de Julie, Laërte semble être à l’aise et parfaitement intégré à la famille Manet et à son cercle d’amis comme en témoignent ces extraits de textes.

« Laërte est très mal élevé, il met ses pattes sur toutes les tables et demande à manger à tout le monde, il reçoit beaucoup de compliments, on le trouve très joli, il a l’air très distingué au milieu de la société de l’auberge » 

Extrait du journal de Julie (1893-1899)

« Puis, à l’heure du dîner, quand, par groupes, on allait vers la table servie, Madame Morisot et sa fille Julie nous précédant, on entendait sur le parquet où la crispation de ses ongles, se glisser, par la porte à deux battants ouverte, le pas souple et griffu du lévrier Laërte »

Extrait de Médaillons de peintres du poète Henri de Régnier, Revue des Deux Mondes, tome 48, 1918.

La présence de Laërte auprès de sa maîtresse Julie et des amis de cette dernière, se traduit bien évidemment dans la peinture de Berthe Morisot, qui aimait comme ses contemporains, représenter des scènes simples de la vie quotidienne en y apportant une petite touche japonaise, l’art de l’ukiyo-e étant particulièrement apprécié à l’époque. Laërte est alors représenté parfois à l’extérieur dans des scènes douces et fleuries, parfois à l’intérieur dans un environnement apaisant des conversations de salon, un décor qui lui va à merveille, le lévrier se prêtant aisément à ces atmosphères intimistes.

Ici Laërte avec son bol, regardant un perroquet :

Berthe Morisot, La levrette Laërte, 1894, collection particulière

Julie et Laërte lors d’une promenade au bois de Boulogne, lieu privilégié des impressionnistes :

Berthe Morisot, Bois de Boulogne, 1894, Paris, musée Marmottan

Laërte figure aussi sur un tableau représentant les enfants de Gabriel Thomas, le cousin germain de Berthe Morisot. Les couleurs sont chaudes et apaisantes montrant le caractère intimiste et calme de la scène.

Berthe Morisot, Les enfants de Gabriel Thomas, 1894, Paris, musée d’Orsay

Il en est de même avec cette toile où Laërte, aux pieds de Julie assise sur un canapé, cherche une caresse, un joli collier autour du cou.

Berthe Morisot, Julie Manet et Laërte, 1893, Paris, musée Marmottan

Cela montre l’importance que Julie attachait à son chien. On le remarque aussi dans son écriture dont voici quelques extraits :

« …de Jean Goujon et de Germain Pilon, des tombeaux, des bustes, bas-reliefs et statue de Diane de Poitiers avec un lévrier qui a un très joli collier avec une boucle devant et des pendeloques, il en faudrait un comme cela pour Laërte. »

« Ce matin allées dans Paris chez M. Morize, fait des emplettes et acheté un collier pour Laërte, très joli ressemblant un peu à celui du lévrier de Diane de Poitiers. »

Ce tableau, fut par la suite, offert à Monet par Julie, pour le remercier d’avoir organisé une rétrospective des œuvres de Berthe Morisot après son décès.

Faisant partie intégrante de la famille Manet, Laërte, véritable animal de compagnie, fut donc représenté dans les tableaux de Berthe Morisot ainsi que dans un autoportrait de Julie.

Julie Manet, autoportrait avec Laërte, date inconnue, collection particulière

Mais, avant elles, leur célèbre oncle et beau-frère, Edouard Manet,  s’essaya aussi à la peinture animalière, avec une toile peu connue, aujourd’hui dans une collection particulière, représentant……un lévrier !

Edouard Manet, Le lévrier, 1871, collection particulière

Sources :

Source l’article : http://galgohistoria.over-blog.com/2019/07/laerte-le-levrier-de-julie-manet.html

Ouvrages 

. Bulard Cordau Brigitte, Le Chien dans l’Art, Editions Delville, 2004

. Delafond Marianne & Sainsaulieu Marie-Caroline, Les Femmes impressionnistes, La bibliothèque des arts, 2001

. Hardouin-Fugier Elisabeth, Le peintre et l’animal en France au XIXème siècle, Les Editions de l’Amateur, 2001

. Manet Julie, Journal (1893-1899), Mercure de France, 2017

. Oka Léna & Zaü, Le lévrier de Berthe Morisot, Du Sekoya Eds, 2019

. Padberg Martina, Impressionnisme, Ullmann, 2009

Catalogue 

. Collectif, Berthe Morisot 1841-1895, Catalogue d’exposition Lille, Palais des beaux-arts, 2002

Voir aussi

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