Alphonse de Lamartine

Portrait d’Alphonse de Lamartine par Henri Decaisne

  1. Alphonse de Lamartine
  2. La Grèce et Lamartine
    1. La poésie du Parnasse
  3. Voyage en Orient – Lamartine, 1835
    1. Athènes
    2. De saint Louis
    3. Lamartine au Liban
  4. Poésie
    1. Le lac – Der See (Lamartine)
  5. Voir aussi

Alphonse de Lamartine

Alphonse de Lamartine est un poète, écrivain et homme politique français.

Né à Mâcon en 1790, il devient l’une des figures majeures du Romantisme en France avec la publication des Méditations poétiques en 1820. Alphonse de Lamartine est également un des hommes forts de la révolution de 1848.

Engagé dans la lutte pour l’abolition de l’esclavage et de la peine de mort, défenseur de la liberté de la presse, il devient ministre des Affaires étrangères du gouvernement provisoire de 1848. Son échec, quelques mois plus tard à la présidence de la République face à Louis Napoléon Bonaparte puis le coup d’état de 1851 signeront son retrait de la vie politique.

Alphonse de Lamartine décède à Paris en 1869.

En savoir plus : https://chateaudelamartine.fr/alphonse-de-lamartine/

La Grèce et Lamartine

La Grèce inspire Alphonse de Lamartine en 1823 avec ses dieux, ses paysages comme dans la Mort de Socrate ou le Dernier Chant du Pèlerinage d’Harold. Il recourt lui aussi à la mythologie, même si ses dieux portent souvent des noms latins : non pas Aphrodite, Poséidon, Arès, mais Vénus, Neptune et Mars. Souvent, Lamartine mêlait l’Antiquité aux mots contemporains. Il n’a pas évité le parallèle entre Rome et la Grèce.

La mythologie est évoquée dans une strophe des Harmonies :

La Grèce adore les beaux songes
Par son doux génie inventé ;
Et ses mystérieux mensonges,
Ombres pleines de vérités !
Il naît sous sa féconde haleine
Autant de dieux que l’âme humaine
A de terreurs et de désirs ;
Son génie amoureux d’idoles
Donne l’être à tous les symboles,
Crée un dieu pour tous les soupirs !

Dans la Mort de Socrate, il peint les teintes et la lumière en marquant l’écoulement du temps. Dans le Dernier Chant du Pèlerinage d’Harold, il décrit le « Sunium » :

Harold, qui voit blanchir l’éternelle colonne,
Reconnaît Sunium… Sunium ! […].

Lamartine est aussi inspiré par le combat des Grecs qui, à l’époque, émeut l’ensemble des romantiques européens :

Liberté ! dont la Grèce a salué l’aurore.

Il est attiré par la Grèce et ses luttes, il compare ses combattants à ceux des premiers temps chrétiens. La Grèce est pour lui le symbole du christianisme libéral avec les héros Botsaris et Canaris, son combat lui apparaît comme une lutte entre la Civilisation et la Barbarie.

La poésie du Parnasse

« Je suis le premier qui ai fait descendre la poésie du Parnasse, et qui ai donné à ce qu’on nommait la muse, au lieu d’une lyre à sept cordes de convention, les fibres mêmes du cœur de l’homme, touchées et émues par les innombrables frissons de l’âme et de la nature. »

Lamartine

Préface du 2 juillet 1849 – Œuvres complètes de Lamartine, Alphonse de Lamartine, éd. Chez l’auteur, 1860, t. premier, partie Première préface — Des Méditations, p. 14

Voyage en Orient – Lamartine, 1835

Athènes

«Je ne veux voir que ce que Dieu ou l’homme ont fait beau ; la beauté présente, réelle, palpable, parlante à l’oeil et à l’âme, et non la beauté de lieu et d’époque (…). À nous, poètes, la beauté évidente et sensible ; – nous ne sommes pas des êtres d’abstraction, mais des hommes de nature et d’instinct : ainsi j’ai parcouru maintes fois Rome ; ainsi j’ai visité les mers et les montagnes ; ainsi j’ai lu les sages, les historiens et les poètes ; ainsi j’ai visité Athènes.»

Durant son long voyage en Orient, Lamartine (1790-1869) ne passe que quelques jours à Athènes, mais lesimpressions qu’il consigne alors dans son journal témoignent des sentiments les plus élevés dont fut capable le romantisme. Animé d’une foi exaltée dans le peuple, ému autant qu’inquiété par la beauté magistraledes sites athéniens, le poète livre ici une intimité sublime.

Texte extrait de Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient, 1832-33, ou Notes d’un voyageur.

Alphonse Marie Louis de Prat de Lamartine (1790-1869) entreprend son grand voyage vers l’Orient en 1832. Le poète embarque en juillet à Marseille et arrive à Beyrouth en septembre. Il visite également la Grèce, la Palestine, la Syrie, la Turquie, les Pays balkaniques… Son récit, intitulé Voyage en Orient est publié en 1835.

Il est considéré comme l’un des chefs d’œuvre de la littérature de voyage, au même titre que le Voyage en Orient de Gérard de Nerval et l’Itinéraire de Paris à Jérusalem de François-René de Chateaubriand.

« Le calme s’ établit, et nous nageons six heures sans mouvement sur la mer transparente et dans les vapeurs colorées de la mer d’ Athènes. L’ acropolis et le parthénon, semblables à un autel, s’ élèvent à trois lieues devant nous, détachés du mont Penthélique, du mont Hymette et du mont Anchesmus ; -en effet, Athènes est un autel aux dieux, le plus beau piédestal sur lequel les siècles passés aient pu placer la statue de l’ humanité ! Aujourd’ hui l’ aspect est sombre, triste, noir, aride, désolé ; un poids sur le coeur ; rien de vivant, de vert, de gracieux, d’ animé ; nature épuisée, que Dieu seul pourrait vivifier : la liberté n’ y suffira pas.
Pour le poète et pour le peintre, il est écrit sur ces montagnes stériles, sur ces caps blanchissants de temples écroulés, sur ces landes marécageuses ou rocailleuses qui n’ ont plus rien que des noms sonores, il est écrit :  » c’ est fini !  » terre apocalyptique qui semble frappée par quelque malédiction divine, par quelque grande parole de prophète ; Jérusalem des nations, dans laquelle il n’ y a plus même de tombeau ; voilà l’ impression d’ Athènes et de tous les rivages de l’ Attique, des îles et du Péloponèse. (…)

Enfin, nous passons sous les remparts élevés et sous les noirs rochers qui servent de piédestal au parthénon. -le parthénon lui-même ne nous semble pas grandir, mais se rapetisser au contraire, à mesure que nous en approchons. -l’ effet de cet édifice, le plus beau que la main humaine ait élevé sur la terre, au jugement de tous les âges, ne répond en rien à ce qu’ on en attend, vu ainsi ; et les pompeuses paroles des voyageurs, peintres ou poëtes, vous retombent tristement sur le coeur quand vous voyez cette réalité si loin de leurs images. (…)

Plus loin, au pied de l’ acropolis, vous passez sous une porte obscure et basse, sous laquelle quelques turcs en guenilles sont couchés à côté de leurs riches et belles armes, et vous êtes dans Athènes. -le premier monument digne du regard est le temple de Jupiter olympien, dont les magnifiques colonnes s’ élèvent seules sur une place déserte et nue, à droite de ce qui fut Athènes, digne portique de la ville des ruines ! à quelques pas de là, nous entrâmes dans la ville, c’ est-à-dire dans un inextricable labyrinthe de sentiers étroits et semés de pans de murs écroulés, de tuiles brisées, de pierres et de marbres jetés pêle-mêle ; tantôt descendant dans la cour d’ une maison écroulée, tantôt gravissant sur l’ escalier ou même sur le toit d’ une autre : dans ces masures petites, blanches, vulgaires, ruines de ruines, quelques repaires sales et infects, où des familles de paysans grecs sont entassées et enfouies. »


Alphonse de Lamartine, Athènes dans Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient, 1832-1833, ou Note d’un voyageur

Source : http://lecture.cafeduweb.com/lire/12860-athenes-vue-par-lamartine.html

De saint Louis

Alphonse de Lamartine

Voyage en Orient

Chez l’auteur (p.406-407).

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De Louis XIV  ►

LETTRE DE SAINT LOUIS À L’ÉMIR DES MARONITES DU MONT LIBAN, AINSI QU’AU PATRIARCHE ET AUX ÉVÊQUES DE CETTE NATION.

Les rois de France avaient, depuis les croisades, toujours accordé leur protection plus ou moins efficace, suivant les circonstances, aux chrétiens du mont Liban. Les Maronites avaient fait une alliance avec les croisés, et y étaient toujours restés fidèles. À la bataille de Mansourah, Louis IX comptait dans son armée un grand nombre de ces braves montagnards, armés de foi au dedans et de fer au dehors. Le saint roi, délivré de captivité, fut accueilli, à son arrivée à Saint-Jean d’Acre, par vingt-cinq mille Maronites que leur prince envoyait à sa rencontre, sous la conduite d’un de ses fils, chargés d’approvisionnements et de présents de toutes sortes. Ce fut à cette occasion que le roi de France écrivit au prince chrétien du Liban la lettre suivante, dont la traduction arabe, faite sur l’original écrit en latin, se trouve dans les archives des Maronites.

« Notre cœur s’est rempli de joie lorsque nous avons vu votre fils Simon, à la tête de vingt-cinq mille hommes, venir nous trouver de votre part pour nous apporter l’expression de vos sentiments, et nous offrir des dons, outre les beaux chevaux que vous nous avez envoyés. En vérité, la sincère amitié que nous avons commencé à ressentir avec tant d’ardeur pour les Maronites, pendant notre séjour à Chypre, où ils sont établis, s’est encore augmentée. Nous sommes persuadé que cette nation, que nous trouvons établie sous le nom de saint Maron, est une partie de la nation française, car son amitié pour les Français ressemble à l’amitié que les Français se portent entre eux. En conséquence, il est juste que vous et tous les Maronites jouissiez de la même protection dont les Français jouissent près de nous, et que vous soyez admis dans les emplois comme ils le sont eux-mêmes. Nous vous invitons, illustre émir, à travailler avec zèle au bonheur des habitants du Liban, et à vous occuper de créer des nobles parmi les plus dignes d’entre vous, comme il est d’usage de le faire en France. Et vous, seigneur patriarche, seigneurs évêques, tout le clergé ; et vous, peuple maronite, ainsi que votre noble émir, nous voyons avec une grande satisfaction votre ferme attachement à la religion catholique et votre respect pour le chef de l’Église, successeur de saint Pierre à Rome ; nous vous engageons à conserver ce respect, et à rester toujours inébranlables dans votre foi. Quant à nous et à ceux qui nous succéderont sur le trône de France, nous promettons de vous donner, à vous et à votre peuple, protection comme aux Français eux-mêmes, et de faire constamment ce qui sera nécessaire pour votre bonheur.

» Donné près Saint-Jean d’Acre, le vingt et unième jour de mai douze cent cinquante, et de notre règne le vingt-quatrième. » https://fr.wikisource.org/wiki/Voyage_en_Orient_(Lamartine)/De_saint_Louis

Voir aussi : Louis IX, dit saint Louis

Lamartine au Liban

Poésie

Le lac – Der See (Lamartine)

Lac de Constance – Bondensee au coeur de l’Europe

Voir aussi