Ronsard, Prince des poètes à Fontainebleau

Pierre de Ronsard
poète français (1524 – 1585)
Regroupement des poèmes trouvés ça et là
https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Pierre_de_Ronsard

  1. Pierre de Ronsard
  2. Ronsard et l’École de Fontainebleau
  3. Art poétique françoys de Pierre de Ronsard
  4. Deffence et illustration
  5. Poésies de P. de Ronsard
    1. De l’inspiration
    2. Les Amours de P. de Ronsard
    3. Sonnets pour Hélène
      1. Méthode Louis Weil
  6. Poëmes de la Renaissance sur le vin
  7. Société des Amis de Ronsard au Japon
  8. Agenda
    1. 27 décembre, anniversaire de la mort de Pierre de Ronsard
  9. Voir aussi

Pierre de Ronsard

Portrait de Ronsard par Benjamin Foulon.

Pierre de Ronsard, né en septembre 1524 au château de la Possonnière, près du village de Couture-sur-Loir en Vendômois, et mort le 27 décembre 1585 au Prieuré Saint-Cosme de Tours, est un des poètes français les plus importants du XVIe siècle.

« Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard est une figure majeure de la littérature poétique de la Renaissance. Auteur d’une œuvre vaste qui, en plus de trente ans, s’est portée aussi bien sur la poésie engagée et officielle dans le contexte des guerres de religions avec Les Hymnes et les Discours (1555-1564), que sur l’épopée avec La Franciade (1572) ou la poésie lyrique avec les recueils Les Odes (1550-1552) et des Amours (Les Amours de Cassandre, 1552 ; Continuation des amours, 1555 ; Sonnets pour Hélène, 1578).

Imitant les auteurs antiques, Ronsard emploie d’abord les formes de l’ode (Mignonne, allons voir si la rose) et de l’hymne, considérées comme des formes majeures, mais il utilisera de plus en plus le sonnet transplanté en France par Clément Marot en 1536 en employant le décasyllabe (Mon dieu, mon dieu, que ma maistresse est belle !, Les Amours, ou Je vous envoye un bouquet…, Continuation des Amours) comme le mètre « moderne » de l’alexandrin (Comme on voit sur la branche…, Second Livre des amours, ou Quand vous serez bien vieille…, Sonnets pour Hélène).

En savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Ronsard

Ronsard et l’École de Fontainebleau

https://www.jstor.org/stable/20674009

Art poétique françoys de Pierre de Ronsard

Deffence et illustration

— Chante-moi ces odes inconnues encore de la muse françoise, d’un luth bien accordé au son de la lyre grecque et romaine.

Ronsard (Deffence et illustration)

Ronsard recommande d’utiliser des vers courts comme particulièrement adaptés à la poésie lyrique : « tel vers sont merveilleusement propres à la Musique, la lyre et autres instrumens ; quand tu les appelleras lyriques, tu ne leur feras point de tort, tantost les allongeant, tantost les accourcissant et après un grand vers un petit, ou deux petits, au choix de ton oreille » (Abrégé de l’Art poétique françois, 1565). Il continue en suggérant au poète de vérifier par lui-même la musicalité de ses vers, en les prononçant ou psalmodiant à haute voix au moment même où il les compose : « Je te veux aussi bien advertir de hautement prononcer tes vers en ta chambre, quand tu le feras, ou plus tost les chanter, quelque voix que tu puisses avoir, car cela est bien une des principales parties que tu dois le plus soigneusement observer ». Les conseils très précis qu’il donne sur la fabrication des vers vont dans le même sens d’une recherche de musicalité. S’il recommande l’alternance des rimes masculines et féminines, c’est « pour être plus prospres à la Musique et accord des instruments, en faveur desquels il semble que la poésie soit née ».

(P76. « La poésie lyrique », dans « Genre et formes de la poésie » de Jean-Louis Joubert)

À son luth
Pierre de Ronsard (1524-1585)
Recueil : Poésies diverses (1587).

Si autrefois sous l’ombre de Gastine
Avons joué quelque chanson latine,
De Cassandre enamouré,
Sus, maintenant, luth doré,
Sus ; l’honneur mien, dont la voix délectable,
Sait réjouir les princes à la table,
Change de forme, et me sois
Maintenant un luth françois.

Je t’assure que tes cordes
Par moi ne seront polues
De chansons salement ordes
D’un tas d’amours dissolues ;
Je ne chanterai les princes,
Ni le soin de leurs provinces,
Ni moins la nef que prépare
Le marchant, las ! trop avare
Pour aller après ramer
Jusqu’aux plus lointaines terres,
Pêchant ne sais quelles pierres
Au bord de l’Indique mer.

Tandis qu’en l’air je soufflerai ma vie,
Sonner Phébus j’aurai toujours envie,
Et ses compagnes aussi,
Pour leur rendre un grand merci
De m’avoir fait poète de nature,
Idolâtrant la musique et peinture,
Prestre saint de leurs chansons,
Qui accordent à tes sons.

L’enfant que la douce Muse
Naissant d’œil bénin a vu,
Et de sa science infuse
Son jeune esprit a pourvu,
Toujours en sa fantaisie
Ardera de poésie
Sans prétende un autre bien ;
Encor qu’il combattit bien,
Jamais les Muses peureuses
Ne voudront le prémïer
De laurier, fut-il premier
Aux guerres victorieuses.

La poésie est un feu consumant
Par grand ardeur l’esprit de son amant,
Esprit que jamais ne laisse
En repos, tant elle presse.
Voila pourquoi le ministre des Dieux
Vit sans grands biens, d’autant qu’il aime mieux
Abonder d’inventions
Que de grandes possessions.

Mais Dieu juste, qui dispense
Tout en tous, les fait chanter
Le futur en récompense
Pour le monde épouvanter.
Ce sont les seuls interprètes
Des hauts Dieux que les poètes ;
Car aux prières qu’ils font
L’or aux Dieux criant ne sont,
Ni la richesse, qui passe ;
Mais un luth toujours parlant
L’art des Muses excellent,
Pour dessus leur rendre grâce.

Que dirons-nous de la musique sainte ?
Si quelque amante en a l’oreille atteinte,
Lente en larmes goutte à goutte
Fondra sa chère âme toute,
Tant la douceur d’une harmonie éveille
D’un cœur ardent l’amitié qui sommeille,
Au vif lui représentant
L’aimé parce qu’elle entend.

La Nature, de tout mère,
Prévoyant que notre vie
Sans plaisir serait amère,
De la musique eut envie,
Et, ses accords inventant,
Alla ses fils contentant
Par le son, qui loin nous jette
L’ennui de l’âme sujette,
Pour l’ennui même donter ;
Ce que l’émeraude fine
Ni l’or tiré de sa mine
N’ont la puissance d’ôter.

Sus, Muses, sus, célébrez-moi le nom
Du grand Appelle, immortel de renom,
Et de Zeus qui peignait
Si au vif qu’il contraignait
L’esprit ravi du pensif regardant
A s’oublier soi-même, cependant
Que l’œil humait à longs traits
La douceur de ses portraits.

C’est un céleste présent
Transmis çà-bas où nous sommes,
Qui règne encore à présent,
Pour lever en haut les hommes ;
Car, ainsi que Dieu a fait
De rien le monde parfait,
II veut qu’en petite espace
Le peintre ingénieux fasse
(Alors qu’il est agité),
Sans avoir nulle matière,
Instrument de deïté.

On dit que cil qui ranima les terres,
Vuides de gens, par le jet de ses pierres
(Origine de la rude
Et grossière multitude),
Avait aussi des diamants semé
Dont tel ouvrier fut vivement formé,
Son esprit faisant connaître
L’origine de son être.

Dieux ! de quelle oblation
Acquitter vers vous me puis-je,
Pour rémunération
Du bien reçu qui m’oblige ?
Certes, je suis glorieux
D’être ainsi ami des dieux,
Qui seuls m’ont fait recevoir
Le meilleur de leur savoir
Pour mes passions guérir,
Et d’eux, mon luth, tu attends
Vivre çà-bas en tout temps,
Non de moi, qui dois mourir.

Ô de Phébus la gloire et le trophée,
De qui jadis le Thracien Orphée
Faisait arrêter les vents
Et courir les bois suivants !
Je te salue, ô luth harmonieux,
Raclant de moi tout le soin ennuyeux,
Et de mes amours tranchantes
Les peines, lorsque tu chantes !

Pierre de Ronsard.

Illustration :
Rome, IIe siècle ap. J.-C, Apollon avec une lyre, musée Pio-Clementino.

Poésies de P. de Ronsard

De l’inspiration

La poésie suppose un travail, mais ce travail ne servirait de rien si le poète n’était pas proprement inspiré : la Pléiade emprunte à Platon l’idée de la « fureur » poétique, provoquée par Dionysos, Apollon ou les Muses, qui s’empare de l’esprit du poète, le met littéralement hors de lui et lui fait proférer des paroles qu’il ne maîtrise pas. Ronsard rappelle, par la bouche de Jupiter, dans l’Ode dédiée « A Michel de L’Hospital, Chancelier de France » (1553), que les vers qui ne procèdent pas d’une telle inspiration sont comme des morts-nés :

Celuy qui sans mon ardeur
Voudra chanter quelques chose,
Il voirra ce qu’il compose
Veuf de grâce et de grandeur :
Ses vers naistront inutis
Ainsi qu’enfants abortis
Qui ont forcé leur naissance :
Pour monstrer en chaque lieu
Que les vers viennent de Dieu
Non de l’humaine puissance

*

Vous retrouverez l’Ode complète dans les « Oeuvres complètes de Ronsard » sur le pdf de Gallica BnF
(page 87)

Voir moins

Les Amours de P. de Ronsard
Sonnets pour Hélène

Pierre de Ronsard
Sonnets pour Hélène
1578
Fac-similé

– Je plante en ta faveur cet arbre de Cybèle
– Le soir qu’Amour vous fit en la salle descendre
– Madrigal
– Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi
– Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle
– Tant de fois s’appointer, tant de fois se fascher
– Te regardant assise auprès de ta cousine
– Vous me distes, Maitresse, estant à la fenestre

Texte intégral
https://fr.wikisource.org/wiki/Sonnets_pour_H%C3%A9l%C3%A8ne

Sonnets pour Hélène est un recueil de poèmes de Pierre de Ronsard paru en 1578.

Ce recueil est une commande de la reine Catherine de Médicis pour sa protégée et fille d’honneur, Hélène de Fonsèque (fille de René de Fonsèque, baron de Surgères, et d’Anne de Cossé), afin de la consoler de la perte de son amant à la guerre. Ronsard entreprend de lui écrire un recueil de sonnets, sous la forme du madrigal, où il loue sa beauté et la compare avec la belle Hélène, héroïne de la guerre de Troie.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sonnets_pour_Hélène

Méthode Louis Weil

Ecouter : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k129688s.media?fbclid=IwAR0Fww0hTPqDSrmikcoT5BEUKz3SQXp32CDtww045gaHw78IGBBPtgJmE5o

Poëmes de la Renaissance sur le vin

Société des Amis de Ronsard au Japon

Agenda

27 décembre, anniversaire de la mort de Pierre de Ronsard

Un grand poète de la Paix ! Pierre de Ronsard est décédé le 27 décembre 1585 (anniversaire). Poésie hymnique consacrée par Ronsard à la Paix : Ode de la Paix. Au Roi, Paris, G. Cavellat, 1550 ; Exhortation pour la paix, Paris, A. Wechel, 1558 ; La Paix. Au Roy, Paris, A. Wechel, 1559. Voir (études) : La Guerre et la paix dans la poésie de Ronsard (dir. Y. Bellenger), Revue des Amis de Ronsard, XX, numéro spécial, Société des Amis de Ronsard du Japon, 2007: Le monde et la cité : guerre et paix selon Ronsard (J. Ceard); Ronsard et ‘le premier des gendarmes’: la guerre dans L’Hymne d’Henry II (J.-C. Ternaux); La Paix dans les poèmes pour les fêtes de cour (D. Ménager); Mars et Venus dans la poésie de Ronsard (Ph. Ford); La guerre amoureuse de Ronsard (A. Gendre); Guerre et paix: les mythes de la féminitude chez Ronsard (G. Demerson); La poésie de la guerre dans « La Franciade » (D. Bjaï); L’éloge de la guerre chez Ronsard (Y. Bellenger). Céard, Jean, «Cosmologie et politique : la paix dans l’œuvre et dans la pensée de Ronsard», Ronsard et Montaigne : écrivains engagés?, éd. M. Dassonville, Lexington, French Forum, 1989, 41-55. Ducimetière, Nicolas, « Poésie politique et propagande nationale durant les Guerres de religion », in Guerre et Paix, éd. P. Hazan, Gallimard 2019, 105-113. Fernandez, Hélène, « Une paix suspecte : la célébration littéraire de la paix du Cateau-Cambrésis », Nouvelle Revue du Seizième Siècle, 15/2, 1997, 325-341. Skénazi, Cynthia, « L’ordre et la paix : une perspective de la ‘dispositio’ ronsardienne », Ronsard. Figure de la variété, Genève, Droz, 2003, 161-172. Poésie hymnique consacrée à la Paix par les poètes contemporains de Ronsard (par ordre chronologique) : Marot, Clément, Les cantiques de la paix […] ensemble le Cantique de la Royne sur la maladie et convalescence du Roy, Paris, E. Roffet, s.d. [1540]. Belleau, Remy, Chant Pastoral de la paix, Paris, A. Wechel, 1559. Passerat, Jean, Hymne de la paix. A Alphonse Delbene, abbé de Haultecombe, avec le commentaire de M. A, Paris, G. Buon, 1563. Hymne sur le triomphe de la paix, s. l. s. n. [La Rochelle], 1568. [G. F.], Hymne sur le Triomphe de la Paix, ensemble sur le discours des guerres advenues en l’Isle de Marans, pays et gouvernement de La Rochelle, ceste presente année mille cinq cens soixante et huict, presentée et adressée à Messieurs de l’Eglise reformée dudict Marans, Par F. G. Le dernier jour de Mars dudict an. Pseaume CXVIII. Tu as, importun adversaire, rudement contre moy couru, pour du tout, trebucher me faire, mais l’Eternel m’a secouru. Imprimé nouvellement, s.l. s.n. [La Rochelle, B. Berton], 1568. Navières, Charles de, Cantique de la paix, Paris, M. Prevost, 1570. La Gessée, Jean de, Execration sur les infracteurs de la Paix, Paris, J. Borel, 1572. La Taille de Bondaroy, Jean de, Saul le furieux, Tragedie prise de la Bible, faicte selon l’art & à la mode des vieux Autheurs Tragiques. Plus une Remonstrance faicte pour le Roy Charles IX. à ses subjects, à fin de les encliner à la paix. Avec Hymnes, Cartels, Epitaphes, Anagrammatismes, & autres Œuvres d’un mesme autheur, Paris, F. Morel, 1572. Du Bartas, Guillaume de Saluste, Hymne de la paix. Avec les neuf muses pirenees, Anvers, G. de la Romaine, 1582. Cantique d’esjouissance à Dieu. Pour le bien de la paix, publiée à Paris le vingt-uniesme jour de juillet. Avec le Te Deum chanté en l’église de Nostre Dame de Paris ce mesme jour [suivi d’un] Hymne de la Paix, Le Mans, H. Olivier, s.d. [1588] ; rééd. Paris, N. Viveret ; rééd. (s.l. s.n.) sous le titre Cantique à Dieu pour tost jouir de la Paix. Saint-Germain, Jacques d’Apchon de, Hymne de la Paix. Au Roy treschrestien, dans : Matthieu, Pierre, Stances sur l’heureuse publication de la paix et saincte union (1588). Saint-Germain, Jacques d’Apchon de, L’Irenophile, discours de la paix contre l’injustice, les desordres, la cruauté & rebellion des guerres civiles, Lyon, B. Rigaut, 1594 (1re éd. 1588). Le Plessis-Prevost, Philippe, Himne de la guerre et de la paix, Tours, Cl. de Montrœil et J. Richer, 1590. Palliot, Claude, Les ceremonies observees à la solennisation de la Paix, en l’eglise nostre Dame de Paris, le 21. Juin. 1598. Plus, Quelques sonets d’esjouïssance, sur le retour de la mesme Paix en France, Paris, D. Binet, 1598.

Voir aussi

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