Valvins, Lieu-dit de l’Amour, dans signe de la Balance, du 23 septembre au 24 octobre

Mallarmé à Valvins

  1. Valvins
  2. Dans signe de la Balance, du 23 septembre au 24 octobre
    1. Pygmalion
    2. Rose
    3. La chrysolithe
    4. Voir aussi

Valvins

Dans signe de la Balance, du 23 septembre au 24 octobre

La polarité : Masculine.

L’hémisphère : Expression de ses valeurs transpersonnelles.

L’Élément : Air.

La qualité : Cardinale.

Le transit solaire : Le signe de la Balance est parcouru par le soleil du 23 septembre au 24 octobre.

Le symbole : Une balance

La dimension psychologique : S’ouvrir à l’autre en s’éveillant progressivement aux réalités de l’amour.

La dimension initiatique : Réaliser que le salut provient exclusivement de l’amour.

La chute : Soleil.

L’exil : Mars.

Le domicile : Vénus

L’exaltation : Saturne

La mythologie : Pygmalion.

L’apôtre : Saint Jacques le Majeur.

La pierre : La chrysolithe.

L’essence végétale : La rose (Rosa damascena)

Pygmalion
Jean-Baptiste RegnaultL’Origine de la sculpture ou Pygmalion amoureux de sa statue (1785), château de Versailles.

Du chef-d’œuvre toujours un cœur fut le berceau.
L’art, au fond, n’est qu’amour. Pour provoquer la vie,
Soit qu’on ait la palette en main ou le ciseau,
Il faut une âme ardente et qu’un charme a ravie.
Après tout, tes enfants ne sont point des ingrats,
Artiste ! ils sauront bien te rendre ta caresse.
Lorsque Pygmalion, ce vrai fils de la Grèce,
Croit n’avoir embrassé qu’un marbre en son ivresse,
C’est de la chair qu’il sent palpiter dans ses bras.

Louise Ackermann

La mythologie grecque nous rapporte qu’un certain Pygmalion, sculpteur de son métier, n’avait pas réussi à trouver une épouse, aucune n’étant assez belle à ses yeux. Un jour, il décida donc d’en sculpter une, portant une attention particulière à tout ce qui la rendrait parfaite. Il créa donc un véritable chef d’oeuvre dont il tomba éperdument amoureux. Toutefois, malgré son apparente perfection, cette créature de pierre ne pouvait répondre à ses attentes, demeurant froide et figée. Aussi, il supplia la déesse Aphrodite de l’éveiller à la vie. Répondant à son appel, elle vint à lui mais elle lui posa une question inattendue : « une fois éveillée à la vie, cette femme serait-elle amoureuse de son créateur? » Pygmalion ne sut que répondre mais Aphrodite consentit tout de même à lui enseigner comment éveiller cette merveilleuse créature de pierre. Pour se faire, elle lui indiqua qu’il devrait la caresser, lui parler et l’émouvoir dans sa chair, la rendant ainsi désirable et désirante. Pygmalion obéit et la sculpture s’anima. L’ayant épousé, elle devint la mère de Paphos, fondateur de la ville du même nom, consacrée aux amours.

Sur un plan symbolique, le fait que Pygmalion sculpta une femme (aucune femme qu’il côtoyait ne répondant à ses exigences) nous révèle déjà l’un des premiers pièges dans lequel l’aspirant peut sombrer lorsqu’il s’ouvre à l’amour. En effet, il n’eut aucune considération pour l’autre, cherchant plutôt à rencontrer une incarnation de ses propres désirs. L’être ainsi convoité était donc une projection extérieure de ses propres attentes, n’existant pas vraiment en tant que tel. Or c’est là le premier piège de l’ego qui, exclusivement centré sur lui-même, ne supporte pas l’autre dans sa différence.

Toutefois la sculpture demeure froide est ceci est fort intéressant. En effet, cet épisode nous rappelle que l’image parfaite forgée par l’habile sculpteur était toujours déconnectée du monde réel. Or c’est précisément un autre piège associé à ce signe consistant à idéaliser son rapport à l’autre au risque de sombrer dans une douce illusion. Enfin, ce passage met en exergue le fait que Pygmalion s’est exclusivement attaché à une apparence, ignorant délibérément toute dimension intérieure. C’est là une autre errance associée à la Balance amenant le natif à développer un intérêt excessif pour l’harmonie extérieure sans prendre conscience que seule la beauté intérieure peut conférer un véritable rayonnement.

Devant ce problème, il alla donc trouver Aphrodite qui était, dans l’antiquité grecque, « la grande éveilleuse ». Mais elle était également la déesse de l’amour et c’est pourquoi elle lui enseigna la nécessité de considérer sa belle créature dans une perspective cardiaque et non seulement sous l’éclairage de ses pulsions égocentriques. Ce faisant, il prit conscience que l’amour est gratuit (ce qu’évoque la question d’Aphrodite « la créature de pierre l’aimera-t-elle? »). Il découvrit également que l’amour ne peut faire l’objet d’une tentative d’appropriation (vouloir aimer l’autre en l’assujettissant à ses propres désirs consistant à le réduire à une simple image illusoire et éphémère, un mirage). Il prit donc conscience que le véritable amour consiste à laisser l’autre s’exprimer dans toute son authenticité, espérant seulement qu’il voudra bien tourner son regard vers lui.

Enfin, la nécessité pour Pygmalion de caresser sa statue pour lui infuser la vie nous illustre la nécessité de valoriser l’autre dans sa dimension concrète et matérielle. Cela signifie également que l’enjeu du signe de la Balance consiste à introduire en l’homme une chaleur véritable initiant en lui le développement d’une force sensuelle qui n’apparaitra vraiment qu’avec le signe du Scorpion.

Rose

On attribue au chevalier Robert de Brie le mérite d’avoir rapporté cette plante de Perse en Europe à son retour de croisade vers 1254 à Provins, restée capitale de la rose d’où elle se répandit en Occident. Son nom se réfère à la ville de Damas, importante ville de la région et de nos jours ce rosier vit toujours de façon spontanée en Syrie et au Caucase.

La rose (Rosa damascena) est l’une des essences végétales en correspondance avec le signe de la Balance. Or Anacréon nous rapporte qu’elle naquit de l’écume de la mer en même temps qu’Aphrodite. En effet, lorsque les vagues déposèrent la déesse de l’amour sur le rivage, elles y apportèrent aussi les germes des plus belles fleurs : « Parfum pour les dieux, fascination pour les mortels, ornement précieux pour les Grâces à la saison fleurie de l’amour ». En ce sens, la rose fut et demeure le symbole de l’amour et de la beauté parfaite. D’ailleurs, elle sensibilise la conscience à l’amour et, plus largement encore, à toutes les valeurs nobles du cœur. Aussi, son parfum jouait un rôle d’entremetteur, dans certaines traditions. Il permettait alors d’établir un lien privilégié entre jeunes hommes et jeunes femmes.

La chrysolithe

La tradition de l’hermétisme chrétien attribue la chrysolithe au signe de la Balance. Saint Albert le Grand nous la décrit comme une pierre d’un vert pâle et brillant dans laquelle, à la lumière directe du soleil, étincelle une étoile dorée. Or nous savons que le vert est une couleur endothermique et centripète favorisant l’ouverture aux réalités intérieures. Mis en rapport avec la chrysolithe, il s’agit évidemment des dimensions du cœur, des forces de l’amour. Quand à l’étoile dorée qui étincelle à l’intérieur, elle nous rappelle que l’amour est l’expression de l’esprit : l’étoile évoquant les plans célestes et la couleur dorée représentant le rayonnement de l’esprit (l’or est traditionnellement considéré comme une incarnation de la lumière divine).

Voir aussi