
La chapelle de Milly-la-Forêt (Essonne). Autel et pierre tombale. Jean Cocteau.
Jean Cocteau, connu par ses nombreux écrits et ses films, a voué une partie de sa carrière à la céramique, la peinture… et à la religion. Converti en octobre 1929, comme de nombreux confrères intellectuels et artistes à cette époque, il s’est aussi investi dans la décoration de quatre lieux sacrés.
C’est une figure de la culture française que l’on retrouve là où on ne l’attend pas. À Villefranche-sur-Mer, non loin de Nice (Alpes-Maritimes), Jean Cocteau entreprend en 1957, six ans avant sa mort, la décoration de la chapelle Saint-Pierre. L’édifice de style roman, désacralisé, sert alors de dépôt pour les pêcheurs dont saint Pierre est le patron. Par amitié pour les pêcheurs et séjournant régulièrement dans l’hôtel situé juste en face, Jean Cocteau réalise des fresques retraçant la vie du saint patron dans des tons de beige, blanc et bleu pâle. Il peint également des scènes de la vie locale comme les Saintes-Marie-de-la-Mer ou les Demoiselles de Villefranche.
D’une chapelle de pêcheurs à celle des simples
« C’est à Milly que j’ai trouvé la chose la plus rare du monde : un cadre. Toute notre époque confuse désencadre les âmes qui flottent dans le vide. Or, j’ai la chance d’être encadré par les douces de mon jardin. » Jean Cocteau s’installe à Milly-la-Forêt, dans l’Essonne, dès 1947. Terre de culture des « simples », les plantes médicinales, le village possédait une léproserie au XIIe siècle, aujourd’hui disparue.
La chapelle Saint-Blaise-des-Simples reste l’unique témoin de cette époque. Lorsqu’un plan de restauration est entrepris à la fin des années 1950, c’est à l’illustre habitant du village qu’est demandée la mise en peinture des murs. Jean Cocteau a voulu rendre hommage à ces simples cultivées à Milly-la-Forêt par la réalisation de grandes plantes. C’est un véritable herbier géant, faisant écho au jardin entourant la chapelle, qu’il peint. Préalablement dessinés, les motifs étaient projetés sur les murs de la chapelle Saint-Blaise pour être peints. La signature de l’artiste apparaît entre les pattes d’un chat, tout près du bénitier.
En savoir plus sur les différentes chapelles décorées par Cocteau : https://fr.aleteia.org/2018/12/12/jean-cocteau-un-converti-qui-decorait-les-chapelles/

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