
Néère
Il me faut retourner aux anciennes amours :
L’immortel qui naquit de la Vierge Thébaine,
Et les jeunes Désirs et leur mère inhumaine
Me commandent d’aimer toujours.
Blanche comme un beau marbre, avec ses roses joues,
Je brûle pour Néère aux yeux pleins de langueur ;
Vénus se précipite et consume mon cœur :
Tu ris, ô Néère, et te joues !
Pour apaiser les Dieux et pour finir mes maux,
D’un vin mûri deux ans versez vos coupes pleines ;
Et sur l’autel rougi du sang pur des agneaux,
Posez l’encens et les verveines.
Leconte de Lisle
Lydia

(Études latines, XVII)
Lydia, sur tes roses joues,
Et sur ton col frais et plus blanc
Que le lait, coule étincelant
L’or fluide que tu dénoues.
Le jour qui luit est le meilleur
Oublions l’éternelle tombe.
Laisse tes baisers de colombe
Chanter sur tes lèvres en fleur.
Un lys caché répand sans cesse
Une odeur divine en ton sein :
Les délices, comme un essaim,
Sortent de toi, jeune Déesse !
Je t’aime et meurs, ô mes amours !
Mon âme en baisers m’est ravie.
Ô Lydia, rendsmoi la vie,
Que je puisse mourir toujours !
Source
https://fr.wikisource.org/wiki/Po%C3%A8mes_antiques/%C3%89tudes_latines