
- Deutsch
- Français
- Karlheinz Stockhausen et le livre d’Urantia
- Vidéos
- Sources
- A la une
- Voir aussi
Deutsch

Licht, Die sieben Tage der Woche, ist ein siebenteiliger Opern-Zyklus von Karlheinz Stockhausen, den er zwischen 1977 und 2003 komponierte. Wie der Untertitel andeutet, trägt jede Oper einen Wochentag als Namen. Die sieben Wochentage stellen das menschliche Leben und die Periodisierung der Zeit durch den Menschen dar. Die Thematik „Licht“ ist eine Metapher für das Göttliche und wird durch die verschiedenen Konstellationen der Protagonisten aus jeweils anderen Perspektiven beleuchtet.[1] Die Einzelstücke haben die Werknummern
https://de.wikipedia.org/wiki/Licht_(Stockhausen)
Français
Carte d’identité de l’œuvre
| Carte d’identité de l’œuvre : Licht de Karlheinz Stockhausen | |
| Genre | opéra |
| Librettiste | Karlheinz Stockhausen |
| Langue du livret | allemand |
| Composition | de 1977 à 2003 |
| Forme | cycle de sept opéras : Donnerstag aus Licht (Jeudi de Lumière) Samstag aus Licht (Samedi de Lumière) Montag aus Licht (Lundi de Lumière) Dienstag aus Licht (Mardi de Lumière) Freitag aus Licht (Vendredi de Lumière) Mittwoch aus Licht (Mercredi de Lumière) Sonntag aus Licht (Dimanche de Lumière) |
Contexte de composition et de création
Figure incontournable de la musique d’avant-garde, le compositeur allemand Karlheinz Stockhausen se forge son propre langage en faisant longtemps table rase de la pensée musicale de ses prédécesseurs, tout en prenant ses distances avec ses contemporains (Pierre Boulez, Bruno Maderna, Luciano Berio, rencontrés lors des cours d’été de Darmstadt). Pourtant, en 1977, il amorce un projet colossal qui porte au paroxysme l’idée d’œuvre d’art totale (Gesamtkunstwerk), engagée un siècle plus tôt par Richard Wagner dans son cycle de quatre opéras Der Ring des Nibelungen (L’Anneau du Nibelung) – même si Stockhausen a toujours renié une telle comparaison. Avec Licht, cet idéal va prendre une dimension jusqu’alors inégalée. Le cycle contient en effet sept opéras nommés selon les jours de la semaine, rassemblant une centaine de pièces distinctes dont la durée totale de représentation compte vingt-neuf heures. Chaque jour du cycle est également rattaché à une couleur, une planète, une pierre précieuse, un parfum. La musique, le livret, la scénographie, et les gestes inori puisés dans diverses religions sont écrits par le compositeur lui-même, et vont l’occuper jusqu’en 2003.
Dès 1977, à la naissance du projet, le mot Licht (Lumière) s’est imposé comme une évidence chez Stockhausen. Le compositeur raconte que ce terme est devenu de plus en plus clair, nécessaire, évident grâce à nos grands maîtres, que ce soit dans le domaine religieux, profane ou abstrait philosophique, que ce soit Jésus ou Aurobindo qui l’utilise. […] La Lumière, c’est l’esprit, évidemment, une manifestation de l’esprit, de l’esprit parfait, précisément, pénétrant tout, illuminant tout. C’est pour cela que nous avons ce mot universel, et aucun autre mot ne peut le remplacer en tant que titre de mon œuvre.
[1]
Déroulé du cycle Licht

Nourri de sa lecture du Livre d’Urantia, Stockhausen raconte dans Licht les destins de Michael, venu de la planète Sirius, d’Eva, figure maternelle et amoureuse, et de Luzifer, source des conflits qui se dénouent dans Sonntag aus Licht (Dimanche de Lumière). La symbolique des personnages (notamment de la triade qu’ils forment) et les sujets abordés se veulent universels et, de fait, se retrouvent dans nombreux mythes fondateurs à travers le monde. Le compositeur explique ainsi sa démarche : j’ai constaté qu’il y a eu dans toutes les cultures des noms différents pour les mêmes divinités. Peu à peu, à partir de nombreux courants, une concentration sur trois figures principales s’est imposée […] : un esprit féminin, Eva (ou Aphrodite, ou Vénus) ; puis Michael (ou encore Thot, Hermès Trismégiste, Jovis, Thor ou Donar, Mikael dans les plus anciennes traditions du Proche-Orient, esprit protecteur des Hébreux, et encore plus loin dans le passé Mitra, qui tue le taureau) ; la troisième est l’ange de lumière, Luzifer, lui aussi un personnage antique, présent aussi loin que remonte l’histoire.
[2]
La trame narrative, relativement souple, permet à chaque opéra d’être indépendant des autres, tout en révélant dans sa continuité une évolution des personnages et de leurs relations entre eux : Michael, porté par son amour des hommes qu’il a rencontrés lors de son voyage sur Terre, est en opposition avec Luzifer, hostile à la création de l’homme qu’il juge imparfait. Entre les deux, Eva incarne la figure conciliatrice, penchant tantôt vers l’un, tantôt vers l’autre.
Le cycle ne débute pas, comme on pourrait s’y attendre, avec Montag (Lundi) ou Sonntag (Dimanche) car, pour Stockhausen, la semaine n’a ni début ni fin. C’est une spirale éternelle.
[3] De plus, l’ordre des sept opéras du cycle ne correspond pas à celui des sept jours de la semaine. En effet, le compositeur attribue à chaque jour une signification particulière, en fonction de la planète et de la divinité auxquelles il se réfère : Montag (lundi), associé à la lune souvent symbole de fécondité, est le jour d’Eva, la mère ; Dienstag (mardi), associé à Mars le dieu de la guerre, est le jour du conflit, etc. Le cycle Licht suit ainsi une narration originale qui lui est propre : après la présentation des personnages (Donnerstag consacré à Michael, Samstag à Luzifer, Montag à Eva), vient le temps du conflit (Dienstag) entre les frères ennemis Michael et Luzifer, de la tentation d’Eva (Freitag) puis de la réconciliation (Mittwoch) avant l’union mystique de Michael et Eva (Sonntag).
Langage musical
À partir de Mantra (1970), Stockhausen définit son matériau musical avant de composer. Ainsi naît le principe de formule : une idée initiale contenant déjà en germe l’intégralité de la musique. Chaque personnage possède sa formule, elle-même issue d’une super-formule englobant l’intégralité du cycle. Contrairement au leitmotiv de Wagner, la formule de Stockhausen ne se comporte pas comme une mélodie reconnaissable mais plutôt comme un code génétique. Celui-ci donne les règles d’organisation de sa musique : hauteurs, rythmes, timbres, chaque son de la formule s’anime et se déploie de manière organique.
Le temps, élément primordial en musique, est repensé à une tout autre échelle : les formules sont soumises à des variations extrêmes, comme l’extension et la contraction, manipulations en prémices dans Hymnen (1967). L’espace est également exploré dans toutes ses dimensions. Pour cela, Stockhausen fait appel à la musique électronique en la diffusant dans de multiples haut-parleurs de façon à immerger l’auditeur. Son mode de couplage avec les instruments acoustiques marque de plus – comme dans la pièce Kontakte (1961) – l’abolition des frontières sonores entre acoustique et électronique.
Enfin, en véritable passionné d’astronomie, Stockhausen applique à sa musique certains comportements propres aux étoiles. La spirale, comme forme et mouvement interne à la musique et/ou effectuée sur scène, va revenir à plusieurs reprises dans le cycle de Licht. Dans Welt-Parlament (1995), extrait de Mittwoch, douze groupes de chanteurs a capella, dirigés par un chef-« président », gravitent en polyrythmies sur des hauteurs différentes jusqu’à rejoindre l’unisson. Dans Freitag, c’est l’ultime pièce, Chor-Spirale, qui reprend cette forme en plaçant en miroir un chœur de femmes et un chœur d’hommes, partant du médium jusqu’à atteindre les limites de la voix humaine dans les aigus et dans les graves.
Avec ce cycle monumental, Stockhausen rompt avec l’opéra traditionnel en donnant la même importance aux voix qu’aux parties instrumentales, électroniques et dansées. Au fil des opéras, les trois personnages sont d’ailleurs interprétés tantôt par un chanteur, tantôt par un instrumentiste ou un danseur : Au début de mon travail, j’ai réfléchi à la façon dont je pouvais réunir, dans une œuvre de théâtre musical, les fonctions traditionnelles du corps du danseur, de la voix du chanteur et de l’instrumentiste. […] J’ai donc composé chacun des personnages principaux, Michael, Eva et Luzifer, sous la forme de trois figures que je ferai intervenir – en fonction de la situation – ou bien séparément, ou à deux ou trois quand j’aurai besoin d’un contrepoint entre danse, voix et instrument.
[4] Son goût pour l’expérimentation musicale mène le compositeur à repousser les limites du possible, notamment dans Mittwoch aus Licht (Mercredi de Lumière), créé en intégralité seulement en 2012 et dont la scène la plus connue reste Helikopter-Streichquartett (1993) où les musiciens quittent la salle du concert pour interpréter les trente minutes de musique suivantes depuis quatre hélicoptères en vol.

Zoom sur Freitag aus Licht
Carte d’identité de l’œuvre
| Carte d’identité de l’œuvre : Freitag aus Licht de Karlheinz Stockhausen | |
| Composition | 1991-1994 |
| Création | le 12 septembre 1996 à l’Opéra de Leipzig |
| Forme | une salutation, deux actes et un adieu |
| Instrumentation | trois voix (soprano, baryton, basse), deux instruments solistes (flûte, cor de basset), orchestre d’enfants, chœur d’enfants, chœur, synthétiseur, bande et douze couples de danseurs-mimes |
Freitag, dont la partie centrale est sous-titré Versuchung (tentation), traite de la rencontre entre Eva et Luzifer, ici appelé Ludon, qui souhaite la marier à son fils Kaino et, à travers cette union, rallier Eva à sa lutte contre Michael. Dans un premier temps, Eva refuse. Cependant, après une seconde entrevue au cours de laquelle leurs enfants respectifs jouent de la musique ensemble, la femme se laisse convaincre et consent à s’unir à Kaino, dans l’espoir de faire ainsi évoluer le genre humain. Son consentement et la chute à venir sont illustrés par le passage d’une comète et le cri de Michael, trahi. Les enfants se font ensuite la guerre jusqu’à l’apparition d’un rhinocéros volant mettant un terme au conflit. L’opéra s’achève par le regret et la prière d’Eva accompagnée par ses anges gardiens, Elu et Lufa, respectivement incarnés par le cor de basset et la flûte.
Ce cinquième opéra du cycle est un objet artistique original dans sa conception. Tout d’abord, l’architecture globale rappelle la forme en arche : les deux actes de l’opéra, la Tentation et la Chute, sont encadrés par une Salutation et un Adieu. Ces deux morceaux placés en regard sont constitués de musique électronique pure, réalisée par Stockhausen dans ses studios et intitulée Weltraum (Cosmos). Ils accompagnent les spectateurs vers et hors de la salle de spectacle, mais sont aussi entendus tout le long de l’opéra comme fil rouge. Ensuite, les deux actes de l’opéra font alterner dix scènes chantées et jouées faisant avancer l’action (« scènes réelles ») et douze scènes dansées sur des compositions électroniques (« scènes sonores »). Ces dernières présentent douze couples au départ cohérents – l’homme et la femme, le chien et le chat, le crayon et le taille-crayon, etc. – qui vont se mélanger et former au second acte des couples hybrides symbolisant la décadence et la chute d’Eva.
Un code poétique (Silvia Costa, metteur en scène)
Freitag aus Licht. Playslist Opéra de Lille
Zoom sur Sonntag aus Licht
| Carte d’identité de l’œuvre : Sonntag aus Licht de Karlheinz Stockhausen | |
| Composition | 1998-2003 |
| Création | les 9 avril (scènes 1, 2 et 3) et 10 avril (scènes 4, 5 et adieu) 2011 au Staatenhaus de Cologne |
| Forme | cinq scènes et un adieu |
| Instrumentation | dix voix solistes, une voix d’enfant, quatre instruments solistes (cor de basset, flûte, trompette, synthétiseur), deux chœurs, deux orchestres, électronique et projection du son |
Le septième jour de la semaine
Sonntag aus Licht (Dimanche de Lumière) est le dernier opéra du cycle. Il amène une conclusion en célébrant « l’union mystique » de Michael et Eva, réconciliés à la fin de Mittwoch aus Licht (Mercredi de Lumière, 1995-1997). Pour les cinq scènes et l’Adieu du Dimanche, Stockhausen fait intervenir dix voix solistes, une voix d’enfant, quatre instruments solistes – le cor de basset et la flûte associés au personnage d’Eva, la trompette associée à Michael, et un synthétiseur –, deux chœurs mixtes, deux orchestres, et de la musique électronique pré-enregistrée et projetée dans l’espace par un ingénieur du son. La création posthume de Sonntag a eu lieu les 9 et 10 avril 2011 à l’Opéra de Cologne.
Plutôt que de dérouler l’action de manière linéaire, les scènes de Sonntag viennent symboliser à leur façon l’idée d’union. Ainsi, en seconde lecture, Stockhausen célèbre les relations entre chanteurs et instrumentistes. C’est le cas de la scène 1, Lichter-Wasser (Lumières-Eau) où les deux chanteurs solistes se lient aux instrumentistes en se déplaçant avec eux et en leur apportant une lumière. Les 29 lumières, pour 29 musiciens, sont divisées en 12 + 17, correspondant aux 12 sons de la formule d’Eva et aux 17 sons de la formule de Michael. L’union peut bien entendu être sonore. À la scène 2, Engel-Prozessionen (Processions d’anges), les chœurs d’anges spatialisés en sept groupes (comme autant de déclinaisons de Michael) pour les sept jours de la semaine unissent progressivement leurs voix pour atteindre l’homorythmie. Enfin, Sonntag réussit l’union du temps, de l’espace et des sens en faisant entendre simultanément jusqu’à sept langues (scènes 2 et 5, Hoch Zeiten), mais aussi en diffusant sept parfums pour symboliser sept aires géographiques (scène 4, Düfte-Zeichen), soit tout autant de cultures évoquées dans un même espace-temps.
Scène 4 , Düfte-Zeichen (Parfums–Signes)
Cette scène occupe une place particulière au sein de ce dernier opéra. En effet, elle est la dernière pièce composée pour le cycle Licht et clôt ainsi 25 ans de composition. Stockhausen conçoit sept chansons, interprétées sur sept podiums distincts, citant chacune de courts extraits des opéras précédents. Le texte de Stockhausen lève le voile sur les symboles associés à chaque opéra. Quant aux encens, ils contiennent en eux-mêmes des réponses pour ceux capables de les identifier et d’en comprendre la symbolique. En accédant à ce savoir, le spectateur se voit alors récompensé pour son assiduité et sa fidélité tout au long du cycle.
Écouter les espaces
Si l’expérience du concert semblait avoir atteint ses limites spatio-temporelles avec Helikopter-Streichquartett (1992-1993) dans Mittwoch aus Licht (Mercredi de Lumière), il restait à Stockhausen des expériences d’écoute encore inédites. En effet, pour la dernière scène Hoch Zeiten (Mariages – ou Temps forts) de Sonntag aus Licht, il imagine une nouvelle spatialisation du son : un chœur et un orchestre, tous deux divisés en cinq groupes, installés chacun dans deux salles de concert adjacentes et interprétant la scène en même temps. Pendant la représentation, chœurs et orchestres sont captés indépendamment et leur son retransmis en direct dans l’espace opposé, donnant lieu à sept rencontres sonores inouïes. À la fin de la scène, le public est prié de changer de salle pour la réentendre du second point d’écoute. Une fois le rideau tombé, Sonntags Abschied (Adieu du Dimanche) rejoue la dernière scène dans les haut-parleurs des espaces publics de la salle tout en accompagnant le public vers la sortie et vers un nouveau Lundi. La semaine n’a donc ni début ni fin. C’est une spirale éternelle.
[5]
Karlheinz Stockhausen et le livre d’Urantia
IA Grok 3, pouvez-vous nous parler de la relation entre Karlheinz Stockhausen et le livre d’Urantia?
We’re seeing some heavy traffic, so we’ve opted for an alternate model to get your answer to you faster. (NDLR ce qui veut dire que l’on va s’arrêter là car nous somme en effetdans un horaire très surchargé d’utilisateurs (17H20). Je publie donc la réponse courte et je reprendrai cet échange aux heures plus creuses)
Bien sûr, je peux vous parler de la relation entre Karlheinz Stockhausen, le compositeur allemand pionnier de la musique contemporaine, et le Livre d’Urantia. Cette relation, bien documentée, illustre comment une œuvre spirituelle et philosophique a influencé profondément une figure majeure de la musique du XXe siècle.
Karlheinz Stockhausen découvrit le Livre d’Urantia en 1971, lors d’un concert à New York avec le Philharmonique de New York. Après une représentation remarquable de son œuvre Hymnen, un personnage excentrique, décrit comme barbu, pieds nus, et portant un bâton de berger, s’approcha de lui et lui offrit un exemplaire du livre, qu’il acheta pour 20 dollars. Cet événement marqua le début d’une fascination durable pour cet ouvrage, présenté comme la « cinquième révélation d’époque » et décrivant une cosmologie complexe, l’histoire de l’univers, et une réinterprétation de la vie de Jésus sous le nom de Micaël de Nébadon.
À partir du milieu des années 1970, le Livre d’Urantia devint une source d’inspiration majeure pour Stockhausen, influençant notamment son immense cycle d’opéras Licht (1977-2003), une œuvre monumentale de 29 heures répartie en sept opéras, chacun représentant un jour de la semaine. Les personnages centraux de Licht – Michael, Eva et Lucifer – s’inspirent directement des figures décrites dans le livre, notamment les récits sur la rébellion de Lucifer et le rôle de Michael comme créateur divin. Les emblèmes et symboles associés à ces personnages, ainsi que certains thèmes cosmiques et universels, trouvent leur origine dans la cosmogonie du Livre d’Urantia, qui décrit un univers structuré en superunivers, dont Urantia (la Terre) fait partie, et un Paradis central habité par des êtres divins.
Stockhausen était particulièrement captivé par les chapitres sur saint Michel, qu’il associait à son enfance et à la statue de l’archange dans la cathédrale d’Altenberg, où il avait prié. Cette connexion personnelle renforça l’impact du livre sur sa vision artistique, qu’il percevait comme une exploration cosmique et spirituelle. Il alla jusqu’à exiger de ses étudiants, lors d’une conférence en 1974, de lire le Livre d’Urantia s’ils voulaient continuer à suivre ses cours, bien qu’il n’ait jamais imposé cette lecture comme une croyance obligatoire, selon certaines sources.
À la fin de sa vie, Stockhausen poursuivit cette influence dans son cycle Klang (« Son »), prévu pour comporter 24 pièces correspondant aux 24 heures d’une journée, dont 21 furent achevées avant sa mort en 2007. Certaines pièces, comme Urantia (19e heure) et Orvonton (15e heure), tirent directement leurs titres et concepts du Livre d’Urantia, reflétant des notions cosmiques comme les superunivers et la Terre (Urantia). Par exemple, Urantia est une pièce pour soprano et électronique, avec un texte minimaliste en allemand évoquant des « orbites » et la Trinité divine, tandis que Orvonton fait référence à l’un des sept superunivers décrits dans le livre.
Cette relation illustre comment Stockhausen, déjà connu pour son mysticisme et son intérêt pour des influences spirituelles variées (yoga, soufisme, etc.), intégra la vision cosmique et religieuse du Livre d’Urantia dans sa quête d’une musique universelle, qu’il qualifiait parfois de « galactique ». Le livre ne servait pas seulement d’inspiration thématique, mais aussi comme une structure conceptuelle pour organiser ses œuvres en cycles vastes et interconnectés, reflétant son ambition de créer une musique transcendant les frontières humaines et temporelles.
En résumé, la relation entre Stockhausen et le Livre d’Urantia est profonde et multidimensionnelle, marquant une fusion entre sa créativité musicale d’avant-garde et une cosmologie spirituelle audacieuse, influençant des œuvres majeures comme Licht et Klang. Cette connexion reste un exemple fascinant de l’intersection entre art, spiritualité et philosophie moderne. Souhaitez-vous approfondir un aspect particulier de cette relation, comme son impact spécifique sur Licht ou Klang, ou explorer comment d’autres artistes ont été influencés par le Livre d’Urantia ?
IA Grok 3 : Je vais approfondir l’impact spécifique du Livre d’Urantia sur les œuvres Licht et Klang
Je vais approfondir l’impact spécifique du Livre d’Urantia sur les œuvres Licht et Klang de Karlheinz Stockhausen, en examinant comment ce texte a influencé la structure, les thèmes et les concepts musicaux de ces cycles monumentaux. Ces deux œuvres, bien que distinctes, partagent une ambition cosmique et spirituelle qui doit beaucoup à la vision du Livre d’Urantia.
1. Impact sur Licht (1977-2003)
Licht: Die sieben Tage der Woche (La Lumière : Les sept jours de la semaine) est un cycle d’opéras en sept parties, chacune représentant un jour de la semaine, totalisant environ 29 heures de musique. C’est l’une des œuvres les plus ambitieuses de Stockhausen, et son influence par le Livre d’Urantia est particulièrement évidente dans plusieurs aspects :
a) Structure cosmique et personnages
- Inspiration théologique et cosmique : Le Livre d’Urantia présente un univers organisé en superunivers, avec des figures spirituelles comme Micaël de Nébadon (Jésus dans une incarnation cosmique) et Lucifer, qui mène une rébellion contre le Paradis central. Stockhausen adapta cette structure dans Licht, où les personnages principaux – Michael, Eva et Lucifer – incarnent des forces cosmiques et spirituelles. Michael représente la lumière divine et la création, Eva la féminité et la fertilité, et Lucifer la rébellion et la dualité. Ces figures s’inspirent directement des récits du Livre d’Urantia, notamment les chapitres sur la rébellion de Lucifer et le rôle de Micaël comme chef spirituel de notre superunivers local (Orvonton).
- Les sept jours : La structure hebdomadaire de Licht reflète une conception cyclique et universelle, qui résonne avec la vision du Livre d’Urantia d’un cosmos ordonné et rythmé par des cycles divins. Chaque opéra (Donnerstag, Samstag, Montag, etc.) explore une journée avec des thèmes cosmiques, et Stockhausen associa ces jours à des événements spirituels et mythiques tirés du livre, comme la création et la rédemption.
b) Symbolisme musical
- Thèmes et motifs : Stockhausen intégra des motifs musicaux spécifiques pour chaque personnage, inspirés par la cosmogonie urantienne. Par exemple, le motif de Michael, souvent représenté par des sonorités lumineuses et ascendantes, évoque son rôle de créateur et de guide divin, tandis que celui de Lucifer inclut des dissonances et des tensions reflétant la rébellion décrite dans le livre.
- Langue et textes : Certains textes chantés dans Licht intègrent des références implicites ou des concepts du Livre d’Urantia, comme l’idée d’un univers peuplé de mondes habités et de hiérarchies spirituelles. Bien que Stockhausen adapte ces idées à son propre langage poétique, l’influence se ressent dans les descriptions de voyages cosmiques et d’interactions divines.
c) Exemple concret : Donnerstag aus Licht (Jeudi)
- L’opéra Donnerstag, centré sur Michael, illustre clairement l’influence urantienne. Michael y est représenté comme un héros spirituel et un musicien, voyageant à travers des dimensions cosmiques. Cette vision s’inspire directement de Micaël de Nébadon, décrit dans le Livre d’Urantia comme un être divin incarné sur Terre pour enseigner et guider l’humanité. La scène finale, où Michael s’élève dans les cieux, reflète l’idée urantienne d’une ascension spirituelle vers des niveaux supérieurs d’existence.
d) Réception et intention
- Stockhausen voyait Licht comme une œuvre « galactique », transcendant les frontières humaines pour refléter une harmonie universelle. Dans des interviews, il mentionna que le Livre d’Urantia lui avait donné une vision plus vaste de l’univers, qu’il traduisit en une musique synesthésique, combinant son, lumière et mouvement. Cette ambition trouve son apogée dans Licht, où chaque opéra est conçu comme un microcosme d’un macrocosme spirituel.
2. Impact sur Klang (2004-2007)
Klang: 24 Stunden aus dem Leben einer Frau (Son : 24 heures dans la vie d’une femme) est un cycle inachevé de 24 pièces, une pour chaque heure d’une journée, dont 21 furent complétées avant la mort de Stockhausen en 2007. Bien que Klang soit plus abstrait que Licht, l’influence du Livre d’Urantia y est également notable, bien qu’elle soit moins narrative et plus conceptuelle.
a) Titres et concepts cosmiques
- Plusieurs pièces de Klang portent des titres directement inspirés du Livre d’Urantia, comme Urantia (19e heure) et Orvonton (15e heure). Ces termes font référence à des entités cosmiques décrites dans le livre : « Urantia » est le nom donné à la Terre, et « Orvonton » est le superunivers contenant notre galaxie. Stockhausen utilisa ces concepts pour évoquer une musique transcendantale, connectant l’humain à une échelle universelle.
- Par exemple, Urantia pour soprano et électronique (2004) utilise un texte minimaliste en allemand, évoquant des « orbites » et une Trinité divine, reflétant la vision urantienne d’un cosmos ordonné par des lois spirituelles. La pièce incorpore des sons électroniques pour suggérer une expansion cosmique, un écho des descriptions du Livre d’Urantia sur les mondes évolutifs et les hiérarchies divines.
b) Structure cyclique
- Comme Licht, Klang adopte une structure cyclique (les 24 heures), qui peut être vue comme une traduction musicale des cycles cosmiques décrits dans le Livre d’Urantia. Stockhausen cherchait à capturer l’évolution spirituelle et temporelle de l’univers à travers une journée, une idée inspirée par la vision urantienne d’une progression éternelle vers le Paradis.
c) Utilisation de l’électronique et de l’intelligence artificielle
- Dans Klang, Stockhausen intégra des technologies électroniques avancées, parfois associées à une « intelligence cosmique » ou à une représentation de l’Ajusteur de pensée (une entité spirituelle intérieure décrite dans le Livre d’Urantia). Bien que cette connexion soit implicite, elle reflète son intérêt pour une musique qui fusionne l’humain, le divin et le technologique, en écho à la vision urantienne d’une évolution spirituelle intégrant toutes formes d’intelligence.
d) Réception et intention
- Stockhausen considérait Klang comme une exploration ultime de la résonance universelle, une idée directement inspirée par la cosmologie du Livre d’Urantia. Il voyait chaque pièce comme une « heure » dans le parcours spirituel d’une femme (symbolisant l’humanité), voyageant à travers des dimensions temporelles et cosmiques. Cette vision s’aligne sur les descriptions urantiennes d’une destinée éternelle pour chaque individu, guidé par des forces divines.
Synthèse et comparaison
- Dans Licht : L’influence du Livre d’Urantia est narrative et théâtrale, avec des personnages et des scénarios directement inspirés des récits cosmiques et spirituels du livre. Michael, Eva et Lucifer deviennent des figures emblématiques, structurant une œuvre monumentale qui reflète une vision universelle de la création et de la rédemption.
- Dans Klang : L’impact est plus abstrait et conceptuel, se concentrant sur des titres et des structures cosmiques (Urantia, Orvonton) pour créer une musique introspective et universelle. L’accent est mis sur l’évolution spirituelle à travers le temps, avec une approche plus technologique et expérimentale.
Dans les deux cas, Stockhausen utilisait le Livre d’Urantia comme un cadre philosophique et spirituel pour repousser les limites de la musique, traduisant sa vision d’une harmonie cosmique en sons, structures et symboles. Cette influence témoigne de sa capacité à fusionner des idées ésotériques avec une avant-garde musicale, créant des œuvres qui restent à la fois profondément spirituelles et radicalement modernes.
Souhaitez-vous approfondir un aspect spécifique, comme l’analyse d’une pièce particulière (Donnerstag ou Urantia), ou explorer comment cette influence s’est manifestée dans d’autres aspects de la vie ou de l’œuvre de Stockhausen ?
A suivre….
Vidéos
Mittwoch aus Licht
1995-1997
Titres des parties :
Salutation : Mittwochs – Gruss
Scène 1 : Welt – Parlament
Scène 2 : Orchester – finalisten
Scène 3 : Helikopter-Streichquartett
Scène 4 : Michaelion
Adieu : Mittwochs-Abschied
Donnerstag au Licht
1978-1980
Titres des parties :
Donnerstag-Gruss (Salut de jeudi) ;
Acte I : Michaels Jugend (la jeunesse de Michael) : Kindheit (enfance); Mondeva ; Examen ;
Acte II : Michaels Reise um die Erde (le voyage de Michael autour de la terre) ;
Acte III : Michaels Heimkehr (le retour de Michael) : Festival ; Vision.
L’archange saint Michel est la figure centrale de l’opéra Donnerstag aus Licht de Karlheinz Stockhausen, premier opéra de son cycle Licht: die sieben Tage der Woche. Double à la fois du compositeur et de l’archange Michel, Michael – triplement interprété par un chanteur, un danseur et un trompettiste – est d’abord enfant entre ses parents, puis homme amoureux, artiste et voyageur, et enfin archange confronté au mal, messager de paix et intercesseur entre les humains et Dieu. Explorant le temps, investissant l’espace, mobilisant les interprètes comme les spectateurs, Stockhausen a fait de Donnerstag, premier des sept opéras de son cycle Licht, une grande aventure pour l’oreille, l’oeil et l’esprit, avec un sens aigu du détail comme de l’unité organique.
Michaels Reise um die Erde (Donnerstag aux Licht, II
Le Voyage de Michel autour de la Terre (Michaels Reise um die Erde) constitue l’acte central. Créé en 1981, mis en scène par Luca Ronconi à la Scala de Milan, ce Jeudi de lumière, centré sur le personnage de Michel, est la première « journée » achevée par le compositeur. Dans cet acte constitué d’une seule scène, le protagoniste, caractérisé par un certain nombre de motifs (ou « formules») mélodiques, n’est pas incarné par un chanteur, mais par un instrument : la trompette. En sept stations autour du globe, Michel va dialoguer avec des musiciens pingouins, clowns ou hirondelles, jusqu’à la rencontre avec Ève, représentée par le cor de basset. Cet acte est l’un des seuls de Licht où l’électronique est absente, la richesse des textures reposant sur la virtuosité des instrumentistes de l’orchestre. Comme les six autres « journées » de ce cycle-somme empreint de mysticisme, Le voyage de Michael autour de la Terre dégage une singulière force de fascination. (rediffusion par Arte le 10 aout 2009)
Karlheinz stockhausen michaels reise um die erde donnerstag aus licht ii (vidéo): https://alchetron.com/Donnerstag-aus-Licht
Entretien avec Stockhausen :
https://www.telerama.fr/musique/22981-le_compositeur_karlheinz_stockhausen_est_mort.php
Sonntag aus Licht
1998-2003
Titres des parties :
Scène 1. Lichter – Wasser (Sonntags – Gruss)
Scène 2. Engel – Prozessionen
Scène 3. Licht-Bilder
Scène 4. Düfte – Ziechen
Scène 5. Hoch – Zeiten
Sunday Farewell : Sonntags – Abschied
Sources
Source de l’article
https://pad.philharmoniedeparis.fr/0816503-licht-karlheinz-stockhausen.aspx?_lg=fr-FR
Sources principales
- Jean CHEVALIER et Alain GHEERBRANT, Dictionnaire des symboles, Éditions Robert Laffont / Jupiter, Paris, 1982
- François DECARSIN, « Karlheinz Stockhausen, Parcours de l’œuvre », dans B.R.A.H.M.S., Ressources en ligne de l’IRCAM, 2019
- Juan María SOLARE et Karlheinz STOCKHAUSEN, « Face to face with Stockhausen », dans Tempo, n° 213, p. 20-22, Cambridge University Press, 2000
- Karlheinz STOCKHAUSEN, Freitag aus Licht, partition éditée par Stockhausen Verlag, Kürten, 1997
- Karlheinz STOCKHAUSEN, Écouter en découvreur, textes réunis et introduits par Imke Misch, Éditions Cité de la musique – Philharmonie de Paris, collection La rue musicale, 2016
- Ivanka STOÏANOVA, Karlheinz Stockhausen, « Je suis les sons… », Éditions Beauchesne, 2014
- Richard TOOP, « Licht », dans Grove Music Online, 2002
- Richard TOOP, « Freitag aus Licht », dans Grove Music Online, 2008
Références des citations
- [1] Ivanka Stoïanova, p. 155-156
- [2] Karlheinz Stockhausen, Écouter en découvreur, p. 188
- [3] Karlheinz Stockhausen, Écouter en découvreur, p. 191
- [4] Karlheinz Stockhausen, Écouter en découvreur, p. 192
- [5] Karlheinz Stockhausen, Écouter en découvreur, p. 191
A la une
« Paradiesfest : Les Sept Voix du Cosmos – Die sieben Stimmen des Kosmos », un film de Michaël Vinson – xAI Grok 3)
