Adolphe Retté, un poète forestier converti au catholicisme

Adolphe Retté le 2 janvier 1894.
Photo anthropométrique d’Alphonse Bertillon.
Collection Gilman. Métropolitan museum of art, New-York.

https://www.fontainebleau-photo.fr/2020/04/la-conversion-dadolphe-rette.html

« Deux sentiments me soutenaient un peu et me valaient parfois quelque joie : ma prédilection pour la forêt de Fontainebleau et mon amour pour l’art. La forêt, elle m’était auxiliatrice, j’y connaissais des heures d’inspiration et de recueillement dans la solitude. Là, je pouvais m’entretenir avec mes frères les arbres. Admirer, pénétrer l’harmonie profonde des futaies, composer et me réciter des vers sous bois, c’étaient mes récréations les plus chères. Et je m’épanouissais. »

Adolphe Retté

  1. Passant, arrête-toi, contemple le Sylvain
  2. La tour de la Vierge à Arbonne-la-Forêt ou Notre-Dame de Grâce
  3. Du Diable à Dieu : Histoire d’une conversion
    1. Livre disponible sur Gallica
  4. Biographie
    1. Par sa fécondité en poètes
  5. Adolphe Retté – L’enfant terrible du symbolisme (1863-1930)
    1. Vie du livre
  6. Voir aussi

Passant, arrête-toi, contemple le Sylvain

Passant, arrête-toi, contemple le Sylvain
Qui t’offre la forêt de songe et de mystère,
Unis ta voix au choeur des aînés de la terre:
Le hêtre, le bouleau, le grand chêne et le pin.

Ces sentiers sinueux où fleurit la bruyère,
Il les trace, il les ouvre à ton pas incertain,
Les genêts d’or lui font un nimbe de lumière
Et les grés assouplis tressaillent sous sa main.

Par lui la source chante et la grotte profonde.
Tandis qu’au seuil les faunes roux mènent leur ronde
Attire le rêveur en son obscurité.


Or voici : les amants de la forêt sauvage,
En l’honneur du Sylvain révélant sa beauté
Sur ce roc sourcilleux ont placé cette image.

Adolphe Retté – Mai 1900.

http://www.fontainebleau-photo.com/2012/12/balade-le-long-du-sentier-denecourt-n2.html

Sonnet écrit par Adolphe Retté sur la plaque commémorative posée sur une paroi de la « grotte Colinet » en hommage à Charles Colinet, continuateur de l’oeuvre de « l’inventeur » des chemins en forêt de Fontainebleau, le Sylvain Denecourt

La tour de la Vierge à Arbonne-la-Forêt ou Notre-Dame de Grâce
En 1862, maître Poyez avoué à Melun, à la suite d’un vœu pour la guérison de sa fille, fait édifier une tour chapelle ex-voto baptisée « Notre-Dame de Grâce » sur le rocher dominant la plaine de Chanfroy. Il avait obtenu de la commune d’Arbonne ce terrain à titre d’honoraire sur sa demande, pour l’avoir défendu dans un procès en cour de cassation, mettant ainsi fin aux contestations des propriétaires du château de Fleury sur les communaux. https://www.fontainebleau-photo.fr/2020/04/la-conversion-dadolphe-rette.html

Par une splendide matinée de septembre 1906, après avoir gravi tout haletant le rocher de Cornebiche, Retté se sent l’âme soulevée d’un transport irrésistible. Il se mit à genoux et joignant les mains dit à la Vierge : « Vous voyez, quelque chose m’a commandé de venir à Vous et je suis venu… Ô vous que je n’ai pas encore invoquée, Vous, vers qui les fidèles se tournent en leurs afflictions, s’il est vrai que vous soyez la médiatrice toute-puissante, priez votre Fils de m’indiquer ce que je dois faire maintenant. » Alors une voix très douce, tout au fond de son cœur, lui répondit : « Va trouver un prêtre. Libère-toi du fardeau qui t’accable ; puis entre délibérément dans le sein de l’Église ».

En savoir plus sur la conversion d’Adolphe Retté https://www.fontainebleau-photo.fr/2020/04/la-conversion-dadolphe-rette.html

La tour de la Vierge est un oratoire érigé en 1862 par des habitants de la région sur la zone dite les rochers de Cornebiche à Arbonne-la-Forêt (77)

Situé a 127 mètres au dessus de la mer, l’endroit très agréable permet une vue a 360° des environs.

Au nord une belle vue sur Paris (60 km) par beau temps, on voit la Tour Eiffel, la tour Montparnasse ainsi que les tours de la Défense.

Le meilleur moment par beau temps, c’est le dimanche, et la vue est grandiose.

Appelée aussi Notre Dame de Grâce, la tour a inspiré l’écrivain Adolphe RETTÉ lors d’un pèlerinage, il se convertit au catholicisme.
Dans son oeuvre Du Diable à Dieu il explique sa conversion.

En savoir plus cette tour https://www.alouit-multimedia.com/arbonne-la-foret/tour-de-la-vierge-arbonne-77/?fbclid=IwY2xjawFXdJtleHRuA2FlbQIxMAABHTZ3wf-94ZJXYyhHcvnI4h85N5jExM2LIIdARSNSCCEtDR0iD7RfUTshKg_aem_diS6JWzyhdFkpWTUMCpR4Q#tour-de-la-vierge-arbonne-la-foret-77

La tour de la Vierge dans le soleil

Du Diable à Dieu : Histoire d’une conversion

Du Diable à Dieu : Histoire d’une conversion: Entre ténèbres et rédemption : Quand l’âme se dénude

Dans ‘Du Diable à Dieu : Histoire d’une conversion’, Adolphe Retté explore les thèmes de la foi, de la rédemption et de la lutte intérieure. Son style littéraire allie poésie et prose philosophique, mêlant réflexions profondes et passages évocateurs. Ce récit autobiographique s’inscrit dans le courant du symbolisme chrétien du début du XXe siècle, offrant une vision introspective de la quête spirituelle. Adolphe Retté, poète et écrivain français, a puisé dans ses propres expériences spirituelles pour écrire ce livre. Sa recherche de la vérité et sa confrontation avec le mal sont palpables dans chaque mot, reflétant une conversion intérieure profonde. Son engagement envers la foi transparaît à travers ses écrits, témoignant de sa sincérité et de sa quête éternelle de lumière. Je recommande vivement ‘Du Diable à Dieu : Histoire d’une conversion’ à tout lecteur intéressé par les questions spirituelles et philosophiques. Cette oeuvre captivante offre une réflexion profonde sur la nature humaine et la recherche de la vérité, tout en invitant à une introspection sur sa propre relation à la foi.

Extrait:

Retté va se donner à Dieu aussi complètement qu’il s’est donné à la poésie et à l’anarchie. En juin 1905, il se dirige vers le Mont Ussy, traverse la grotte des Montusiennes, avec en poche La Divine Comédie de Dante. Il se pose sous un arbre et relit pour la énième fois le passage où Dante et Virgile viennent de quitter L’enfer et s’arrêtent sur le rivage d’une mer mystérieuse, au pied de la montagne du Purgatoire. Il est alors pris d’un malaise, il se met à trembler, le livre de Dante lui tombe des mains, il est comme ébloui par une lumière intérieure. Il a pris conscience que Dieu peut le pardonner : « Je pourrais me laver de mes ordures, être sauvé ? … mais alors, mais alors, c’est donc que Dieu existerait ? »

En savoir plus sur la conversion d’Adolphe Retté :

http://www.fontainebleau-photo.fr/2020/04/la-conversion-dadolphe-rette.html

Livre disponible sur Gallica

Lire en ligne ou télécharger sur Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2722389

Biographie

Portrait d’Adolphe Retté (1863-1930) par Félix Vallotton. Livre des Masques

Adolphe Retté (1863-1930) est un poète et écrivain, amoureux de la forêt de Fontainebleau. Né à Paris, il est élevé en Belgique près de Liège puis à Montbéliard. Son enfance, au sein une famille qui se déchire et se désintéresse de lui, est malheureuse. Après quelques années dans l’armée, il abandonne la carrière des armes pour se consacrer à la littérature. Retté publie son premier recueil de poésie en 1889, intitulé : Cloches en la nuit et dédié au poète Gustave Kahn. Sa seconde publication : Thulé des Brume, œuvre en prose, connait un certain succès d’estime. Avec d’autres auteurs, il participe à la création de plusieurs revues littéraires comme : l’Ermitage, la Plume, Le Mercure de France, La Vogue, où les plus militants de la jeunesse littéraire ferraillent pour le triomphe de l’esthétique symboliste.

Pour Adolphe Retté il n’y a ni Dieu ni Maître, il se déclare anarchiste. Il participe aux émeutes de juillet 1893 et fait le coup de feu contre la garde à cheval qui charge les barricades. Cette tentative de révolution ratée le laisse amer. Retté s’engage dans le militantisme anarchiste, il participe à la rédaction du moniteur de propagande qu’est La Révolte. Il fréquente le célèbre géographe et théoricien de l’anarchie Elisée Reclus. En 1894, il quitte Paris pour Guermantes, un petit village dans l’est de la Seine-et-Marne, après une condamnation pour outrage à l’autorité et un moi de prison.

Dès l’année 1900, Retté fréquente régulièrement la forêt de Fontainebleau et tombe sous le charme de cette célèbre et antique sylve. Déjà à Guermantes, il avait succombé aux attraits de la nature qui avait su l’inspirer, car il publia en 1894 un recueil de poèmes intitulé La Forêt bruissante. Il décide de s’installer à Arbonne-la-Forêt où il lour une modeste maison. Retté est tombé sous le charme de la forêt. En 1903, il publie un livre d’anecdotes intitulé : Dans la forêt. En 1905, il publie : Virgile puni par l’amour, contes de la forêt de Fontainebleau. Devenu un bon connaisseur de l’histoire du château, il publie en 1907 un guide touristique qui sera plusieurs fois réédité.

À Fontainebleau, dans les bistrots de la ville, Retté prêche le socialisme (à l’époque le terme équivaut à communiste) et l’anarchie, devant des parterres d’ouvriers. Il fréquente Anatole France et Jean Jaurès sur qui il aura plus tard un jugement négatif, il est sous le charme de Clemenceau, « cet homme possède une puissance de séduction étrange ». Après la conversion de Retté au christianisme, le Tigre deviendra pour lui un véritable démon lorsque Clemenceau prendra fait et cause pour la séparation de l’église et de l’état. Mais le doute s’installe dans son existence, la philosophie matérialiste ne suffit plus à le soutenir moralement, Retté cherche un peu de soulagement, il écrit : « Deux sentiments me soutenaient un peu et me valaient parfois quelque joie : ma prédilection pour la forêt de Fontainebleau et mon amour pour l’art. La forêt, elle m’était auxiliatrice, j’y connaissais des heures d’inspiration et de recueillement dans la solitude. Là, je pouvais m’entretenir avec mes frères les arbres. Admirer, pénétrer l’harmonie profonde des futaies, composer et me réciter des vers sous bois, c’étaient mes récréations les plus chères. Et je m’épanouissais. »

À violente nature, réaction violente ! Retté va se donner à Dieu aussi complètement qu’il s’est donné à la poésie et à l’anarchie. En juin 1905, il se dirige vers le Mont Ussy, traverse la grotte des Montusiennes avec en poche la Divine Comédie de Dante. Il se pose sous un arbre et relit le passage où Dante et Virgile viennent de quitter l’Enfer et s’arrêtent sur le rivage d’une mer mystérieuse, au pied de la montagne du Purgatoire. Il est alors pris d’un malaise, il se met à trembler, le livre de Dante lui tombe des mains, il est comme ébloui par une lumière intérieure. C’est une révélation et il va entamer son chemin vers une conversion au catholicisme. En 1907, l’année qui suit sa conversion, Retté raconte son expérience religieuse dans un livre intitulé : Du Diable à Dieu, histoire d’une conversion. Son écriture désormais se veut missionnaire, il renie ses œuvres antérieures.

De 1907 à 1926, Retté va mener une vie errante, vivant ici ou là, dans des monastères ou dans un coin ignoré d’une ville religieuse, il publiera encore dix-neuf livres en vingt-trois ans. En 1914, à cinquante ans, il s’engage en tant qu’infirmier dans l’armée, il est réformé pour raisons de santé en juin 1915. Il publiera en 1918 ses souvenirs de la Grande Guerre dans un ouvrage intitulé : Ceux qui saignent. Lui qui fut Dreyfusard, il adhère aux idées propagées par l’Action Française, entretient une correspondance avec Charles Maurras et devient un farouche antisémite. Il publie plusieurs articles où il critique violemment Victor Hugo. Il s’attaque aussi à Malarmé, le chef de file des symbolistes, qu’il juge « rhéteur abscon ». À contrario, Retté admire l’œuvre de Verlaine qu’il fréquente alors que l’auteur des Fêtes galantes vit ses derniers jours. Il trouve que le poète est un vrai « classique Gallo-latin » et l’oppose à la « nuisance » des écrivains juifs.

En mai 1922, alors que les aubépines sont en fleurs, Retté se rend à Fontainebleau pour sa dernière grande promenade dans la forêt, son ami Marius Boisson qui l’accompagne écrira plus tard : « Il faut avoir vu Retté en forêt pour comprendre sa passion pour les arbres, qu’il semblait connaître tous en effet, touchait du doigt au passage, ou caressait en les enlaçant fraternellement. » En 1924, malade, il se retire à Beaune, il pensera toujours à sa chère forêt de Fontainebleau qu’il ne reverra plus. Il termine sa vie dans la pauvreté, aidé par la sœur Suzo, une dominicaine du Carmel du culte de l’Enfant Jésus, situé non loin de son domicile. Après sa mort survenue le 8 décembre 1930, ses manuscrits furent déposés aux Archives municipales de Beaune.

Par sa fécondité en poètes

Par sa fécondité en poètes, la journée que nous vivons, et qui dure depuis dix ans déjà, n’est presque comparable à aucune des journées passées, même les plus riches de soleil et de fleurs. Il y eut des douces promenades matinales dans la rosée, sur les pas de Ronsard ; il y eut une belle après-midi, quand soupirait la viole lasse de Théophile, entendue d’entre les hautbois et les buccins ; il y eut la journée romantique orageuse, sombre et royale, troublée vers le soir par le cri d’une femme que Baudelaire étranglait ; il y eut le clair de lune parnassien, et se leva le soleil verlainien, — et nous en sommes là si l’on veut, en plein midi, au milieu d’une large campagne pourvue de tout ce qu’il faut pour faire des vers : herbes, fleurs, fleuves, ruisselets, bois, cavernes et des femmes jeunes et si fraîches qu’on dirait les pensées nouvellement écloses d’un cerveau ingénu.

La large campagne est toute pleine de poètes, qui s’en vont, non plus par troupes, comme au temps de Ronsard, mais seuls et l’air un peu farouche ; ils se saluent de loin par des gestes brefs. Tous n’ont pas de nom et plusieurs n’en auront jamais : comment les appellerons-nous ? Laissons qu’ils jouent, pendant que celui-ci nous accueillera et nous dira un peu de son rêve.

C’est Adolphe Retté.

Lire la suite
https://fr.wikisource.org/…/Le_Livre…/Adolphe_Rett%C3%A9

Voir aussi :
http://www.remydegourmont.org/vupar/rub2/rette/notice.htm

Adolphe Retté – L’enfant terrible du symbolisme (1863-1930)

Vie du livre

Un jour, parcourant Le Livre des Masques de Remy de Gourmont, l’auteur vit son attention retenue par la musicalité et la profondeur des vers d’un certain Adolphe Retté, dont le nom n’évoquait jusqu’alors, pour elle, que de rares et négatifs souvenirs universitaires. Ainsi commença la longue quête, pleine de surprises, qui aboutit à l’écriture de ce livre.
Vu la forme choisie, cette biographie, comme l’aurait souhaité Adolphe Retté, ne s’adresse pas uniquement aux spécialistes de la littérature. Elle témoigne des vicissitudes de la vie d’un homme assoiffé de vérité et incarnant, avec ses forces et ses faiblesses, les aspirations souvent contradictoires de son temps. Elle contribue aussi, à sa façon, à l’histoire littéraire et intellectuelle de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, en épousant, pour une fois, le point de vue du vaincu, de celui dont l’œuvre poétique, célébrée un temps, a été occultée, pour avoir osé critiquer la poétique de Mallarmé et s’être opposé à la conception élitiste et formaliste de la poésie qu’il représentait.
Figure importante du symbolisme, ardent défenseur du vers libre, Adolphe Retté fut, en effet, l’un des premiers à quitter la tour autistique où les poètes symbolistes s’étaient enfermés. Précurseur du Naturisme, il opéra ce retour vers la vie et les hommes, un temps délaissés. Il fut donc celui qui, après Victor Hugo, reprit le drapeau de la poésie engagée. Refusant qu’elle soit confisquée par les techniciens de la littérature, adeptes de l’obscurité, il voulut qu’elle continuât à dire l’expérience intime du monde du poète, une expérience qu’il souhaitait partager avec le plus grand nombre. Il repensa la relation qui nous unit à tout ce qui n’est pas humain, aux éléments, au végétal, au minéral même, et exprima les émotions et les modifications que ce contact privilégié provoquait en lui. Plus d’un poète doit quelque chose à celui qui, après Rimbaud, réussit à dire ses « visions les plus folles du pays des songes », à chanter les ravissements et les affres du désir amoureux, à formuler les souffrances inéluctables engendrées par notre humaine condition, comme à dire l’alliance secrète qu’entretient le poète avec la nature et le sacré.
Essentiellement poète, Adolphe Retté fut aussi un critique original : avant Charles Maurras, il conçut la critique comme un genre littéraire à part entière. Avant Marcel Proust et son Contre Sainte-Beuve, il considéra l’œuvre comme un objet se suffisant à lui-même, libéré de toutes références biographiques. Puis, une fois l’écriture poétique tarie, ce fut la vie même de Retté qui devint son œuvre, une vie qui prit la forme d’une errance incessante, inscrivant dans l’espace sa recherche de Dieu. Ses écrits devinrent, dès lors, l’expression d’une quête spirituelle, placée sous les auspices du dogme catholique et dans ses limites, avant de prendre un caractère plus universel et apolitique sous le mode mystique.

Professeur de lettres, Annie Boucher-Cugnasse travaille depuis plus de quinze ans sur l’œuvre du poète Adolphe Retté, à laquelle elle a consacré, dès 2010, à la Bibliothèque Gaspard Monge de Beaune, une conférence, qui a fait l’objet d’une publication par le Centre Beaunois d’Études historiques de Beaune, l’année suivante.

https://www.editions-maia.com/livre/adolphe-rette-lenfant-terrible-du-symbolisme-1863-1930/

Voir aussi

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