Da Lat

Voici ce qu’écrit Robert Lesourd, maire de Bois-le-Roi (1958 – 1991) en conclusion de son livre Bois-le-Roi mon village :
Nous ne mesurons pas toujours à sa juste valeur le bonheur que nous avons de vivre auprès de cette magnifique forêt, dans laquelle, aux moments difficiles, quand tout semble mal aller, nous pourrons toujours nous réfugier, comme le faisaient nos ancêtres, et y retrouver le calme, la paix au milieu de cette nature si riche, si reposante. Je ne pourrais mieux faire pour terminer que de vous redire cette magnifique prière d’un auteur inconnu figurant à l’orée de la forêt de Dalat, au Sud-Vietnam :
Homme
Je suis la chaleur de ton foyer par les froides nuits d’hiver
L’ombrage ami lorsque brûle le soleil d’été.
Je suis la charpente de ta maison,
La planche de ta table.
Je suis le lit dans lequel tu dors et le bois dont tu fait tes navires.
Je suis le manche de ta houe et la porte de ton enclos.
Je suis le bois de ton berceau et de ton cercueil.
Écoute ma prière
Ne me détruis pas.
Voir aussi : L’œil-des-Nations / Viêt Nam

Mallarmé au Vietnam
Apparition – Mallarme – Dong Yen Luong Tan Luc
– Nghệ sĩ diễn ngâm: THUY DUONG
Plus d’information (en vietnamien mais avec des vidéos) : http://www.dinhsong.net/DS/PoemesRomantiques.aspx?ind=19
Poètes vietnamiens
Nguyễn Du, poète vietnamien

Nguyễn Du (阮攸, 1766–1820, pseudonymes Tố Như et Thanh Hiên) est un poète vietnamien célèbre et apprécié qui écrivit en chữ nôm, l’ancienne écriture du Viêt Nam. Il est surtout connu pour son poème d’amour le Kim Vân Kiều (金雲翹, en chữ nôm), adaptation d’une épopée chinoise, Chants douloureux d’une malheureuse destinée.
Ce chef-d’oeuvre a été mis en musique par Quách Vĩnh Thiện.
Voici les six premiers vers de son poème le plus célèbre :
Trăm năm trong cõi người ta,
Chữ tài chữ mệnh khéo là ghét nhau.
Trải qua một cuộc bể dâu,
Những điều trông thấy mà đau đớn lòng.
Lạ gì bỉ sắc tư phong,
Trời xanh quen thói má hồng đánh ghen.
Traduction en français
Cent ans, dans ce court laps de temps qu’est la vie d’un Homme,
Le Talent et le Destin sont balancés dans une lutte amère.
Les océans se changent en champs de mûres,
Une vue désolée.
Plus de dons, moins de chances, telle est la loi de la Nature,
Et le ciel bleu est connu comme étant jaloux des joues roses.
Biographie
Nguyen Du naît en 1765 dans le nord de l’actuel Viêt Nam au village de Tiên Điền, dans le district du Nghi Xuân et la province de Hà Tĩnh. Son père, Nguyễn Nghiễm (Nguyễn Nghiễm avait vingt-et-un enfants et Nguyễn Du est le septième), est un mandarin, ex-premier ministre sous la dynastie Lê et sa mère, Trần Thị Tần, est la troisième femme de Nguyễn Nghiễm. Il perd son père lorsqu’il a 10 ans et sa mère trois ans plus tard. Il vit presque toute son adolescence chez son frère Nguyễn Khản, et plus tard chez son beau-frère Đoàn Nguyễn Tuấn.
En 1802, il obtient un poste militaire sous la dynastie Nguyen qu’il rallie à contre-cœur1 et il est promu ambassadeur en Chine en 1813.
L’Œuvre de la poétesse vietnamienne Hồ-Xuân-Hương »

« Một đèo, một đèo, lại một đèo !
Khen ai khéo tạc cảnh cheo leo.
Cửa son đỏ loét tùm hum nóc…
Đầm đìa lá liễu giọt sương gieo.
Hiền nhân quân tử ai là chẳng ?
Mỏi gối chồn chân vẫn muốn trèo. »
— Poème dans la langue originale
« Un col, un col, encore un col ;
Qu’il soit loué celui qui a su ciseler ce paysage périlleux
L’ouverture vermeille est toute rougeoyante et le sommet en est tout touffu…
La feuille de saule est toute humectée de la rosée qui tombe.
Hommes sages et distingués, quel est celui qui y renonce ?
Les genoux rompus, les pieds harassés, ils désirent quand même y grimper. »
— Poème dans la traduction de M. Durand
Pour découvrir cette poétesse
https://www.notesdumontroyal.com/note/206
Xuân Quỳnh, poétesse vietnamienne

Traduire les littératures extrêmes-orientales n’est pas une chose aisée, surtout quand il s’agit de la poésie. Je tiens à remercier chaleureusement Mme Nguyễn Minh Phương qui a eu un jour l’audace, ou la folie…, de se lancer, avec l’aide de son ami français Đặng Trần Thường, dans la traduction d’une sélection de 32 poèmes de Xuân Quỳnh réunis dans un recueil intitulé Nếu ngày mai… Si demain… qui sera publié prochainement à Hanoi en version bilingue.
Considérée comme une des figures les plus représentatives de la poésie vietnamienne moderne, Xuân Quỳnh (1942 – 1988) (voir l’article en vietnamien sur le site officiel du Ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme vietnamien) est en même temps une poétesse très populaire. Ses poèmes d’amour les plus célèbres ont été mis en chanson, comme par exemple le poème Thuyền và biển (Le bateau et la mer)dont on lira la traduction plus loin. Rémi Camus, auteur de la présentation de la poétesse sur Wikipédia estime « qu’ils abordent les éléments (la mer, le sable, le vent…), un chemin durant les années de guerre ou la ville de son enfance, les textes de Xuan Quynh transfigurent l’histoire singulière de l’auteure en expérience universelle. L’amour, la maternité, la solitude, la souffrance sont exprimés sur le ton de la confidence sincère, sans apprêts, et suscitent l’empathie du lecteur ».
Xuân Quỳnh est l’auteur de quelques centaines de poèmes publiés entre 1968 (le recueil Hoa dọc chiến hào, Les fleurs le long des tranchées) et le volume posthume Thơ Xuân Quỳnh (Poésie de Xuan Quynh) publié en 1992. Elle a expérimenté également le genre ancien de « histoire en vers » avec Truyện Lưu Nguyễn (Histoire de Luu Nguyên) publié en 1985.
Xuân Quỳnh a écrit également des « histoires pour enfants », par exemple Mùa xuân trên cánh đồng (Le printemps dans la rizière, 1981), Vẫn có ông trăng khác (Il reste encore une autre lune, 1986).
La poétesse a obtenu plusieurs prix littéraires, notamment le Prix de littérature enfantine de l’Association des Écrivains vietnamiens (1982 – 1983) pour son recueil de poésie Le ciel dans un œuf, et le Prix de poésie de l’Association des Écrivains vietnamiens (1990) pour son recueil Les fleurs de chrysopogon. En 2001 lui fut décerné à titre posthume le Prix d’État vietnamien Littérature et Arts.
Décédée le 29 août 1988 dans un accident de la route dans lequel ont péri également son mari, le célèbre auteur et metteur en scène Lưu Quang Vũ, et leur fils Lưu Quỳnh Thơ, Xuân Quỳnh est devenue en quelque sorte une icône. En 2008, la Télévision du Vietnam a diffusé un émouvant reportage intitulé Lưu Quang Vũ – Xuân Quỳnh gửi lại (Luu Quang Vu – Xuân Quynh : ce qu’ils nous lèguent).
Selon Nguyễn Minh Phương, « plus d’une génération de Vietnamiens a feuilleté avec intérêt et passion le journal intime ouvert de la poétesse – appellation qui a été donnée à son oeuvre poétique. Partie trop jeune (46 ans), Xuân Quynh nous a pourtant laissé quelques centaines de poèmes d’amour et de réflexions, dont certains ont été mis en musique et sont ensuite devenus des chansons tout aussi célèbres, d’autres sont entrés dans des manuels de littérature scolaires du Vietnam. Sa poésie a séduit les lecteurs par une simplicité remarquable et un lyrisme original qui venait directement du cœur, comme si les sentiments de la poétesse débordaient et s’épanchaient sur le papier. Plusieurs de ses poèmes trouvent une place particulière comme des reliques poétiques chez les couples amoureux : Thuyền và biển (Le bateau et la mer), Sóng (Les vagues), Thơ tình cuối mùa thu(Poème d’amour en fin d’automne), Tự hát (Chant en solitaire)… Auteure de poèmes d’amour parmi les plus ardents et les plus tendres de la littérature du pays, elle reste pourtant très peu lue, pour ne pas dire inconnue, des lecteurs étrangers. »
Souhaitons que les lecteurs francophones réservent un bon accueil à la poétesse Xuân Quỳnh et à ses traducteurs Nguyễn Minh Phương et Đặng Trần Thường.
Voici, en avant-première, la traduction de deux poèmes (le texte original en pdf, ici).
Le bateau et la mer
Je vais à l’instant te conter
L’histoire du bateau et de la mer :
« Un jour, dire lequel nul ne saurait,
Le bateau, à l’écoute de la mer,
Se laissait mener de lieu en lieu
Par les albatros et les vagues bleues.
Le bateau est plein d’aspirations,
Et la mer d’une immense affection.
Il navigue sans cesse, sans fatigue,
Elle s’ouvre toujours et encore sur l’infini.
Les douces nuits baignées de lune,
Comme une jeune fille, la mer
Vient auprès du bateau s’épancher
Au beau milieu des clapotis d’écumes.
Mais il arrive aussi que, sans raison,
La mer déchaîne ses flots sur le bateau.
(Car l’amour, comme nous le connaissons,
N’a-t-il pas toujours des bas et des hauts ?)
Le bateau est le seul à concevoir
À quel point la mer est immense ;
La mer est la seule à savoir
D’où vient le bateau, vers où il avance.
Les jours où ils ne se rencontrent pas,
La mer languit à se blanchir d’écume ;
Les jours où ils ne se rencontrent pas,
Le bateau souffre à se briser lui-même.
Si un jour le bateau s’en allait,
Il ne resterait à la mer que l’orage violent. »
Si un jour loin de moi tu partais,
Il ne me resterait que l’ouragan.
4-1963
Les vagues
Tantôt violentes, tantôt tendres,
Parfois calmes, parfois agitées,
Perplexes sur elles-mêmes, à la mer
Les vagues cherchent à se rendre.
Ô vagues d’hier, vagues de demain
Mais qui ne se distingueront point :
L’aspiration à l’amour bouillonnant
Dans les poitrines des jeunes gens !
Devant l’immensité des vagues,
Je pense à nous deux, toi et moi ;
Je pense à l’océan des eaux :
– D’où montent tous ces flots ?
Les flots sont formés par le vent ;
Mais le vent, de quoi est-il né ?
J’ignore aussi tout du moment
Où notre amour a commencé.
Ô vagues au fond des eaux,
Ô vagues en surface des flots
Qui, songeant au rivage éloigné,
Restent jours et nuits éveillés !
Mon âme, de toi languissante,
Même en rêve passe des nuit blanches.
Et que je monte vers le Nord
Ou que je descende vers le Sud,
Vers toi, vers mon unique bord,
Mes pensées vont chaque minute.
Là-bas ondulent en plein large
Des centaines, des milliers de vagues.
Elles vont toutes atteindre le rivage
Malgré l’infinité des obstacles.
La vie s’avère certes longue,
Pourtant les mois, les années passent.
De même, l’océan est bien vaste,
Les nuages volent toujours à l’horizon.
Puissé-je me briser un jour
En une centaine de petites vagues
Au milieu de l’océan d’amour
Pour clapoter à jamais sur le rivage.
La mer Diêm Diên, 29-12-1967
En guise de conclusion, signalons que le poème Thuyền và biển a été traduit par deux autres traducteurs. La traduction de Do-Hurinville Danh Thanh peut être lue ici, et celle de Jean-Claude Renoux, là.
Ce poème mis en musique est devenu une très belle chanson que vous pouvez écouter interprétée par trois chanteurs différents : 1, 2 & 3.
Nguyen Phuong Ngoc Jade
Hàn Mặc Tử, un poète vietnamien

Hàn Mặc Tử, est un poète vietnamien né le 26 septembre 1912 à Đồng Hới, dans la province de Quảng Bình. Il fut de son vivant un journaliste engagé et sera après sa mort en 1940 considéré comme le plus important des poètes romantiques vietnamiens du XXe siècle
Biographie
Il fait des études littéraires et obtient une bourse universitaire pour la France mais n’en profite finalement pas ; il exerce alors ses activités en Cochinchine, à Saïgon.
Les circonstances difficiles de l’époque et de ses relations personnelles avec Phan Bội Châu font qu’il ne quittera jamais son pays d’origine.
Il meurt de la lèpre à Quy Nhơn le 11 novembre 1940 et est célébré par ses contemporains comme l’un des plus grands poètes de ce siècle.
Citations
« Est-il possible de comprimer la fièvre au cœur de la rivière ? » (extrait de « La promenade en barque »)
« Je veux que coule mon âme à la pointe de ma plume » (extrait de « L’hémorragie »)
Phạm Văn Kỳ, écrivain vietnamien

Phạm Văn Kỳ, né le 10 juillet 19101 dans la province de Bình Định en Indochine française et mort le 27 avril 1992 à Créteil dans le Val-de-Marne, est un écrivain vietnamien installé à Paris à partir de 1938. Il fut le lauréat du Grand prix du roman de l’Académie française en 1961.
À la découverte d’un écrivain oublié : Phạm Văn Ký (1910-1992)
https://journals.openedition.org/coma/662
En vietnamien
https://nguoinoitieng.tv/nghe-nghiep/nha-van/pham-van-ky/r0
Đặng Thân, une voix poétique vietnamienne remarquable
Đặng Thân est un poète vietnamien important. Le magazine Poets & Writers Magazine écrit « Dang est admiré pour sa prose caractéristique et son style rebelle ». Alors que le WORD Magazine déclare, “Đặng Thân est l’un des auteurs de la nouvelle école vietnamienne les plus acclamés. En écrivant tout, des “hetero-novels” aux poèmes allitératifs calligraphiés sur rouleau, il a réussi à rester sur le devant du débat sur la littérature post-Doi Moi.”
Découvrir sa poésie : https://www.recoursaupoeme.fr/dang-than-une-voix-poetique-vietnamienne-remarquable/
