
Maurice Ravel avait une prédilection pour la poésie de Mallarmé. Dans un entretien accordé au New York Times à la fin des années 1920, il déclarait :
« Je considère Mallarmé non seulement comme le plus grand poète français, mais comme le seul, puisqu’il a rendu poétique la langue française, qui n’était pas destinée à la poésie. Les autres, y compris cet exquis chanteur qu’était Verlaine, ont composé avec les règles et les limites d’un genre très précis et très formel. Mallarmé a exorcisé cette langue, en magicien qu’il était. Il a libéré les pensées ailées, les rêveries inconscientes, de leur prison. »
Les Trois poèmes de Stéphane Mallarmé sont une œuvre de Maurice Ravel pour voix de soprano, deux flûtes, deux clarinettes, piano et quatuor à cordes. Composés en 1913, ils furent créés le 14 janvier 1914, interprétés par Rose Féart sous la direction de D.-E. Inghelbrecht, au concert inaugural de la SMI de la saison 1913-1914.
L’œuvre porte la référence M.64, dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par le musicologue Marcel Marnat.
« Un match Debussy-Ravel »
Grâce à Henri Mondor, qui était de ses amis, Ravel avait pu obtenir les droits pour la mise en musique de poèmes de Mallarmé. Celui-ci lui confia son « soulagement » devant cette demande, comme Debussy le pressait également de lui accorder ces mêmes droits. Selon Marcel Marnat, Ravel aurait alors invité Mondor à céder à cette requête.
Depuis le Prélude à l’après-midi d’un faune, le Mercure de France présentait Debussy « aspirant à l’héritage de Mallarmé ». Apprenant que les droits avaient déjà été accordés à un compositeur que l’on présentait volontiers comme son rival, il était furieux.
Debussy confiera combien « cette histoire Mallarmé-Ravel n’est pas drôle ». De son côté, Ravel annonçait à Roland-Manuel : « On assistera bientôt à un match Debussy-Ravel »… « En 1913, Debussy et Ravel ne se parlaient pas », concluait Stravinsky, passablement intéressé par de telles « brouilles » entre compositeurs.
Ajoutons toutefois que, de manière générale, les deux grands compositeurs — en dehors d’une certaine rivalité tacite inhérente à leur contemporanéité créatrice — se sont toujours respectés profondément, et que maints supposés frottements entre les deux personnalités ont surtout été le fait de leurs entourages respectifs, voire des coteries occupant la scène musicale parisienne.
Plus d’information sur wikipedia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Trois_po%C3%A8mes_de_Mallarm%C3%A9
Placet – Mallarmé
