
- Karlheinz Stockhausen
- Karlheinz Stockhausen, lecteur du Livre d’Urantia
- Licht
- Le rêve de Lucifer
- “La symphonie des sphères : Entretien avec Karlheinz Stockhausen”.
- Klang – Die 24 Stunden des Tages (Stockhausen)
- Le Livre d’Urantia
- Voir aussi
Karlheinz Stockhausen

Karlheinz Stockhausen est un compositeur allemand né le 22 août 1928 à Mödrath (actuellement quartier de Kerpen) et mort le 5 décembre 2007 à Kürten, en Allemagne. Son travail se construit autour de la musique électroacoustique, de la spatialisation du son et, les dernières années, de longs cycles de création qui aboutissent à des œuvres monumentales.
En savoir plus https://fr.wikipedia.org/wiki/Karlheinz_Stockhausen
Karlheinz Stockhausen, lecteur du Livre d’Urantia
Le 5 décembre 2007, le grand compositeur allemand Karlheinz Stockhausen est décédé à l’age de 79 ans. Il était célèbre comme pionnier de la musique moderne, telle que la musique électronique, il est l’un des plus importants représentants des arts « après-guerre ». Les Beatles lui ont fait honneur en le mettant sur la pochette de leur disque « Sgt. Pepper ». Mais beaucoup de gens – même beaucoup de lecteurs du Livre d’Urantia – ne savent pas qu’il était l’un des premiers Européens et Allemands qui découvrit la cinquième Révélation d’Epoque. Comment cela s’est-il passé ?
Après un concert exceptionnel à New York, le 25 février 1971, un type bizarre l’approcha et lui cria : « Stockhausen, je dois vous parler ! » Tout le monde s’écarta. Stockhausen accepta de parler à cet homme qui avait une longue barbe, était pieds nus, et qui avait en main un long bâton du genre bâton de berger. L’homme commença à jouer d’une flûte qu’il sortit de son manteau en lambeaux. Stockhausen était amusé en écoutant l’homme jouer d’abord de la flûte, et ensuite lui parler du Livre d’Urantia, que Stockhausen acheta pour 20 dollars. Il commença à lire le livre à son retour en Allemagne.
Au milieu des années 70, le livre devint de plus en plus important pour lui. Une fois en 1974, il commença une de ses conférences à l’université d’une étrange manière : Il arriva, jeta le livre bleu avec un grand « bang » sur le bureau et dit : « Si vous voulez rester mes élèves, vous devez lire ça ! » Plusieurs années plus tard, Le Livre d’Urantia devint une de ses principales sources d’inspiration pour les cycles d’opéra Licht ( Lumière ), un gigantesque travail de 29 heures, composé entre 1977 et 2003. Les fascicules sur la rébellion de Lucifer sont une partie spécialement importante dans Licht. Par conséquent, beaucoup de gens furent introduits au Livre d’Urantia par la musique de Stockhausen.
Après que la traduction allemande du Livre d’Urantia eut été publiée, Stockhausen l’offrit souvent en cadeau. Quelques mois avant de mourir, il me dit : « Tu sais, je dis souvent aux gens maintenant ce que je veux faire quand je serais parti. Alors il me regardent complètement stupéfaits, et je leur dis : Eh bien, j’aimerais vous donner quelque chose à lire. »
Le Livre d’Urantia reste important dans le travail de Stockhausen. Par exemple aucune des compositions suivantes n’ont encore été joué : « HAVONA pour basse et musique électronique », « ORVONTON pour barytone et musique électronique », « UVERSA pour clarinette ténor et musique électronique », « NEBADON pour cuivre musique électronique », « JERUSEM pour ténor et musique électronique », « URANTIA pour soprane et musique électronique », « EDENTIA pour saxophone soprane et musique électronique », et « PARADIS pour flûte et musique électronique ».
Le jour de sa mort, il dit à sa partenaire Kathinka Pasveer : « Maintenant, c’est le commencement d’une période entièrement nouvelle et j’ai trouvé une nouvelle manière de respirer. Ecoute ! » Ensuite il voulut aller à son travail, mais il s’effondra et une crise cardiaque mit fin à sa vie.
Ayez un bon vol vers Havona, maître ! Et merci pour tout ce que vous nous avez donné. Vous nous avez tant donné !
Licht

Licht (Lumière), sous-titré « Les Sept Jours de la semaine », est un cycle de sept opéras composé par Karlheinz Stockhausen qui dure au total vingt-neuf heures.
Origine
Le projet de Licht, d’abord intitulé Hikari (光, « lumière » en japonais), a débuté avec un morceau pour danseurs et orchestre Gagaku commandé par le Théâtre national du Japon à Tokyo. Sous le titre de Jahreslauf (« le cours des années »), cette œuvre est devenue le premier acte de Dienstag. Le compositeur cite aussi l’influence japonaise du théâtre nô pour l’action sur scène1. Le cycle s’appuie aussi sur des éléments des traditions judéo-chrétiennes et védiques2. Le titre Licht est en partie dû à la théorie de l’Agni (la divinité hindoue du feu) de Sri Aurobindo3. Les emblèmes de l’archange Michel, d’Ève et de Lucifer proviennent du Livre d’Urantia qu’il avait acheté lors de son concert avec le Philharmonique de New York en 19714.
Structure
La structure musicale du cycle se fonde sur trois mélodies principales en contrepoint (ou « formules »), chacune associée à un personnage central. Elle suit la méthode de la superformule5 : ces mélodies définissent à la fois les centres de tonalité et les durées des scènes comme un tout, de même que le phrasé des mélodies dans leur détail. Les trois personnages centraux sont chacun liés à un instrument : l’archange Michel à la trompette, Eve au cor de basset et Lucifer au trombone.
Le cycle est construit de manière modulable. Non seulement chaque opéra se suffit à lui-même, mais chaque acte, scène voire portion de scène se suffit à soi-même. Ces modules peuvent être des segments (par exemple les onze soli instrumentaux de Mittwoch), des couches (par exemple la couche électronique Oktophonie dans Dienstag ou la pièce pour piano XIII de la première scène de Samstag (Luzifers Traum) qui omet la voix de basse), ou une combinaison des deux (par exemple le sextuor vocal Menschen, hört et le Bassetsu-Trio, strates de la scène « Karusel » de Michaelion, quatrième scène de Mittwoch).
Parties
Les sept opéras sont nommés d’après un jour de la semaine, dont les sujets reflètent les attributs associés à chaque jour dans la mythologie. Ces attributs sont à leur tour liés aux sept planètes de l’Antiquité classique : lundi pour la Lune, mardi pour Mars, mercredi pour Mercure, jeudi pour Jupiter, vendredi pour Vénus, samedi pour Saturne et dimanche pour le Soleil.
Chaque opéra est composé de la formé élaborée du segment de la superformule correspondant au jour, construit par superposition d’une ou plusieurs lignes de la superformule comprimée sur la longueur du segment.
Donnerstag aus Licht

1978-1980
Titres des parties :
Donnerstag-Gruss (Salut de jeudi) ;
Acte I : Michaels Jugend (la jeunesse de Michael) : Kindheit (enfance); Mondeva ; Examen ;
Acte II : Michaels Reise um die Erde (le voyage de Michael autour de la terre) ;
Acte III : Michaels Heimkehr (le retour de Michael) : Festival ; Vision.
L’archange saint Michel est la figure centrale de l’opéra Donnerstag aus Licht de Karlheinz Stockhausen, premier opéra de son cycle Licht: die sieben Tage der Woche. Double à la fois du compositeur et de l’archange Michel, Michael – triplement interprété par un chanteur, un danseur et un trompettiste – est d’abord enfant entre ses parents, puis homme amoureux, artiste et voyageur, et enfin archange confronté au mal, messager de paix et intercesseur entre les humains et Dieu. Explorant le temps, investissant l’espace, mobilisant les interprètes comme les spectateurs, Stockhausen a fait de Donnerstag, premier des sept opéras de son cycle Licht, une grande aventure pour l’oreille, l’oeil et l’esprit, avec un sens aigu du détail comme de l’unité organique.
Karlheinz stockhausen michaels reise um die erde donnerstag aus licht ii (vidéo): https://alchetron.com/Donnerstag-aus-Licht
Entretien avec Stockhausen :
https://www.telerama.fr/musique/22981-le_compositeur_karlheinz_stockhausen_est_mort.php
Samstag aus Licht
1981-1983
Titres des parties
Salut : Samstags – Gruss (Luzifers – Gruss)
Scène 1 : Luzifers Traum, oder Klavierstück XIII
Scène 2 : Kathinkas Gesang als Luzifers Requiem
Scène 3 : Luzifers Tanz
Scène 4 : Luzifers – Abschied
Le rêve de Lucifer – Michel Rigoni

Le rêve de Lucifer de Karlheinz Stockhausen est une pièce pour piano avec voix de basse (Klavierstück XIII). L uvre constitue, en outre, une scène de l’opéra Samedi de lumière intégré dans le cycle de sept opéras intitulé Licht (Lumière) que l’auteur a entrepris depuis 1977. Dans cette page nimbée de magie, l’auditeur assiste à un étrange rituel de séduction entre Lucifer et la pianiste qui joue le songe musical du démoniaque personnage.
Montag aus Licht
1984-1988
Titres des parties
Salut : Montags – Gruss
Acte I : Evas Erstgeburt
In Hoffnung
Heinzelmännchen
Geburts – Arien
Knabengeschrei
Luzifers Zorn
Das Grosse Geweine
Acte II : Evas Zweitgeburt
Mädchenprozession
Befruchtung mit Klavierstück
Wiedergeburt
Evas Lied
Acte III : Evas Zauber
Botschaft
Der Kinderfänger
Entführung
Adieu : Montag – Abschied
Dienstag aus Licht
1977–1991
Titres des parties
Salut : Dienstags – Gruss
Acte I : Jahreslauf
Acte II : Invasion – Explosion avec Adieu
Freitag aus Licht
1991-1994
Titres des parties
Freitags – Gruss
Freitag – Versuchung
Freitags – Abschied
Mittwoch aus Licht
1995-1997
Titres des parties
Salutation : Mittwochs – Gruss
Scène 1 : Welt – Parlament
Scène 2 : Orchester – finalisten
Scène 3 : Helikopter-Streichquartett
Scène 4 : Michaelion
Adieu : Mittwochs-Abschied
Sonntag aus Licht
1998-2003
Titres des parties
Scène 1. Lichter – Wasser (Sonntags – Gruss)
Scène 2. Engel – Prozessionen
Scène 3. Licht-Bilder
Scène 4. Düfte – Ziechen
Scène 5. Hoch – Zeiten
Sunday Farewell : Sonntags – Abschied
Le cycle a été composé entre 1977 et 2003. La dernière scène du cycle a été créée pour la première fois en 2004, mais sans la scène 5. Les opéras ont été créés séparément à La Scala (1981 et 1984), au Théâtre du Prince-Régent (1998), à l’opéra de Leipzig (1993) ou au Concertgebouw (2002).Il a été donné en 2023 à la philharmonie de Paris.
Le rêve de Lucifer
Le rêve de Lucifer de Karlheinz Stockhausen est une pièce pour piano avec voix de basse (Klavierstück XIII). L uvre constitue, en outre, une scène de l’opéra Samedi de lumière intégré dans le cycle de sept opéras intitulé Licht (Lumière) que l’auteur a entrepris depuis 1977. Dans cette page nimbée de magie, l’auditeur assiste à un étrange rituel de séduction entre Lucifer et la pianiste qui joue le songe musical du démoniaque personnage.
“La symphonie des sphères : Entretien avec Karlheinz Stockhausen”.
L’exploration continue avec Stockhausen (1928-2007)… Il était mignon quand il était petit, il a composé (aussi) pour l’hélicopère et la mitraillette, il faisait des partitions graphiques avec des couleurs, c’est peut-être le musicien du XXe qui a le plus fait l’objet de caricatures et c’était un génie… Voilà ! Je pense que je vais évoquer au moins son fameux « Helikopter Streichquartet » dans la présentation que je dois faire sur les couleurs dans la notation musicale : c’est génial …
Autrement, voici ce qu’il disait de son oeuvre dans un entretien réalisé en 1982 :
« A mon avis, la continuité va de pair avec la multiplicité des oeuvres. La continuité est d’abord liée au principe spirituel : le contenu de mes oeuvres a toujours été religieux (par-delà les aspects orthodoxes des religions). Par exemple, mes premières oeuvres, Choral, 3 Lieder, Kreuzspiel, Gesang der Jünglinge [Le Chant des enfants], etc., jusqu’à la toute dernière oeuvre que je viens de créer à Assise, L’Adieu de Lucifer, pour le huit-centième anniversaire de Saint François d’Assise, toutes ces oeuvres ont une orientation spirituelle. J’ai commencé à composer avec des séries en essayant d’unifier tous les aspects musicaux par un principe générateur et par une forme de base qui donnent naissance à tous les détails ainsi qu’à la grande forme.
Cette conception de la série s’est multipliée, j’ai travaillé avec des ensembles de séries, je l’ai appliquée à des masses de sons, aux principes de l’indétermination, et depuis douze ans environ, la série s’est transformée progressivement en ce que j’appelle la formule, qui intègre tous les aspects représentés auparavant par différentes séries dans une seule forme de base. Cette formule contient le ‘sème’ de tous les aspects d’une grande oeuvre. La grande forme est alors un élargissement de la formule.
A part cela, j’ai toujours essayé, dans chaque oeuvre, de trouver un autre monde sonore et de créer une forme unique. Dans Licht [Lumière], il y a une super-formule qui contient trois couches liées entre elles verticalement, basées sur une progression harmonique, et cette super-formule contient, comme dans un noyau, tous les aspects de sept soirées de musique.
[…]
[Non, je ne crains pas du tout d’être taxé de ‘mystique’.] Il faut éclaircir cette question : le mot “mystique” a énormément dégénéré en Europe, et il a pris un sens négatif. Mystique veut dire : aller au-delà de la pensée ; c’est-à-dire qu’il faut aller jusqu’au bout de la pensée de notre temps et au bout de la capacité intellectuelle la plus élevée, et, une fois qu’on est aux limites de ce qui est pensable, on arrive à une barrière, et l’art a comme but de briser cette limite mentale. Le mystique est au-dessus de la pensée, non en-dessous. Et, à partir de là, nous sommes tous concernés. Chaque homme qui pénètre au-delà des limites de la pensée, du mental, a une inspiration. C’est cela que nous appelons un acte génial. Briser le mental. C’est le devoir de chaque grande époque de l’art d’essayer de pénétrer au-delà des limites de la pensée. […] L’Europe est très mentale actuellement : la démarche vise uniquement la reproduction du cerveau de l’homme et l’exploitation de ses possibilités cérébrales. »
Albèra, Philippe. “La symphonie des sphères : Entretien avec Karlheinz Stockhausen”. Albèra, Philippe. Karlheinz Stockhausen. Montag aus Licht : Revue Contrechamps / numéro spécial. Genève : Éditions Contrechamps, 1988. (pp. 10-15
Klang – Die 24 Stunden des Tages (Stockhausen)

