
L’Absolu Augmenté : Théâtre Poétique Numérique – Scène 1
Valéry visite Mallarmé à Valvins – Première partie : Les deuils de l’enfance (1842-1857)
- Accroche
- Section 1 : La scène – Une rencontre fondatrice
- Section 2 : Mise en scène augmentée
- Section 3 : Une fenêtre sur la mémoire
- Section 4 : Contexte dans l’Odyssée Numérique
- Visuels suggérés
- Prompt pour créer une image illustrant cette page
- Voir aussi
Accroche
Le 14 juillet 1898, à Valvins, Paul Valéry rend visite à Stéphane Mallarmé dans son cabinet de travail. Par la fenêtre, la Seine scintille et la « yole à jamais littéraire » (Valéry) attend, tandis que les deux poètes partagent un moment d’amitié et de quête poétique. Cette scène ouvre la première partie, Les deuils de l’enfance, où Valéry explore les jeunes années de Mallarmé, marquées par la perte. Sur une scène augmentée par Misia Poësis, les alexandrins de Michaël Vinson s’animent : hologrammes, réalité augmentée, et interactions multilingues tissent l’intimité et la mémoire.
Section 1 : La scène – Une rencontre fondatrice

Le 14 juillet 1898, à trois heures de l’après-midi, Paul Valéry frappe à la porte de Stéphane Mallarmé à Valvins. Dans un cabinet de travail baigné par la lumière estivale, les deux poètes se rencontrent dans une atmosphère de complicité. Mallarmé, maître bienveillant, offre un verre d’eau fraîche à Valéry, assoiffé par la chaleur de l’été. Valéry, admirateur fervent, exprime son désir de percer le secret des vers de Mallarmé en explorant ses jeunes années – une période marquée par les deuils de sa mère (1847) et de sa sœur (1857), qui seront évoqués dans cette première partie. Leur dialogue en alexandrins pose les bases d’une quête poétique : comprendre la genèse de l’art mallarméen, depuis ses débuts clairs jusqu’à son génie sublime.
Texte
Valvins, le 14 juillet 1898.
Il est trois heures de l’après-midi. On frappe à la porte. Mallarmé se lève et va ouvrir.
MALLARMÉ
Ah ! mon cher Valéry ! Quel plaisir de pouvoir,
Enfin, vous rencontrer…
VALÉRY
…d’ainsi me recevoir
Me cause à l’infini honneur et grande joie !
J’espère cependant qu’en rien je ne dérange
Votre travail en cours et n’effarouche l’ange –
Le subtil messager qui mit entre mes mains,
Au hasard de mes jours, quelques vers des plus fins
De votre ardente plume qui tant me bouleverse
Et de mes réflexions ouvrent les fleurs converses.
(Silence. Les deux hommes se considèrent dans un sourire complice.)
MALLARMÉ (en lui indiquant un fauteuil)
Mon cher ami, veuillez je vous prie vous asseoir.
D’un voyage si long bien soif devez avoir.
VALÉRY
Les chaleurs de l’été sont certes éprouvantes…
MALLARMÉ (il prend la carafe et verse un grand verre d’eau en disant)
Voici un peu d’eau fraîche à la source chantante
Puisée à la clarté de ce jour annoncé,
Glorieux parmi les jours qui se voient traversés
Du rayon lumineux des amitiés nouvelles,
Et quand l’un pour l’autre l’estime la plus belle
Se réfléchit si pure aux yeux de deux poètes…
VALÉRY
Et dont l’un plus que l’autre aspire, en haute quête,
À approcher de près les souterrains ressorts,
Arcanes inviolés forgés du plus bel or,
Qui firent basculer en deux ou trois poèmes
De la littérature son histoire même.
(Mallarmé regarde Valéry, silencieux et bienveillant, heureux de rencontrer un admirateur aussi pénétrant lui faire part de sa réception quand à sa poésie. On entend un peu plus le chant des oiseaux.)
VALÉRY
J’aimerais m’enquérir, si cela vous agrée,
De ce qu’il en fut de vos plus jeunes années,
Et ainsi retourner de la toile l’envers
Pour tenter de percer le secret de vos vers…
Me l’autorisez-vous ?
MALLARMÉ
Avec un grand plaisir,
Quoique laisser se réveiller les souvenirs
D’un passé fort lointain, cela se peut, redonne…
Comment le signifier ?
VALÉRY
…une nouvelle donne !
- Thèmes : Amitié, quête poétique, introduction aux deuils de l’enfance, clarté des débuts de Mallarmé.
Section 2 : Mise en scène augmentée
Guidée par Misia Poësis, cette scène fusionne théâtre et innovation numérique :
- Décor : Le cabinet de travail de Mallarmé s’anime : une table, une carafe, une fenêtre numérique montrant la Seine, les arbres, et la yole amarrée (mapping vidéo). Des reflets d’eau dansent sur les murs, mêlés d’ombres subtiles évoquant les deuils à venir, tandis que le chant des oiseaux résonne (Dolby Atmos).
- Hologramme : Une plume luminescente flotte au-dessus de la table, pulsant au rythme des vers. Elle projette des fragments de poèmes de jeunesse de Mallarmé lorsque Valéry évoque son « ardente plume », et s’entoure d’un halo bleuté lorsque Mallarmé parle de souvenirs.
- Réalité augmentée : Via l’application Misia Poësis, des vers flottants apparaissent :
- Japonais : 幼き日の詩 / 喪失の影に宿る / 清らかな光 (« Poème de l’enfance / Repose dans l’ombre de la perte / Lumière pure »).
- Anglais : A child’s verse shines through the shadow of loss (« Un vers d’enfant brille à travers l’ombre de la perte »).
- Interaction : À la fin, le public choisit un mot via l’application – « amitié », « deuil », « mémoire » – générant un quatrain projeté, comme :
Memory unfolds in the poet’s tender gaze (anglais, « La mémoire se déploie dans le regard tendre du poète »). - Son : Clapotis de la Seine, chant des oiseaux, et notes de piano enveloppent le public, avec une touche mélancolique annonçant les deuils.
Section 3 : Une fenêtre sur la mémoire
Cette scène interroge : un absolu peut-il être augmenté ? L’absolu mallarméen – quête de l’idéal – se révèle dans l’amitié entre les poètes et la clarté des débuts de Mallarmé, mais aussi dans l’ombre des deuils de l’enfance. La « yole à jamais littéraire », visible par la fenêtre, symbolise son univers poétique, tandis que les effets numériques (hologrammes, AR) magnifient cette intimité sans altérer l’absolu. Le public, en co-créant un poème, participe à cette quête, tissant l’éclat de l’absolu à travers ses mots.
Section 4 : Contexte dans l’Odyssée Numérique
Cette scène s’inscrit dans L’Absolu Augmenté, une expérience théâtrale au sein de Poésie Augmentée : Une Odyssée Numérique en Pays de Fontainebleau. Jouable par extraits lors d’itinéraires de tourisme poétique à Valvins, Fontainebleau, ou à l’international, elle ouvre la première partie, Les deuils de l’enfance, qui explore les pertes marquantes de la jeunesse de Mallarmé.
- Retour à la page d’accueil : https://artetculturefontainebleau.fr/labsolu-au-jour-le-jour-theatre-poetique-en-vers-de-michael-vinson/.
- En savoir plus : https://artetculturefontainebleau.fr/plan-de-communication-odyssee-numerique.
Visuels suggérés
- Bannière : Le cabinet de travail de Mallarmé, avec la fenêtre numérique montrant la Seine, les arbres, et la yole, et une plume holographique flottant au premier plan.
- Scène : Mallarmé et Valéry assis, entourés de reflets d’eau et de vers en AR (japonais et anglais), avec des ombres subtiles évoquant les deuils.
- Palette : Bleu de la Seine, bois chaleureux, or estival, avec des touches de gris-bleu pour les deuils.
Prompt pour créer une image illustrant cette page
« Créez une illustration numérique immersive représentant une scène poétique et augmentée dans le cabinet de travail de Stéphane Mallarmé à Valvins, le 14 juillet 1898. La pièce est baignée par une lumière estivale douce, avec une table en bois, une carafe d’eau scintillante, et une fenêtre numérique ouverte sur la Seine, où l’on aperçoit des arbres et une yole amarrée, symbole de la poésie mallarméenne. Une plume holographique luminescente flotte au-dessus de la table, projetant des fragments de poèmes en français, japonais et anglais, entourée d’un halo bleuté. Des reflets d’eau dansent sur les murs, mêlés d’ombres subtiles gris-bleu évoquant les deuils de l’enfance. Paul Valéry et Mallarmé, en costumes d’époque, partagent un moment d’amitié complice, entourés de vers flottants en réalité augmentée. La palette chromatique combine le bleu profond de la Seine, le bois chaleureux, l’or estival et des touches de gris-bleu mélancolique. L’ambiance est à la fois intimiste, poétique et technologiquement avancée, avec une touche de mystère et de rêverie, capturant l’absolu mallarméen magnifié par l’innovation numérique. »