
La mythologie grecque nous rapporte que Zeus, le maître des Dieux, connut un jour une grande passion pour Ganymède. « Pour garder toujours auprès de lui celui qu’il estimait le plus beau des mortels, il résolut de l’enlever de la terre et d’en faire dans l’Olympe son gracieux échanson. Or, un soir que Ganymède, encore jeune berger, tout en gardant son troupeau sur les pentes herbeuses du mont Ida, était assis sur un rocher et jouait de la flûte, Zeus, transformé en aigle de grand vol, s’abattit soudain derrière lui. Il agrippa ses serres, rendues inoffensives, aux flancs du jouvenceau, piqua son bec en ses cheveux, déploya ses ailes vigoureuses, et enleva ce bel adolescent. Au lieu de fromage et de lait, il se nourrit comme les Dieux, de nectar et d’ambroisie, et il obtint ainsi, pour charmer le regard heureux des Immortels, le privilège d’une éternelle jeunesse.
Sur un plan symbolique, mentionnons tout d’abord que Ganymède était un berger. Or, en raison du fait que les bergers passent de longues heures à observer les troupeaux dont ils ont la charge, ils développent généralement une réceptivité particulièrement vive face à tout ce qui les entourent. En outre, la solitude associée à leur tâche nourrit bien souvent chez eux une vie intérieure intense. Dans cette perspective, Ganymède représente celui qui, totalement ouvert et disponibles aux réalités intérieures (à celles de l’esprit), rayonne tout autour de lui une lumière spirituelle (ce que représente sa beauté). Quand à Zeus, il incarne bien évidemment la divinité elle-même qui affranchit l’homme de toute structure limitative inhérente à sa condition terrestre pour le faire participer aux réalités divines. A ce titre, il apparut d’ailleurs à Ganymède sous la forme d’un aigle. Or, les anciens considéraient cet oiseau comme l’emblème de la divinité. En ce sens, ils lui attribuaient la réputation d’évoluer dans les plus hautes régions du ciel.
Participant dès lors aux réalité divines, Ganymède fut donc chargé de communiquer l’amour dont il était porteur. En ce sens, le vase, rempli de l’élixir de vie (de l’amour), qu’il tient entre ses mains, symbolise le cœur de celui qui, devenu totalement disponible à l’influx divin, permet à cette force divine de s’écouler sur le monde pour le féconder et le conduire à sa rédemption. Quand à l’ambroisie des dieux dont il se nourrit et qu’il distribue autour de lui, elle correspond évidemment à l’amour. En effet, tout comme l’ambroisie confère l’immortalité, l’amour transcende le plan terrestre, affranchissant l’être des limites de l’espace et du temps. De même, comme l’ambroisie est un baume qui panse toute plaie, l’amour se révèle une véritable panacée contre les maux de la Terre.
Source : Astrologie sacrée et symbolisme initiatique. CR Payeur.
Ganymède est associé au signe du Verseau.
Voir aussi : Barbizon, le Village du Nouveau Monde, dans le signe du Verseau, du 21 janvier au 19 février
Nous pouvons voir en la personne de Jean, le Ganymède chrétien, d’autant plus que l’attribut associé traditionnellement à ce disciple est un aigle, ce même oiseau qui transporta le bel adolescent vers la demeure de Zeus. Plus encore, saint Jean fut très souvent représenté en Occident sous les traits d’un adolescent vierge et imberbe, une autre caractéristique qu’il partage avec Ganymède qui obtint des dieux le privilège d’une éternelle jeunesse.