
𝗟𝗲 𝗻𝗼𝗺 𝗱𝗲 𝗚𝘂𝗶𝗹𝗹𝗮𝘂𝗺𝗲 𝗕𝘂𝗱𝗲́ (𝟭𝟰𝟲𝟴-𝟭𝟱𝟰𝟬) 𝗻𝗲 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗽𝗮𝗿𝗹𝗲 (𝗽𝗲𝘂𝘁-𝗲̂𝘁𝗿𝗲) 𝗽𝗮𝘀. Mais ce bibliothécaire qui a été le premier à porter le titre de « maître de la Librairie du Roy » sous François Ier, est à l’origine de la création du Collège de France et de la Bibliothèque royale installée à Fontainebleau, ancêtre de la BnF.
Humaniste et philologue français, Guillaume Budé est un véritable amoureux de la connaissance : sa science est si vaste qu’Erasme l’appelait « le Prodige de la France ». Il a appris en même temps le grec, les mathématiques, les sciences naturelles, la philosophie, l’histoire, la théologie, le droit et la médecine. Et dès le début du règne de François Ier, il milite pour la création d’un collège où seraient enseignées les langues de l’antiquité (le latin, le grec, l’hébreu). C’est le Collège des lecteurs royaux, fondé en 1530 par François Ier, l’actuel Collège de France.
Mais ce grand érudit n’a pas uniquement été un bibliothécaire. Il a été tour à tour maître des requêtes, secrétaire du roi, prévôt des marchands, ambassadeur auprès du Saint Père et un des conseillers écoutés des deux rois qu’il a servis – Louis XII et surtout François 1er.
Sa passion pour le savoir encyclopédique perdure aujourd’hui dans la recherche et l’enseignement au Collège de France et dans les collections patrimoniales de la BnF, qui n’ont pas cessé de se croiser depuis leurs créations respectives par François Ier. Notre nouveau cycle de conférences « Le Collège à la BnF » s’inscrit dans cette lignée.
A partir du 7 novembre, rendez-vous sur le site François-Mitterrand de la BnF pour (re)découvrir l’histoire des sciences au travers du regard de quatre professeurs du Collège de France, qui s’appuient sur des documents des collections de la BnF, exceptionnellement présentés au public. Pour retrouver le programme complet des conférences : https://www.bnf.fr/fr/agenda/le-college-la-bibliotheque
Biographie
Issu d’une famille d’officiers du roi possessionnés autour de Paris, Guillaume Budé, d’abord passionné de chasse, décide à 24 ans de se consacrer aux humanités grecques, domaine alors nouveau. Après des études de droit civil, il devient notaire et secrétaire du roi. C’est un travailleur assidu, vite tenu pour un grand helléniste. Son humanisme qui l’a fait s’intéresser à toutes les sciences de son époque, lui vaut d’être appelé par Erasme le Prodige de la France. En 1522, François Ier lui donne la charge de la bibliothèque royale de Fontainebleau, ce qui lui permet de porter le titre de Maître de la Librairie du Roy. Se faisant l’avocat auprès de François Ier de la création d’un collège où l’on enseignerait le latin, le grec et l’hébreu, il est à l’origine du Collège des lecteurs royaux (actuel Collège de France) fondé en 1530. Correspondant avec de nombreux érudits, comme Erasme, Thomas More ou Étienne Dolet, il se lie d’amitié avec François Rabelais qu’il a pu rencontrer à Saint-Maur. Parmi une quizaine d’ouvrages publiés de 1502 à 1539, qui bouleversent la vision qu’on avait du monde antique, son volumineux Commentaire sur la langue grecque (970 pages), écrit en latin, servira pendant longtemps de référence à tout étudiant désireux d’étudier le grec.
Il raconte, dans le De Asse et dans sa correspondance, qu’il avait hérité d’une mauvaise vigne à Saint-Maur, racheté les terrains voisins à grands frais et bâti en 1516-1517 un manoir de campagne à plusieurs corps de bâtiments, avec écuries, étables et foulerie, sur un domaine clos de deux hectares, que le terrier de 1543 permet de situer rue de Paris, près de la porte d’entrée dans le bourg. Il y cultivait sa vigne, son potager et son verger qui donnait de très belles pêches. De ce domaine dépendaient trente-deux hectares de terres dans la boucle de la Marne. Il y travaillait à ses ouvrages dès les beaux jours et invitait ses amis humanistes à venir y dialoguer sur la philologie grecque. C’est à Saint-Maur qu’en avril 1517, Budé croise François 1er se rendant à l’église et converse avec lui à propos d’Érasme, que le roi cherche à faire venir en France.
Thierry DESLOT et Pierre GILLON https://www.levieuxsaintmaur.fr/dossiers-vieux-saint-maur/biographies/171-bude.html