Laurent Mattiussi

Travaille sur les rapports littérature, philosophie, spiritualité dans l’Europe moderne, notamment sur la théologie négative et les rapports avec la Chine ancienne.

Professeur de littérature comparée à l’université Jean Moulin Lyon 3 de 2001 à 2020 https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=23414


adresse emailenvoyer un mail à l’auteur

  1. Mallarmé et la Chine
    1. « Mallarmé et la Chine ». Une conférence donnée par Laurent Mattiussi (2014)
  2. Voir aussi
Mallarmé et la Chine

PAR VÉRONIQUE JOURNEAU ALEXANDRE · PUBLIÉ 16 OCTOBRE 2015 · MIS À JOUR 9 FÉVRIER 2023

Mallarmé n’a qu’une connaissance vague de la Chine. Pourtant, il témoigne dès ses premiers essais poétiques d’une vive fascination pour l’esthétique chinoise, dont son intuition très sûre lui fait pressentir les tendances fondamentales. Dans un poème de jeunesse, Mallarmé est tenté d’« Imiter le Chinois au cœur limpide et fin ». Le peintre chinois que le jeune poète se donne alors pour modèle est la figure idéale de l’artiste, qui incarne tout le projet esthétique, présent et à venir, de Mallarmé. La poésie, la peinture, la musique et la danse sont d’abord pour lui des arts qui décrivent dans l’espace leur « arabesque », des arts du trait, à l’instar de la calligraphie et de la peinture chinoises. Tous les arts en définitive visent ce qui est pour Mallarmé le nec plus ultra de la figuration esthétique : « une ligne fine, comme tracée à l’encre de chine ». La prééminence du blanc, du vide et du silence est au cœur de la méditation esthétique de Mallarmé et trouve ses échos dans le vaste champ de la culture chinoise, taoïste surtout, à laquelle nous ont familiarisés, notamment, les travaux de François Cheng, Stephen Owen, François Jullien, Anne Cheng, Jean François Billeter et Rémi Mathieu. Mallarmé est ainsi le génial précurseur en Europe de l’idée, foncièrement chinoise dans son esprit, que l’art, par sa transposition verbale, visuelle et sonore, offre paradoxalement du monde une version d’autant plus riche et plus parlante à l’imagination qu’elle est raréfiée et simplifiée.

Laurent Mattiussi est Professeur de littérature générale et comparée à l’université Jean Moulin Lyon 3, membre de l’Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM/CNRS) et copilote de l’équipe de recherche Langarts depuis son lancement. Il s’intéresse en particulier à l’entre-deux de la littérature et de la philosophie aussi bien que des différentes formes d’expression esthétique.

ISBN : 978-2-343-070034-6 •  30 € •  268 pages.

SOMMAIRE

INTRODUCTION
Le parfum chinois de Mallarmé
À la suite de Mallarmé, deux poètes fascinés par la Chine
La critique et les affinités chinoises de Mallarmé
La Chine vue d’ici
Sic itur ad astra
Les enjeux de la comparaison, la comparaison comme enjeu
Éclairer Mallarmé par la Chine, la Chine par Mallarmé ?


I. LE MODELE CHINOIS
Par-delà les clichés
Les sources de Mallarmé
Le sens de la circonstance
La peinture chinoise : un projet esthétique
La disposition intérieure
Linéaments d’une esthétique chinoise
Sortir par la Chine de l’impasse mélancolique
La mort et le néant apprivoisés par le vide
Terre et Ciel


II. UNE ESTHETIQUE DU TRACE
Abstraction poétique et schématisation
Entre logique et espace : le statut ambigu de l’Idée esthétique
L’Idée comme contour
Les dessins de l’« arabesque »
Une poétique de la ligne et du trait
Le paradigme de l’écriture chinoise
Les délices de la simplification
L’essence figurée


III. DE LA NATURE A L’ART
Le retrait de l’auteur
Le primat de la nature
La voix de la nature en l’homme
La continuation de la nature par l’art
Le monde à la lettre
Abstraction poétique et dématérialisation
L’éthérification imaginaire
Les structures essentielles
Vers une cosmologie taoïste


IV. LE RYTHME UNIVERSEL DE L’ALTERNANCE
Le schème duel : respiration, pulsation, scansion, battement
Poétique de l’éventail
L’aile lustrale
La compénétration du haut et du bas
Le souffle de l’invisible
La cérémonie esthétique
Cycles esthétiques de la nature, cycles cosmiques de l’art


V. LA RAREFACTION DES SIGNES
La transparence des choses
La limpidité de l’art
De la limpidité au vide
Mallarmé et le « Néant » bouddhiste
À la limite du blanc et du silence
La musique en sourdine


VI. LA RESERVE
Le double sens de la réserve
L’impulsion initiale du poème
La contrepartie positive de l’anéantissement
Poétique de la virtualité
L’élargissement indéfini de la perspective
Souveraineté de l’absence


CONCLUSION

ANNEXE
Index des noms propres
Index des oeuvres de Mallarmé citées
Index des notions
Table des illustrations
Bibliographie sélective

Vous pouvez commander cet ouvrage directement à votre libraire habituel ou sur le site internet de L’Harmattan (http://editions-harmattan.fr)

Source https://langarts.hypotheses.org/1105

« Mallarmé et la Chine ». Une conférence donnée par Laurent Mattiussi (2014)
Voir aussi

Laisser un commentaire