Règle d’or

  1. Présentation
  2. Règle de vie
  3. Christianisme
  4. Autres racines religieuses et philosophiques
  5. Source
  6. Voir aussi
Présentation

La Règle d’or est une éthique de réciprocité dont le principe fondamental est énoncé dans presque toutes les grandes religions et cultures : « Traite les autres comme tu voudrais être traité » ou « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ». Cette forme de morale universelle se retrouve aussi bien dans les préceptes philosophiques de l’Égypte antique et de l’Antiquité grecque que dans les religions orientales (hindouismebouddhismetaoïsmeconfucianisme…), proche-orientales ou occidentales (judaïsmechristianismeislam) ou encore dans l’humanisme athée.

La formulation la plus répandue de la Règle d’or en Occident est « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », commandement de la Bible hébraïque (ou Ancien Testament) exprimé dans le Lévitique (Lv 19,18), développé par Hillel et par les milieux pharisiens puis par Jésus de Nazareth, qui le cite (Mt 22 37-40 ) comme étant l’essence des six commandements du Décalogue qui se rapportent aux relations humaines.

Cette règle constitue une source d’inspiration essentielle pour l’approfondissement du concept moderne des droits de l’homme.

Règle de vie
Quod tibi hoc alteri (« Ce qui [est fait] à toi, cela [doit être fait] à l’autre »), inscription sur la façade de la halle aux Draps de Brunswick.

La « Règle d’or » peut se comprendre à plusieurs niveaux :

  • Elle peut se limiter à énoncer la règle de base de la morale sociale qu’est la réciprocité, sous la forme d’un simple accord, « ne fais pas ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît » (Tb 4 :15).
  • Elle peut exprimer une attitude socialement louable, ce qu’est socialement un homme bon, « tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux » (Mt 7 :12).
  • Elle peut enfin exprimer que la morale n’est pas nécessairement une contrainte, mais peut être un choix de vie personnel, une attitude active, le choix radical de donner la priorité à « l’amour de l’autre » par rapport à « l’amour de soi » : « tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19 :18).

La relation de l’homme à son prochain pose la question de la limite sociale : « Qui est mon prochain ? » (Lc 10:29).

La signification du mot « proche » ou « prochain » n’est pas explicitée dans le commandement du Lévitique. Le terme utilisé provient de la racine רעה. Il signifie procheami ou encore l’autrel’interlocuteur. Cependant, la définition de celui qu’il faut aimer comme soi-même selon le Lévitique s’étend à l’hôte étranger quelques versets plus loin : « Vous traiterez l’étranger en séjour parmi vous comme un indigène du milieu de vous ; vous l’aimerez comme vous-mêmes, car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte. »

Dans le Nouveau TestamentJésus répond indirectement à cette question par la parabole du Bon Samaritain.

Christianisme

Depuis Origène, la théologie chrétienne interprète le principe de la Règle d’or comme le fondement d’une morale universelle que Dieu destine à l’ensemble de l’humanité.

La Règle d’or est reprise en ces termes dans le Nouveau Testament : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est là la loi et les prophètes. » (Matthieu 7:127), et aussi Matthieu 22:39, Luc 6:31, Luc 10:27. Elle est développée par Jésus par la parabole du Bon Samaritain dans l’Évangile selon Luc (6:31), par laquelle il montre que l’amour du « prochain » va au-delà de l’application stricte de la loi, et s’étend à tout homme.

Cette règle constitue la seconde partie du Grand Commandement. L’Épître de Jacques la qualifie de « Loi royale » ou « Loi du Royaume ». Elle est la base de la vie chrétienne, et Jésus en confirme le caractère nécessaire et suffisant : « Si tu veux entrer dans la vie, applique les commandements » (Mt 19:17 ).

Au-delà, « si tu veux être parfait » (Mt 19:21 ), Jésus propose en outre dans son enseignement un christianisme radical pour ses disciples. Dans ce cadre, la règle d’or est complétée par des règles de vie qui visent à refuser l’usage de la violence ; la loi du talion est alors abolie au profit de la non-vengeance, de la non-résistance au méchant :« Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre. Si quelqu’un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Si quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui. Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi. Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. » (Mt 5:39-45 )

Pour ceux qui ne cherchent pas à l’appliquer littéralement, l’esprit de ce principe de non-agression, « Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui la joue gauche », est un appel à ne pas se mettre au même niveau moral que l’agresseur, mais elle ne prétend pas exclure une auto-défense ou une sanction pénale.

Autres racines religieuses et philosophiques

Les philosophies et religions de l’Histoire ont contribué depuis longtemps à la réflexion et à la formulation de concepts proposant une approche de l’éthique de réciprocité selon différentes approches :

  • Bouddhisme : « Ne blesse pas les autres de manière que tu trouverais toi-même blessante. » – Udana-Varga 5:18 (environ 500 av. J.-C.) ;
  • Confucianisme : « Ce que tu ne souhaites pas pour toi, ne l’étends pas aux autres. » (己所不欲勿施于人) – Confucius (environ 551 – 479 av. J.-C.) ;
  • Hindouisme : « Ceci est la somme du devoir ; ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent. » – Mahabharata (5:15:17) (environ 500 av. J.-C.) ;
  • Humanisme : D’après Greg M. Epstein (en)chapelain humaniste séculier à l’Université Harvard, « Ne faites pas aux autres… est un concept qu’essentiellement aucune religion ne rate entièrement. Mais aucune de ces versions de la règle d’or n’a besoin d’un Dieu ».
  • Jaïnisme : « Rien qui respire, qui existe, qui vit, ou qui a l’essence ou le potentiel de la vie ne devrait être détruit ou dirigé, ou subjugué, ou blessé, ou dénié son essence ou son potentiel. Pour renforcer cette vérité, je vous pose une question : est-ce que le désespoir ou la douleur sont quelque chose de désirable pour vous ? Si vous répondez oui, ce serait un mensonge. Si vous répondez non, vous exprimez la vérité. Juste comme le désespoir et la douleur ne sont pas désirables pour vous, il en est de même pour tout ce qui respire, ou existe, vit ou a l’essence de la vie. Pour vous et pour tous, ceci n’est pas désirable, et douloureux, et répugnant. » ;
  • Philosophie en Grèce antique : « Ne fais pas à ton voisin ce que tu prendrais mal de lui » – Pittacos de Mytilène (640 – 568 av. J.-C.) et « Évite de faire ce que tu blâmerais les autres de faire » – Thalès (624 – 546 av. J.-C.)
  • Taoïsme : « Regarde le gain de ton voisin comme ton propre gain, et la perte de ton voisin comme ta propre perte » T’ai Shang Kan Ying P’ien, « Le sage n’a pas d’intérêt propre mais prend les intérêts de son peuple comme les siens. Il est bon avec le bon ; il est également bon avec le méchant, car la vertu est bonne. Il est croyant avec le croyant ; il est aussi croyant avec l’incroyant, car la vertu est croyante. » – Dao de jing (environ Années 600 av. J.-C.), Chapitre 49 ;
  • Zoroastrisme : « La nature est bonne seulement quand elle ne fait pas aux autres quoi que ce soit qui n’est pas bon pour soi-même. » – Dadistan-i-Dinik 94:5 (environ Années 700 av. J.-C.).
Source

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A8gle_d%27or

Voir aussi

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