
Fonte d’après l’antique par Jean-Jacques KELLER (Zurich, 1635 – Colmar, 1700) et Hans Johann Balthazar KELLER (Zurich, 1638 – Paris, 1702)
1684
Bronze
H. 220 cm ; L. 130 cm ; Pr. 92 cm
MR 3249
Château de Fontainebleau, Jardin de Diane
DÉCOUVRIR LE PARC ET LES JARDINS
- Diane à la Biche.
- Artémis, la déesse multimammaire du château de Fontainebleau
- Artémis, soeur d’Apollon est né à Délos dans les Cyclades
- Le 13/15 août : fête d’Artémis et de la Vierge Marie; Frazer; Le Rameau d’or.
- Voir aussi
Diane à la Biche.
Un modèle antique.
La sculpture en bronze installée aujourd’hui dans la galerie des Cerfs est une copie de la Diane à la biche, aussi appelée Diane de Versailles, antique emblématique de la royauté française. Ce marbre romain offert à Henri II par le pape Paul IV en 1556 est le premier antique majeur à intégrer les collections françaises à la Renaissance, époque où le modèle antique est placé comme un idéal de beauté par tous les artistes. La statue est rapidement installée à Fontainebleau.
Ce marbre romain est lui-même l’héritier d’un bronze grec disparu, attribué à Léocharès, grand sculpteur grec du IVe siècle avant J.-C. Cette attribution est due à de nombreuses ressemblances stylistiques avec l’Apollon du Belvédère, représentation du jumeau de la déesse aussi par Léocharès et lui faisant un parfait pendant.
Un divin symbole monarchique.
À travers la Diane de Versailles et sa copie par Prieur ou celle des frères Keller, on peut voir la déesse de la chasse saisie dans un mouvement gracieux et fluide, esquissant un geste vers les flèches de son carquois et nullement entravée par ses légers vêtements. Diane romaine ou grecque Artémis, la divinité tutélaire de la chasse est presque toujours accompagnée de ses chiens ou du cerf, son animal-attribut.
Au XVIe siècle, Diane, symbole de pureté, est particulièrement prisée dans les créations artistiques. Elle occupe de plus, une place particulière à Fontainebleau, en écho entre autres, à la puissance cynégétique de ce château enserré par une forêt giboyeuse.
Un « classique » du goût à la française.
Au XVIIe siècle, le marbre antique et une copie en bronze de Prieur sont déjà présents en France, respectivement au Louvre et à Fontainebleau. Louis XIV fait déplacer l’antique à Versailles, dans la grande galerie et commande aux Frères Keller une copie, qui orne quelques temps le parterre de l’Orangerie à Versailles avant de rejoindre Marly en 1701. L’image de celle qu’on appelle désormais la « Diane de Versailles » se diffuse par la copie, la gravure, et devient une icône des collections royales françaises.
Au début du XIXe siècle, après un bref passage aux Tuileries, le bronze des Keller est installé à Fontainebleau sur la fontaine de Diane. En effet, Napoléon y fait redessiner en 1813 le jardin éponyme par l’architecte Hurtault, et redonne à la fontaine, créée par les Francini sous Henri IV, une apparence proche de son dessin original. Est ainsi installée la Diane à la biche à son sommet où elle est toujours visible. https://www.chateaudefontainebleau.fr/collection-et-ressources/les-collections/sculptures/diane-a-la-biche-balthazar-keller/
Artémis, la déesse multimammaire du château de Fontainebleau

La Mère Universelle a été honorée
en tout temps et en tout lieu.
Son culte est celui de la fécondité.
« Au commencement, elle était présente, matrice originelle, mer sur laquelle planait l’esprit de Dieu… Moi, la mère de la nature, la maîtresse des éléments, la source première des siècles, la reine des mannes, je suis la plus grande des divinités ; ainsi l’on me nomme Cybèle en Phrygie, Minerve à Athènes, Vénus en Chypre, Diane en Crète, Proserpine en Sicile, Cérès à Eleusis, ailleurs Junon, Bellone, Hécate ou Némésis… Tandis que l’Egyptien, qui dans les sciences précéda tous les autres peuples, me rend hommage sous mon vrai nom de la déesse Isis.»
(Gérad de Nerval, Les Filles du Feu)
http://vivrevouivre.over-blog.com/article-33801777.html
Artémis, soeur d’Apollon est né à Délos dans les Cyclades

Dans la mythologie et la religion grecque antique, Artémis (en grec ancien Ἄρτεμις / Ártemis) est la déesse de la nature sauvage, de la chasse et des accouchements. Fille de Zeus et de Léto, elle est la sœur jumelle d’Apollon (ou simplement sa sœur selon l’hymne homérique qui lui est consacré), avec lequel elle partage beaucoup de traits. Elle joue un rôle important dans de nombreux mythes. Dans la mythologie romaine, elle a été assimilée à la déesse Diane.
Dotée du pouvoir de provoquer des épidémies mais également celui de guérir, elle est la cause des morts subites et du mal qui emporte les femmes en couche. Elle est aussi la protectrice des chemins et des ports, des très jeunes enfants et des jeunes animaux. Ses cultes se rapportent aux grands moments de la vie organique d’une femme (naissance, puberté et mort).
Elle est l’une des déesses associées à la Lune (avec Hécate et Séléné) par opposition à son frère Apollon qui est associé au Soleil.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Art%C3%A9mis
Le 13/15 août : fête d’Artémis et de la Vierge Marie; Frazer; Le Rameau d’or.

En outre, à la fête annuelle de la déesse, que l’on célébrait, nous venons de le voir, dans toute l’Italie le 13 août, on couronnait les chiens de chasse et on épargnait les fauves ; les jeunes gens célébraient une cérémonie purificatrice en l’honneur de Diane/Artémis, on apportait du vin ; le festin se composait d’un chevreau, de gâteaux tout chauds, servis sur des feuilles, et des pommes qui pendaient encore à la branche. Il semble que l’église chrétienne ait sanctifié cette grande fête de la vierge déesse en en faisant très habilement la fête de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie, le quinze août. La différence de deux jours entre les dates n’est pas un argument décisif contre l’identité des fêtes ; même décalage de deux jours existe dans le cas de la fête de saint-Georges, le vingt-trois avril, qui est probablement identique à celle des Parilies qui se célébrait le vingt et un avril dans l’ancienne Rome. Un passage d’un texte syriage du Départ de ce monde de Madame Marie jette quelque lumière sur les raisons qui firent la fête de la vierge Diane/Artémis en fête de la vierge Marie. Le voici : « Et les apôtres décrétèrent aussi qu’il y aurait une commémoration de la vierge Bénie le treizième jour d’Ab (c’est à dire août ; un autre manuscrit porte le 15 d’Ab), parce que les vignes portent des grappes (de raisins), parce que les arbres portent des fruits pour que les nuages de grêle, qui portent des pierres de colère, ne viennent pas briser les arbres avec leurs fruits ni les vignes avec leurs grappes ». Ici il est dit expressément qu’on a fixé la fête de l’Assomption de la Vierge au treize ou au quinze août , pour protéger la maturité des grains et des autres fruits. De même, dans le texte arabe de l’œuvre apocryphe intitulée Sur le départ de la Bienheureuse Vierge Marie, qu’on a attribué à l’apôtre Jean, se trouve le passage suivant : « Une fête en son honneur fut aussi instituée le quinze su moi d’Ab (c’est-à-dire août), qui est le jour où elle quitta ce monde, le jour où les miracles s’accomplirent, et le moment où le fruit des arbres mûrissent ». En outre, dans le calendrier de l’Église syrienne, le quinze août est très souvent désigné comme la fête de la Mère de Dieu « pour les vignes » et encore aujourd’hui, en Grèce, le quinze août, on apporte dans les Églises les raisins et les autres fruits qui mûrissent pour que les prêtres les bénissent. Or nous savons que vignobles et plantations étaient dédiés à Artémis, qu’on lui offrait des fruits et que son temple était situé dans un verger.