
LA GRÂCE D’UNE BONNE MORT
Lorsque la vie, tel le reflux de l’océan
Après l’étale, abandonne un temps le rivage,
Que la purgation marine blanchit la plage,
Une aube nouvelle naît du gouffre béant.
Le sable asséché, entre les doigts filant
A la limite approchante du dernier âge,
Recouvre avec tendresse le coquillage
Qui se retire en son murmure consolant.
Apparaissent alors les îles de la joie
Où aucune triste vague ne s’apitoie,
Rêvant leurs baies maternelles au cœur béni,
Et s’exhalent les douces écumes salées
Des ultimes désespérances en allées
Aux premières gloires du subtil infini.
Michaël Vinson, poésies et autres textes
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