La Dernière mode – Mallarmé

  1. Un délectable monologue sur l’élégance féminine
  2. Une matière poétique inépuisable
  3. La Dernière mode de Mallarmé sous les feux du drame solaire
  4. « Mallarmé et la mode » – Jean Pierre Lecercle
  5. Femmes de Mallarmé
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Un délectable monologue sur l’élégance féminine

Les huit numéros de l’éphémère journal de Mallarmé, La Dernière Mode, écrits en 1874, constituent un délectable monologue sur l’élégance féminine. En 1874, Stéphane Mallarmé entrepris un projet très particulier : la publication d’un magazine de mode, qu’il rédigea presque à lui seul. Utilisant nombres pseudonymes féminins et masculins, il théorisa sur le concept de mode et apporta des conseils sur les vêtements féminins, l’ameublement ou les amusements. Mallarmé créa ainsi un travail fort original qui s’inscrivit dans la tradition française qui, de Baudelaire à Barthes, analyse le phénomène de la mode.

Stéphane Mallarmé, La Dernière Mode, fac-similé, 1978, II.4 (MAL)©YVAN BOURHIS

Mallarmé rédige en 1874 une étonnante revue, La Dernière Mode, qui réunit des articles sur la mode, les bijoux, le jardinage, l’ameublement, la gastronomie, le théâtre.
Il y signe sous des pseudonymes divers et souvent féminins tels que « Marguerite de Ponty » ou « Miss Satin » ! 
L’écrivain se prend au jeu de ce qui était au départ un gagne-pain.

Pas de jour qui se passe sans que l’une de nos abonnées nous demande : où choisir telle étoffe ? Où en trouver la garniture ? Réponse (faite ici maintenant pour qu’elle n’envahisse pas notre correspondance) : il y a deux moyens de s’habiller, soit de s’en rapporter pleinement à une grande faiseuse ou à un couturier, soit de dicter sa toilette à une femme de chambre.

« Gazette de la fashion » signée Miss Satin, in La Dernière Mode, VIIe livraison, 187

Une matière poétique inépuisable

« En s’intéressant à la mode, Mallarmé comprend que la frivolité, les mille-et-une variantes du quotidien, les chatoiements de l’éphémère valent comme une matière poétique inépuisable. Une jouissance à base de riens et de futilités en résulte, loin du retrait de la méditation ontologique. Le réel plaisir d’adhérer au siècle, au temps, au passage, avec tous les engouements que cela suppose, les miroirs aux alouettes sans cesse manipulés et le bonheur de l’instant _ soirées au théâtre, plaisirs de la bouche, parures féminines, robes de réception portées un soir, délaissées le lendemain. La Dernière Mode, au goût du jour, table sur l’éphémère et, sans jamais en parler, porte un défi à la mort. La robe de bal n’a que faire du sépulcre; la légèreté, le tourbillon emportent définitivement dans un présent pur dépouillé de toute nostalgie. »

(En cette année 1874, Mallarmé a 32 ans)

Steinmetz p.165

https://www.musee-mallarme.fr/fr/les-annees-1870-le-rapprochement-avec-les-milieux-litteraires-et-artistiques-parisiens

La Dernière mode de Mallarmé sous les feux du drame solaire

La Dernière mode, où l’on n’a longtemps voulu voir qu’une excursion au royaume de l’éphémère et de la futilité, a déconcerté la critique. « Stéphane Mallarmé, chroniqueur de modes […] chaque fois qu’on y repense c’est avec le même étonnement, comme si l’esprit ne l’avait pas encore accepté »  écrit Jacques Crépet. Un tel jugement trahit non seulement les préjugés théoriques qui enveloppent les arts dits mineurs, mais encore l’idée que celui qui avait côtoyé pendant des années le Néant et l’Absolu ne pouvait, sans contradiction, se consacrer à une chose aussi frivole que la mode….

Lire la suite https://www.cairn.info/revue-romantisme-2006-2-page-129.htm

« Mallarmé et la mode » – Jean Pierre Lecercle

« Mallarmé et la mode » : dont les développements sont relatifs à la Dernière Mode, la publication à laquelle Mallarmé collabora d’août à décembre 1874. Le livre tente d’articuler cette étonnante revue de modes sur la poétique mallarméenne, bien que le texte de la Dernière Mode, et c’est là la thèse exposée en 1989 par Jean Pierre Lecercle, reprise et complétée aujourd’hui, présente peu de rapport avec l’élaboration poétique mallarméenne. Objets de la récente exposition intitulée « La mode et l’impressionnisme », les relations de la mode et de l’art méritent d’autant plus d’être réappréciées que le livre, aujourd’hui, hante, au sens propre du terme, les vitrines des magasins de modes qui, il y a quelques années, ont chassé les librairies du Quartier latin, à Paris, et ont pris leur place…

Jean Pierre Lecercle

https://www.editions-seguier.fr/produit/mallarme-et-la-mode/

Femmes de Mallarmé
Amélie Laurent

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