Poètes chrétiens

  1. Le sommet de la route et l’ombre de la croix ; six poètes chrétiens du XXe siècle
    1. Six poètes en chrétienté (L’Orient Littéraire)
  2. Clio et ses poètes – Les poètes catholiques dans leur histoire (1870-1914)
  3. Pages consacrées aux poètes chrétiens sur ce site
    1. Marot, Prince des poètes à Fontainebleau
    2. Ronsard, Prince des poètes à Fontainebleau
    3. Paul Verlaine
    4. Joris-Karl Huysmans
    5. Théodore de Banville, poète chrétien
    6. Cocteau, un Prince des poètes à Milly-la-Forêt
    7. Paul Claudel
    8. Sainte Elisabeth de la Trinité,  poétesse et mystique
  4. Articles
    1.  Je veulx chanter de Dieu ». L’expérience poétique chrétienne chez les auteurs de la Pléiade (1550-1587)
    2. Guillaume Apollinaire, un poète catholique ?
    3. Dieu et le poète : révélation divine et signe poétique chez les poètes néo-catholiques français
    4. Prêtre ou poète : proclamer la langue des dieux
  5. Voir aussi

Le sommet de la route et l’ombre de la croix ; six poètes chrétiens du XXe siècle

En 2019 à l’occasion du centenaire des librairies La Procure, et à leur demande, nous avions imaginé un hors-série de la collection Poésie / Gallimard consacré à six grands poètes dont l’inspiration chrétienne est au cœur de l’œuvre. Le poète Jean-Pierre Lemaire a alors composé, en puisant dans le répertoire de la collection, Le sommet de la route et l’ombre de la croix, anthologie de six voix majeures du XXe siècle, Peguy, Claudel, Jammes, Marie Noël, La Tour du Pin et Grosjean. L’originalité et la qualité de ce bréviaire poétique, ouvert par une très belle et éclairante préface de Lemaire, nous ont convaincus de l’intérêt de lui donner une plus vaste audience et de l’intégrer dans notre catalogue. La quête spirituelle de ces auteurs, par ailleurs depuis longtemps au Panthéon de la poésie moderne, aux partis pris formels très libres et très différents, est si peu dogmatique, si ouverte et si personnelle qu’elle est évidemment, comme celle d’un Racine ou d’un Jean de La Croix, de nature à toucher le plus large lectorat. Du magnificat de Claudel à la chanson de Marie Noël, de la si humaine prière de Francis Jammes à l’ample scansion péguienne, du psaume réinventé de Patrice de La Tour du Pin à la quête d’un dieu sans majuscule dans le frisson du saule de Jean Grosjean, c’est moins de chants religieux que d’une universelle célébration du mystère qu’il s’agit ici.

https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782072854323-le-sommet-de-la-route-et-l-ombre-de-la-croix-six-poetes-chretiens-du-xxe-siecle-collectif/

Six poètes en chrétienté (L’Orient Littéraire)
Marie Noël D.R.

Un petit recueil essentiel. Pour approcher les mystères de la chrétienté à travers le poème. Pour un apprivoisement de la poésie par les chemins de la trinité. Et découvrir six manières de conjuguer foi et langage. 

Le Sommet de la route et l’ombre de la croix. Six poètes chrétiens du XXe siècle, présentation et choix de Jean-Pierre Lemaire, Gallimard, 2021, 128 p.

C’est un livre dont les poèmes mettent en résonance, à la façon propre à chaque poète présenté, lumières et ténèbres. Chaque univers poétique est une découpe originale dans la solitude, la souffrance et la joie. Une immersion dans le maelstrom de l’intériorité, magma en quête de miséricorde. En quête d’écoute. Autant de manières d’explorer l’être à soi et l’être au monde, aux prises avec la perte et la finitude.

« La charité, dit Dieu, ça ne m’étonne pas. (…). Mais l’espérance, dit Dieu, voilà ce qui m’étonne./ Moi-même./ Ça c’est étonnant (…). » Péguy

« On a parfois comparé les saints à des vitraux dont chacun laissait passer la lumière divine en lui conférant une couleur particulière. On pourrait en dire autant de nos poètes : chacun d’eux se caractérise par une attitude spirituelle, une manière de se conformer au Christ qui pourra modeler jusqu’aux rythmes et aux inflexions de sa voix », écrit Jean-Pierre Lemaire dans sa présentation compacte et riche, de l’ouvrage Le Sommet de la route et l’ombre de la croix.

Sa proposition, au-delà d’un premier abord presque consensuel, est difficile. Entre autres parce que lue et reçue aujourd’hui, dans les contextualités contemporaines, cette poésie placée sous le signe de la chrétienté éclaire et questionne par son éthique et sa spiritualité notre réalité.

Chacun parmi ces six poètes a certes plus ou moins innové sur le plan formel : Péguy avec le vers libre, Claudel le verset, Marie Noël la chanson, Jammes et Grosjean le vers « assoupli ». Leurs approches de la poésie, ainsi que les motifs qui animent leurs univers diffèrent foncièrement, mais ont en partage un rapport profond à la chrétienté. L’expérience spirituelle de ces poètes a une intensité et une teneur de l’extrême qui participent au rayonnement de ce recueil.

« Le dieu ne peut être immobile, pas plus que les astres et les pensées. Le dieu ne peut rester semblable à soi qu’en apparence. La lenteur des altérations nous trompe et Dieu sans doute est pour nous plus lent que les lenteurs (…). Ainsi l’immense silence est-il troublé à son principe. Dieu n’est pas si désert, l’inhabitable n’est pas inhabité, il y a langage chez le dieu. » Grosjean

Ces poètes se saisissent des Écritures : paraboles chez Péguy, psaumes chez La Tour du Pin et Marie Noël, Évangile de Jean chez Grosjean. Ils font « écho à la Parole de Dieu reçue au creux de leur humanité, et ces échos sonnent très différemment » (Lemaire). Recherche d’harmonie, la poésie de Charles Péguy alterne « progression et piétinement » (Lemaire), dans un pèlerinage engagé porteur d’espoir et d’offrandes. Amour du vivant, amour pour l’amoureuse, amour du Christ, ce sont l’épiphanie et la passion qui relient fraternellement et dans le retentissement, le visible et l’invisible, l’idéal et son manque, chez Paul Claudel.

L’écriture de Francis Jammes est un embrassement doux et humble de la foi. Lemaire évoque la notion de ‘consentement’ : à soi, « à la création dans un esprit franciscain », aux déceptions, aux affections du mariage et de la vie de famille. Dans la fraternité avec la nature, ses guêpes, ses moutons, ses ânes, ce consentement chez Jammes n’est pas renoncement mais redécouverte du monde « tel qu’il est ».

« Être poète ; beaucoup souffrir ; être sainte » : un vœu de trinité que formule Marie Noël en sa jeunesse marquée, comme son existence entière, par un double deuil. Lemaire souligne la « fracture » de Dieu chez Marie Noël en « un ‘Père obscur’ qui a fait la mort ‘sans la goûter’ et un Fils qui lui demande de le laisser rejoindre les hommes pour connaître ‘la détresse de la terre’. » Les vers de cette poète ont une mélodie toute en rondeur et limpidité qui parle aux profondeurs de l’âme.

« Mon Dieu, source sans fond de la douceur humaine/ Je laisse en m’endormant couler mon cœur en Vous/ Comme un vase tombé dans l’eau de la fontaine/ Et que Vous remplissez de Vous-même sans nous (…). » Marie Noël

L’appétence de Patrice de La Tour du Pin pour l’imaginaire croise les routes de la foi, par les expériences de la guerre et du mariage. Celui qui va progressivement craindre que son monde et ses personnages imaginaires jadis refuges ne deviennent prisons, va quêter Dieu en une écriture où il s’exprime désormais en son nom propre. Dans le trouble et l’agitation, ses vers érigés en donjons vacillent entre persécution et calme, réclusion et regard tourné vers l’autre.

La distance prise avec autrui et avec la société, la communion avec la nature, l’attention portée aux rencontres, se cristallisent par une articulation du passage et du langage chez Jean Grosjean qui fut, comme Péguy, un grand marcheur. Le temps passe, le langage passe, « le Père en son Fils » passe, le Fils en sa finitude passe. Dans une proximité avec la Parole du Christ et « sa manière de dire » (Lemaire), se transcende la poésie chrétienne de Grosjean.

Ce livre d’une centaine de pages à peine est exigeant et important. En proie aux épreuves du désastre ou aux douleurs indicibles, les hommes et la femme qui ont tracé ces poèmes ont, dans des compréhensions personnelles des mystères de la chrétienté, trouvé dans leur foi un langage, et suivi par la poésie des voies atypiques de la spiritualité.

https://www.lorientlejour.com/article/1267009/six-poetes-en-chretiente.html

Clio et ses poètes – Les poètes catholiques dans leur histoire (1870-1914)

Résumé :

La poésie catholique de 1870 à 1914 est solidaire de l’histoire de son temps et coïncide avec l’âge d’or du laïcisme de la pensée et, pour une part, de la politique anticléricale inaugurée par les gouvernements radicaux. Les grands poètes catholiques français de l’époque , confrontés au matérialisme athée, apparaissent souvent à la fois comme des apologistes et des résistants, polémistes et militants engagés. En fait, tout avait été réuni, et dans tous les domaines (théologie, études bibliques, histoire, philosophie, sciences, art sacré, peinture et musique) pour assurer le triomphe de ce que Mgr Jean Calvet appelle le Renouveau ou la Renaissance catholique. Cependant, le plus saisissant symptôme du retour de l’intelligence à la foi catholique, celui qui frappa le plus l’opinion, fut marqué par le comportement des écrivains, notamment des poètes. La publication de Sagesse, en 1880, pouvait donc être considérée comme un événement majeur, à la fois novateur et fondateur, même si l’acte de foi verlainien était davantage le résultat d’un cheminement personnel douloureux qu’une volonté nette de réintégrer l’Église connue dès l’enfance. Cependant, le Verlaine de Sagesse inaugure bien un mouvement de conversions, amorcé à peine à la fin du deuxième tiers du siècle, et qui prend par la suite une importance énorme, au point qu’on a pu dire qu’il devint une des caractéristiques de la vie littéraire française. D’une certaine façon la poésie catholique de Verlaine à Péguy est donc le produit d’une histoire. Peut-être serait-il plus juste d’affirmer que les poètes ont inséré leur lyrisme dans une vision à la fois personnelle et universelle de l’histoire, de l’aventure humaine, dont le sens est chrétien ? Leur poésie est totalement catholique parce que leurs convictions, alors à contre-courant d’une opposition ouvertement déclarée, sont pleinement catholiques.

Sommaire :

Le poids des origines

 » France, fille aînée de l’Eglise « 

Du règne de Satan à la victoire de Dieu

Pages consacrées aux poètes chrétiens sur ce site
Marot, Prince des poètes à Fontainebleau
Ronsard, Prince des poètes à Fontainebleau
Paul Verlaine
Joris-Karl Huysmans
Théodore de Banville, poète chrétien
Cocteau, un Prince des poètes à Milly-la-Forêt
Paul Claudel
Sainte Elisabeth de la Trinité,  poétesse et mystique

NB. D’autres poètes chrétiens ayant une page sur ce site seront peu à peu ajoutés à cette liste.

Articles
 Je veulx chanter de Dieu ». L’expérience poétique chrétienne chez les auteurs de la Pléiade (1550-1587)

https://shs.cairn.info/revue-l-information-litteraire-2008-2-page-53?lang=fr

Guillaume Apollinaire, un poète catholique ?

https://fr.aleteia.org/2018/11/08/guillaume-apollinaire-un-poete-catholique

Dieu et le poète : révélation divine et signe poétique chez les poètes néo-catholiques français

Dieu et le poète : révélation divine et signe poétique chez les poètes néo-catholiques français https://www.fabula.org/colloques/document443.php

Prêtre ou poète : proclamer la langue des dieux

Cette expérience grandiose, l’extase poétique, est celle d’une expansion infinie des facultés de l’âme. Le chant, la phrase, le mot qui en sont le moteur établissent ou révèlent un accord entre l’esprit du monde (l’esprit de la Terre !) et celui de l’homme. L’âme, devenue toutes choses, a la révélation de l’harmonie et des correspondances. L’homme devient le sens, l’intelligence et la parole du monde. « Le chant est existence… c’est un vol en Dieu. https://www.revue3emillenaire.com/blog/pretre-ou-poete-proclamer-la-langue-des-dieux-par-philippe-camby/

Voir aussi

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