Vierges et Madones dans le massif de Fontainebleau

Sentier Denecourt, n°1.Mont-Ussy.Rocher du Cid, Madone. https://www.fontainebleau-photo.fr/2010/09/rochers-du-mont-ussy-sentier-denecourt.html

Présentées par l’Association des Amis de la Forêt de Fontainebleau

Notre association lance une souscription pour restaurer la Vierge de Saint-Germain peinte sur un rocher du sentier bleu n°4 (repère P). C’est une occasion d’aborder un sujet qui a généré une abondante littérature. En particulier l’article de Jacques Thuilier, « Les Madones forestières du Massif de Fontainebleau » paru dans La Voix de la Forêt 1985/1 nous intéresse particulièrement.
Je propose aux promeneurs de découvrir, pour certains de revoir, les représentations des
Vierges et des Madones dans les forêts de Fontainebleau et des Trois pignons. (1)


Vierge et Madone :
Pour le christianisme, Marie, la mère de Jésus est appelée la Vierge.
La Madone, (en italien ma donna 1643, Oudin) d’après Emile Littré. Elle se nomme aussi
« Vierge à l’enfant ».
Elles sont le sujet de nombreuses expressions artistiques et votives : la Vierge à l’enfant
(1478) par Léonard de Vinci, la Formarina (1518) par Raphaël.
Au cours des siècles il y a eu des représentations religieuses dans la forêt de Fontainebleau.
Aujourd’hui il en reste sept observables en parcourant la forêt :

  1. Notre Dame de la médaille miraculeuse
  2. Notre Dame du Mont Ussy
  3. Vierge de Saint Germain
  4. Vierge Pierre l’Ermite
  5. La tour de la Vierge
  6. Notre Dame de Franchard
  7. Notre Dame de la Délivrance
  8. Voir aussi


Notre Dame de la médaille miraculeuse


Situation:
Route Léopold, près du Carrefour de la Vallée de la Chambre – Parcelle 280 -.
Appelée aussi « Vierge des Huit Routes », elle fut offerte par Charles de
MONTALEMBERT et inaugurée par le Chanoine L.V.CHAIGNEAU le 12 Octobre
1958.
A l’origine elle se situait sur un chêne devant la Maison Forestière des Huit Routes.



Notre Dame du Mont Ussy


Situation:
Sur le sentier bleu n°1, à la partie supérieure du Rocher du Cid (lettre M) – Parcelle 264 -.
Aussi nommée « Notre Dame de l’année mariale 1954 », cette fresque représente une « Vierge à l’enfant », grandeur nature.
En Juillet 1954 deux demoiselles, May CASOLANI et Gaby ROLLANT, la réalisèrent.


Vierge de Saint Germain


Situation:
Sur le sentier bleu n°4, dans la grotte de Robert le Diable (lettre P) – Parcelle 241 -.
Nommée aussi « Notre Dame du Perpétuel Secours », cette représentation de Madone peinte
par le Provinois CORDIER en 1880, ensuite restaurée en 1925, en 1952 par une religieuse de la congrégation Saint Joseph de Cluny, Suzanne CROCHET, puis en 1983.
Cette belle peinture est aujourd’hui en mauvais état, en particulier dans la partie inférieure gauche. La cause est peut être due à la présence de lichens mais surtout au frottement de mains pieuses, mais de propreté douteuse.



Vierge Pierre l’Ermite


Situation:
Sur le sentier bleu n°5, face et au dessus des Oubliettes du Cuvier Châtillon (lettre U)
Parcelle – 882-.
Appelée aussi « Madone du Cuvier Châtillon », cette peinture rupestre fut réalisée par l’abbé LOUTIL dit « Pierre l’Ermite » en 1890 et restaurée par une religieuse de Fontainebleau en 1963. La Merveille, sur le sentier n°5, près de la Vierge Pierre l’Ermite est un des rochers le plus imposant de la forêt


La tour de la Vierge


Situation:
Sur la crête du Rocher de Corne-Biche – Parcelle -74 – de la Forêt Domaniale des Trois Pignons au nord de la Plaine de Chanfroy.
Un sentier depuis cette plaine permet d’y accéder. La descente est délicate.
C’est une tour maçonnée, en grès de 7 mètres de haut, surmontée d’une statue de la Vierge « Notre Dame de Grâce » portant l’enfant Jésus dans ses bras.
En 1862, l’épouse d’un avocat melunais, POYEZ, gravement malade, abandonnée par la médecine, trouva la guérison à Lourdes. En reconnaissance le couple fit construire cette tour, doublée à l’intérieur d’un oratoire aux dimensions réduites : un petit autel sert de base à une mosaïque représentant un visage de la Vierge « Notre Dame des Champs ».
Plusieurs figurations agrémentent cette petite pièce.
Dans la partie supérieure, sous forme d’ex-voto, une plaque de marbre rappelle la cérémonie inaugurale du 1er Juin 1862 (photo ci-dessous).
Un fait marquant est la conversion d’Adolphe RETTÉ (1863-1930) poète, appelé par ses
contemporains, comme COLINET, le « Chantre de la Forêt ».
Le médecin d’Adolphe RETTÉ ayant conseillé à son malade le repos et le grand air, le poète
vint s’isoler dans le petit village d’Arbonne, proche de cette forêt, qu’il connaissait bien et
l’enthousiasmait. Dès le lendemain de son arrivée, il gravit le Rocher de Cornebiche et adressa une ardente prière à la Vierge.
Souvent il fit ce pieux pèlerinage et glorifia l’immense panorama que l’œil embrasse du haut de ce balcon grèseux.
Et lui, le socialiste militant, voire anarchiste, se sentit peu à peu envahir par le doute le plus insidieux ; suivant son expression son âme « était attirée en haut pour se fondre davantage dans la lumière de la grâce ». Cette conversion au catholicisme, où la forêt a joué un rôle primordial et décisif, l’a conduit, ainsi qu’il intitula une de ses œuvres, « Du Diable à Dieu ». Par la suite des pèlerinages eurent lieu le 15 Août et en Octobre.




Notre Dame de Franchard


Situation:
Sur le sentier n° 7, accolée aux vestiges de l’Ermitage de
Franchard – Parcelle 762-.


Nommée aussi « Notre Dame de l’Ermitage ». Dans la niche, on avait placé sous l’Ancien
régime une statue en bois. Elle fut déposée à la révolution de 1789, puis recueillie chez les
sœurs de Saint Vincent de Paul.
Restaurée par un spécialiste, cette statue a été transférée après le départ des religieuses, en 1981, dans la chapelle de la Vierge à l’église Saint-Louis de Fontainebleau
L’abbé CAILLE, plaça, en 1864, dans la niche une statue classique en pierre de 0,60 mètre ;
elle fut mutilée puis retirée.
Celle qui s’y trouve actuellement a été offerte en 1963 par le Chanoine FORESTIER.


Notre Dame de la Délivrance


Situation:
Carrefour de Paris, dans une niche sur un chêne, le long de l nationale 7 – Parcelle -276-.
La niche fut placée en 1941 en reconnaissance de la protection de la ville de Fontainebleau pendant l’invasion allemande.


(1) J’ai décrit les représentations religieuses visibles par le promeneur, c’est pourquoi le
lecteur ne trouvera pas l’évocation de Notre-Dame de Bon-Secours.
Connue aussi sous le nom « La Bonne-Dame », une chapelle a été édifiée en souvenir de
l’accident survenu en 1661 au sieur Dauberon, Capitaine au régiment du Grand Condé.
Dans la descente d’Augas il tombe de son cheval. A terre il évoque la Vierge.
Elle apparait devant sa monture qui s’arrêta net. Relevé sans blessure il reprend son parcours. En 1690, l’Abbé Grenet fit bâtir un oratoire dédié à Notre-Dame de Bon-Secours.
Il fut détruit en 1793. Sous la Restauration, la chapelle actuelle est érigée avec la peinture
de Blondel représentant la scène du miracle.

En 1926, elle est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques.
Aujourd’hui le bâti et les fresques sont très dégradés.
Face à ce constat la ville de Fontainebleau la rachète en 2013 et souhaite engager une
complète restauration.


(2) Je vous propose un circuit reliant les Vierges et Madones dans la FD de Fontainebleau.
D’environ 17 km, il s’adresse à de bons marcheurs.
Il peut être parcouru entre 4 et 6 heures.
Dossier réalisé par Jean Pillot en mai 2014

Source https://www.aaff.fr/wp-content/uploads/2023/12/vierges-et-madones-1.pdf

Voir aussi

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