
La Bonté (1839). Plâtre (Surmoulage) au musée François Rude de Dijon (Côte d’Or, France)
La bonté est la qualité de celui qui fait preuve de bienveillance active envers autrui, une activité efficace susceptible de rendre réellement autrui heureux. Dans Vocabulaire technique et critique de la philosophie, André Lalande donne la définition suivante du terme bonté : « caractère d’un être sensible aux maux d’autrui, désireux de procurer aux autres du bien-être ou d’éviter tout ce qui peut les faire souffrir. » C’est une qualité appartenant au domaine de la morale. Son contraire est la méchanceté.
Philosophie de la bonté
Aristote fait un lien entre l’amitié et la bonté. « L’amitié parfaite est celle des bons et de ceux qui se ressemblent par la vertu. C’est dans le même sens qu’ils se veulent mutuellement du bien, puisque c’est en tant qu’ils sont bons eux-mêmes ; or leur bonté leur est essentielle. Mais vouloir le bien de ses amis pour leur propre personne, c’est atteindre le sommet de l’amitié… Le caractère des bons consiste à être bons absolument parlant et utiles pour leurs amis. Il en va de même pour le plaisir. Les bons se montrent dignes de plaire, d’une manière absolue, et dignes de se plaire entre eux » (Éthique à Nicomaque, VIII, 3).
L’Éthique à Nicomaque – Ἠθικὰ Νικομάχεια

L’Éthique à Nicomaque (en grec ancien : Ἠθικὰ Νικομάχεια, Ethiká Nikomácheia) est un ouvrage d’Aristote qui traite de l’éthique, de la politique et de l’économie. Il est, avec l’Éthique à Eudème et la Grande Morale (Magna Moralia, d’authenticité douteuse), l’un des trois principaux livres exposant la philosophie morale d’Aristote.
Aristote se propose ici de rechercher le sens ultime de la vie humaine, le souverain bien, c’est-à-dire le bonheur. Cette interrogation le pousse à s’interroger sur le genre de vie et les conduites les plus susceptibles de rendre heureux. La réflexion éthique appartient à la science politique, qui a pour objet la vertu (en grec ancien : ἀρετή, arété). La quête de la félicité individuelle l’invite ainsi à exposer les ressorts de l’amitié, de la justice et plus globalement d’une vie vertueuse ancrée dans la collectivité.
Dans l’Éthique à Nicomaque, Aristote définit la vertu comme disposition acquise volontairement, consistant, par rapport à nous, dans la mesure, définie par la raison conformément à la conduite d’un homme réfléchi. Puis, Aristote se concentre sur l’importance d’adopter un comportement continuellement vertueux, grâce à l’habitude de la pratique d’actes de ce genre.
L’Éthique à Nicomaque souligne l’importance des circonstances de l’action morale. Les situations étant particulières et contingentes dans le monde sublunaire, l’homme doit acquérir la vertu de phronesis (prudence, sagacité ou encore sagesse pratique), afin de nous aiguiller, de nous adapter, au moyen de règles générales (et non universelles).
Aristote affirme que le bonheur, qui se définit comme une activité conforme à la vertu, est la fin (télos) de la vie. Ainsi, l’homme bon est celui qui réalise correctement sa fonction naturelle (ergon), qui est d’exercer la partie rationnelle de son âme. Il s’agit de devenir véritablement un être humain grâce à un art (technè) spécifique, c’est-à-dire de développer ce qui en moi fait qu’on peut me reconnaître comme faisant partie de la communauté des êtres humains. Or, la vertu est ce qui définit l’homme en tant qu’homme (et non en tant que charpentier, musicien, etc.).
En savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89thique_%C3%A0_Nicomaque
Texte en grec ancien: https://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Aristote/morale6gr.htm