
Jean Béraud
Musée Carnavalet – Histoire de Paris. Vers 1880
http://www.carnavalet.paris.fr/fr/collections/la-soiree

Chaque gracieuseté qu’on fit
Se change l’hiver en fruit confit.
Dons de fruits glacés au Nouvel An – Mallarmé

Les seuls fruits d’or sont où vous êtes;
N’allez pas vous enfuir demain
Et le ciel reprendra ses fêtes
Sur un geste de votre main.
Autres dons de nouvel an – Mallarmé

Eva, princesse ou métayère
Allumeuse du divin feu
En y posant cette théière
Saura le modérer un peu
*
Ta lèvre contre le cristal
Gorgée à gorgée y compose
Le souvenir pourpre et vital
De la moins éphémère rose.
*
Acclamez d’un petit bruit d’aile
Son nez qui jamais ne prisa,
Mouchoirs, sans cacher le fidèle
Sourire de notre Elisa.
*
Si vous faites naufrage, Elisa, tout nous sert,
Agitez ces mouchoirs sur un îlot désert.
*
Celle ici qui ne prisa
Que l’amitié simple et franche
Veut pour son nez
Elisa
Une pure toile blanche.
*
Lisa
que votre nez répète
Le salut dans chaque mouchoir
D’une impartiale trompette
A l’an qui se lève ou va choir.
*
Quoique à ses pieds une sultane
Ensemble n’en voie autant choir
Lisa, recevez de Stéphane
Mallarmé maint et maint mouchoir.
*
Ce poème devenu prose,
Comme tout se passe à l’envers!
Moi qui devrais pour chaque rose
Ne vous envoyer que des vers.
*
Ici même l’humble greffier
Atteste la mélancolie
Qui le prend d’orthographier
Julie autrement que Jolie.
*
Julie ou Bibi du Mesnil
Rêvant à l’endroit nommé cieux
Ne méprisez ni le nez ni l’
Hommage ému de vieux messieurs.
*
L’an s’en va quoique Whistler nie
Ou par Vous on sache oublier
Sourire
grâce
autre Génie
De renverser le sablier.
Ne t’inquiète pas! Souci
Hasard, tout un an je souhaite
Que rien n’étonne ton sourcil
Vaste comme un vol de mouette.
Source :
- Vers de circonstances
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