
Travaille chez département de lettres modernes de l’université Felix Houphouet Boigny de Cocody, Abidjan
Svp aidez moi , j’ai toujours le soucis pour comprendre l’expression de la figure divine dans poésie de Mallarmé
Kazam Obiang.
Première discussion :
Michaël Vinson a partagé un groupe.
Echange publié sur le groupe facebook Mallarmé, pour ceux qui veulent aider :
Merci bien .
Mais j’aimerai si possible qu’ont m’aides à comprendre les pensées de mallarmé, surtout celle parlant du divin et de tous type de représentation divine dans « poésie »
Car c’est un peut sur ça que porte mon sujet de master
Merci bien
- Michaël Vinson C’est une réflexion difficile parce qu’elle est au coeur de la poésie de Mallarmé, comme elle est au coeur de la création artistique en général. Disons, pour aller très vite, que Mallarmé était athée, mais que, comme tout véritable artiste, il avait un sens de la beauté très élevé et donc de la transcendance et du sacré. Pour aller toujours aussi vite on pourrait dire que « sa religion était la poésie ». Je chercherai quelques pistes pour vous aider. Je dirais pour l’instant, et sur un plan « plus technique », et à mon sens, que s’il a perdu la foi, c’est suite aux nombreux décès d’êtres chers qui ont ponctué sa vie, à commencer par sa mère alors qu’il était très jeune, puis sa soeur, sa petite amie, et enfin, plus tardivement son fils Anatole… Mais il est, en tant que poète, un véritable « mystique de la langue », même si sa quête spirituelle négative a débouché sur une méditation sur le « néant ». Un passage obligé pour remonter au niveau du Divin « débarrassé du religieux », soit l’expérience de la Beauté.
Kazama ObiangMichaël Vinson ah , d’accord , merci pour l’explication et si possible j’aimerai avoir encore plus d’explications sur la représentation de cette figure divine chez mallarmé.
La beauté

C’est t’apprendre que je suis maintenant impersonnel, et non plus Stéphane que tu as connu, – mais une aptitude qu’a l’Univers Spirituel à se voir et à se développer, à travers ce qui fut moi », écrit Mallarmé, jeune poète de vingt-cinq ans, à son ami Henri Cazalis. Le Je qui parle ici n’est plus un moi, c’est-à-dire un individu singulier, le Stéphane que l’ami a autrefois connu. Ce dernier s’est nié comme fin en soi, pour se faire le porte-parole, en tant que Je purement poétique, de l’Univers, après la perte de la croyance en Dieu, un Dieu transcendant dont on imagine qu’on avait dit à l’ enfant : « Le bon Dieu est attentif à toi, Stéphane, à tes joies et à tes peines particulières, il te protège ainsi que les êtres qui te sont chers. » Le jeune Mallarmé a perdu la foi en ce Dieu qui lui a ravi successivement sa mère, sa sœur, sa petite amie, d’une manière qu’il estime cruelle et injuste. Adolescent, il abandonne les pratiques de la foi et rencontre le Néant de l’athéisme. L’abandon des pratiques religieuses se conclura par la négation athée de Tournon où il est jeune Professeur d’anglais (en 1865, Mallarmé a 23 ans) après la lutte triomphante contre ce « méchant plumage terrassé, heureusement, Dieu ». Puis, après le Néant, « le Néant auquel, écrivait-il dans une lettre antérieure, je suis arrivé sans connaître le bouddhisme », après cette phase négative succédant à la phase religieusement affirmative de son enfance, il rencontre le Beau, nouvelle phase affirmative. Il écrira alors, toujours au même ami Cazalis : « Après avoir trouvé le Néant, j’ai trouvé le Beau… tu ne peux t’imaginer dans quelles altitudes lucides je m’aventure » D’abord Dieu le père, puis sa totale négation, le Néant, enfin le Beau, négation de cette négation et réaffirmation de quelque chose de néanmoins divin, le monde. Car cette beauté est celle du monde, réaffirmé comme « divin », par cela seul qu’il est la matière dans laquelle l’homme forge ou taille la forme de ses Dieux, et par cela seul que le poète en dira les formes, apparaissantes-disparaissantes, les mouvements d’envol et de chute, de dilatation et de contraction, de nécessité et de hasard.
En savoir plus :
Mallarmé et la douleur du monde
André Stanguennec
https://www.cairn.info/revue-litterature-2015-3-page-51.htm
Au sujet d’Hérodiade

L’Hérodiade de Mallarmé à travers la figure revisitée de saint Jean-Baptiste
Résumé
Mallarmé se démarque des écrivains qui traitent le thème d’Hérodiade en faisant de Jean-le-Baptiste la figure centrale d’une oeuvre inachevée, où le « Cantique de saint Jean » devient le Symbole de son esthétique. Les fragments d’Hérodiade, fruits d’une longue gestation, sont le théâtre où s’affrontent drame religieux et drame poétique dans une quête spirituelle qui voit triompher le génie poétique. Ce dernier éclôt avec l’effacement du poète. Subsiste une religion sans Dieu, qui participe à l’avènement d’une poésie conçue comme reconstitution.
https://www.erudit.org/fr/revues/etudlitt/2007-v39-n1-etudlitt2293/018109ar/
La religion de Mallarmé

Ce livre se propose de restituer la pensée qui est au fondement de toute l’oeuvre de Mallarmé et qui lui donne sa cohérence. Il propose pour cela une enquête historique et surtout la lecture approfondie de textes en prose trop souvent réputés incompréhensibles en particulier les Divagations, mais aussi les ouvrages scolaires (Les Dieux antiques et Les Mots anglais). Ce qui est appelé ici la religion de Mallarmé ne pose pas la question de sa foi, mais dévoile une pensée originale de la dimension sacrée de l’existence, qui s’enracine dans une conscience moderne du langage et qui comprend tous les domaines de l’activité humaine, du poétique au religieux en passant par le politique, l’économique et le social, sous le signe de la fiction, qui est l’autre nom de la littérature.
Cette pensée critique de la littérature et de la société n’en débouche pas moins sur une utopie religieuse.
L’expérience poétique ou la divine ambiguïté

L’EXPÉRIENCE POÉTIQUE
OU LA DIVINE AMBIGUÏTÉ
Mythe et liturgie chez Mallarmé

Résumé : Dans Offices, Mallarmé érige en modèle esthétique la figuration liturgique, dont les gestes stylisés indiquent l’invisible, ce « soi » qui est dieu et qui, se tenant en retrait au tréfonds de l’intimité humaine, ne peut être saisi dans les formes courantes de la rationalité et de la vie sociale, d’où la triple métaphore symboliste de la séparation : hermétisme, aristocratie, élection. Le geste liturgie du poème opère une soustraction : il retranche du réel un temps et un espace sacrés, cercle magique que sont l’ile de prose, la vitre des fenêtres ou chez Yeats une étreinte rêvée, métaphore d’un éden fictif où les choses sont restituées à leur virginité, ou se produit une idéalisation du monde qui permette sa superposition avec le ciel intérieur de l’âme. Dans cette fête qu’est le poème, le geste réactualise le jaillissement premier du monde, fait surgir une enfance fictive de la terre, annule les conséquences de la chute réinterprétée comme la distance qui sépare la réalité du rêve, ressaisit le soi originaire dans le mythe pour raviver symboliquement la banalité, il sacre et glorifie. l’idéalisation liturgie et poétique exige une double forme d’abstraction, dématérialisant et schématisant, éclairée à la lumière de la théorie kantienne du schème comme instrument de passage et de participation, dans les deux sens, du matériel au spirituel, du concret à l’abstrait, du visible, comme instrument de suggestion indirecte et de figuration mythique. Le geste poétique volatilise les êtres pour libérer une forme schématique, idéale, susceptible de coïncider avec les « rythmes essentiels » du soi, de sorte qu’advienne une correspondance symbolique entre le réel et ce que rêve en l’homme sa part métaphoriquement divine en tant que créative et récréative. Sont étudies chez les trois auteurs, dans cette perspective de l’abstraction mythique et liturgie suggérée par Mallarmé, plusieurs figures ainsi que deux schèmes essentiels de leur poésie : le schème baptismal et celui du néant irradiant, qui visent à produire une restauration de l’être sans sa splendeur originelle.
https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-00903213/

Mallarmé : “Un poème est un mystère dont le lecteur doit chercher la clef”
Le poète Stéphane Mallarmé, chantre du symbolisme, est-il le premier poète « moderne » ? Il a inspiré au siècle dernier Gide, Claudel, Valéry, mais aussi les surréalistes. Une approche initiatique de Mallarmé.
Voir aussi :