Durée : 8 minutes
Thème : La chute (doute, chaos)
- Scène 6 : Tempête sur le lac (4 minutes)
- Scène 7 : Crise personnelle (4 minutes)
- Notes sur la rédaction
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Scène 6 : Tempête sur le lac (4 minutes)
Un ciel noir s’abat sur Reichenau, ses nuages lourds et tourbillonnants étouffant la lumière du jour. Les vagues du lac de Constance s’agitent violemment, leurs crêtes écumantes claquant contre la rive dans un rugissement primal. Des éclairs déchirent l’obscurité, illuminant par intermittence l’île et l’abbaye, dont les tours semblent vaciller sous la colère du ciel. Le son est d’abord un silence inquiétant – inspiré de Harmonien de Stockhausen – une absence oppressante qui fait retenir leur souffle à la foule du festival. Puis, des sons dissonants (Paradies) éclatent, stridents et chaotiques, comme si l’univers lui-même criait sa désunion.
La tempête éclate avec une sauvagerie soudaine, dispersant les festivaliers. Les tentes s’effondrent, les lanternes s’éteignent, et les costumes zodiacaux sont trempés par la pluie battante. Claire et Lukas se réfugient sous un arbre dénudé près du lac, leurs visages éclairés par les flashes des éclairs. Claire serre le manuscrit contre sa poitrine, ses lunettes embuées, tandis que Lukas protège son synthétiseur sous sa veste. Les méandres sombres dans le lac – des filaments noirs et scintillants – respirent violemment, ondulant avec une énergie furieuse, reflétant la théorie des cordes dans un chaos cosmique, comme si les Couloirs du Temps de Dominique Ladoux étaient déchirés par la tempête.
Claire, les yeux fixés sur le ciel, murmure, la voix tremblante :
Claire (en français) : « Ce chaos… c’est un signe. »
Lukas, essuyant l’eau de son visage, répond, incertain :
Lukas (en allemand) : « Oder eine Prüfung? » (Ou un test ?)
Claire sort son Livre d’Urantia de son sac, l’ouvrant malgré la pluie. Elle lit un passage à voix haute, criant presque pour couvrir le vent :
Claire : « Urantia fut laissée dans l’obscurité… mais les circuits peuvent revenir. »
Elle referme le livre d’un coup sec et ajoute, les yeux brillants :
Claire : « La rébellion de Lucifer… elle a isolé Urantia des circuits spirituels. Les moines le savaient. »
Un éclair révèle Dominique Ladoux à quelques mètres, debout sous la pluie, impassible. Ses toiles battent au vent, mais elle les protège avec une étrange sérénité, son regard fixé sur les méandres sombres du lac. Ses cheveux gris collent à son visage, et ses lèvres bougent à peine, comme si elle murmurait une prière silencieuse à l’univers déchaîné. La caméra zoome sur les méandres, leurs pulsations frénétiques évoquant des cordes cosmiques brisées, vibrant dans la tourmente. Claire et Lukas la regardent, impressionnés par son calme au cœur du chaos.
Scène 7 : Crise personnelle (4 minutes)
La tempête s’apaise, laissant l’île dans une obscurité humide et pesante. La caméra nous transporte à l’intérieur sombre de l’abbaye, où des ombres mouvantes dansent sur les murs de pierre, projetées par les flammes vacillantes des bougies. Les vitraux, ternis par la nuit, absorbent la lumière, et les entrelacs abstraits gravés dans la pierre – échos des grottes préhistoriques – semblent surgir comme des fantômes du passé, symbolisant un doute ancestral tiré de la vision de Dominique Ladoux.
Lukas est assis seul sur un banc, son synthétiseur éteint posé à ses pieds. Ses mains tremblent légèrement, ses yeux fixés sur le sol. Il brise le silence, sa voix rauque :
Lukas (en allemand) : « Was machen wir hier, Claire ? Meine Musik… sie ist nichts gegen dieses Chaos. » (Que faisons-nous ici, Claire ? Ma musique… elle n’est rien face à ce chaos.)
Claire, debout près d’une colonne, le manuscrit ouvert dans les mains, réplique avec fermeté :
Claire (en français) : « Non, Lukas. Ce chaos, c’est la preuve qu’on touche quelque chose de grand. La quête continue. »
Il se lève brusquement, agité :
Lukas : « Und wenn es nur Illusion ist? Ein Sturm, keine Offenbarung! » (Et si ce n’était qu’une illusion ? Une tempête, pas une révélation !)
Leur dispute éclate, leurs voix résonnant dans l’abbaye vide. Claire insiste, brandissant le Livre d’Urantia :
Claire : « Les Ajusteurs de Pensée maintiennent un lien, même dans l’isolement. Nous ne sommes pas seuls ! »
Lukas secoue la tête, s’éloignant vers la sortie. En passant devant une toile noire de Dominique accrochée au mur – des méandres sombres tourbillonnant dans un vide profond –, il s’arrête net. Son reflet se mêle aux lignes torturées de l’œuvre, comme si son propre doute y était peint. Il murmure, presque à lui-même :
Lukas : « Vielleicht… vielleicht sehe ich nur Schatten. » (Peut-être… peut-être ne vois-je que des ombres.)
Claire le rejoint, posant une main sur son épaule. « Ce n’est pas une illusion », dit-elle doucement. « C’est un test. » Le silence retombe, lourd et incertain. C’est le micro-nœud : le conflit interne de Lukas et la tension externe avec la tempête atteignent un pic, mettant leur alliance à l’épreuve. La caméra s’attarde sur la toile de Dominique, les entrelacs noirs pulsant faiblement, un rappel que le chaos cache une vérité plus profonde.
Notes sur la rédaction
- Ambiance : La couleur noire (Luzifer) domine, créant une atmosphère oppressante et chaotique. La tempête et l’obscurité intérieure reflètent le thème de la chute.
- Personnages : Lukas bascule dans le doute, contrastant avec la détermination de Claire. Dominique reste une figure stoïque, son art ancrant le chaos dans une vision cosmique.
- Urantia : Les références à la rébellion de Lucifer (Fascicule 53:7) et aux Ajusteurs de Pensée (Fascicule 108:5) renforcent l’idée d’un univers en déséquilibre, mais porteur d’espoir.
- Ladoux : Les méandres sombres dans le lac et la toile noire incarnent le chaos des circuits spirituels brisés, tout en suggérant leur puissance latente.
Que pensez-vous de cette version ? Souhaitez-vous approfondir un moment (par ex., la dispute de Claire et Lukas) ou passer au Jour 4 ? Je suis prêt à continuer ou ajuster !