
Les Jeux olympiques de 1896, également nommés Jeux de la première olympiade, en grec Ολυμπιακοί Αγώνες, sont organisés en 1896 à Athènes en Grèce. Ce sont les premiers Jeux olympiques de l’ère moderne organisés par le Comité international olympique et dont Dimítrios Vikélas fut le premier président du Comité international olympique (CIO).
Le mouvement olympique
Le Congrès de Paris
Article détaillé : Congrès olympique de 1894.
Pierre de Coubertin avait déjà tenté en 1892 lors du congrès pour le cinquième anniversaire de l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques de récréer les Jeux olympiques. S’il avait soulevé l’enthousiasme du public, il ne réussit pas à concrétiser les bonnes intentions.
Il décida de réitérer sa tentative lors du congrès suivant en 1894 où il serait ouvertement question de l’amateurisme, mais aussi, en sous-texte de la recréation des Jeux olympiques. Six des sept points qui seraient débattus portaient sur l’amateurisme (définition, disqualification, pari…) et le septième sur la possibilité de restaurer les Jeux. Coubertin chercha aussi à donner une dimension internationale à son congrès. Il obtint le patronage de nombreuses personnalités : le roi des Belges, le Prince de Galles, le Diadoque Constantin (prince héritier de Grèce) ou William Penny Brookes, le créateur des Olympian Games à Much Wenlock et Ioannis Phokianos. Phokianos était professeur de mathématiques et de physique, et proviseur de lycée. Il était aussi un des propagateurs du sport en Grèce : il fut l’organisateur des Jeux olympiques (ou Festival olympique) dits de Zappas de 1875 et 1888 et le fondateur de l’Association Panhellénique de Gymnastique. Phokianos ne pouvait se déplacer à Paris pour des raisons financières et parce qu’il finalisait la construction de son nouveau lycée. Il se tourna vers un des plus éminents représentants de la communauté grecque à Paris : Dimítrios Vikélas à qui il écrivit pour lui demander de prendre part au congrès.
Dans un discours aux étudiants grecs de Paris le 5 avril 1895, Dimítrios Vikélas racontait sur un ton humoristique comment il s’était retrouvé à participer à ce congrès :
« Au début de juin l’année dernière, le postier m’apporta un paquet d’où j’ai extrait un diplôme faisant de moi un membre de l’Association Panhellénique de Gymnastique. Je n’avais jamais entendu parler de ce club et de ses activités. Je n’avais jamais cherché l’honneur d’en être membre, et je n’avais pas les qualités requises. Le mystère s’éclaircit le lendemain, quand le postier m’apporta une énorme enveloppe, contenant une lettre de l’Association me demandant de la représenter à un Congrès Athlétique International. Cette lettre était accompagnée d’autres lettres : certaines écrites par des amis, d’autres par des membres de l’Association me priant d’accepter. Je n’avais aucune idée qu’un congrès athlétique international pouvait se tenir à Paris. Qu’avais-je en commun avec l’athlétisme ? Mais, pouvais-je dire non à des amis chers ? Par ailleurs, j’avais été auparavant invité à des congrès, sans avoir les qualifications requises pour y participer. En y participant, j’avais réussi à dissimuler mon ignorance, maintenant un silence salutaire. J’avais même profité de ces occasions pour établir d’agréables contacts et m’amuser. Espérant qu’il en serait de même, et ne souhaitant pas déplaire à mes amis, j’acceptais le mandat. »
Cette « incompétence technique » fut soulignée par sa nécrologie dans la Revue Olympique en 1908. Il semblerait que, parmi les amis qui sollicitèrent Vikélas et que celui-ci ne voulait pas mécontenter, se trouvait le diadoque Constantin. C’était donc, selon les mots de Vikélas lui-même, une offre qu’il ne pouvait refuser. Il espérait seulement que sa participation au congrès n’allait pas l’obliger à prendre part à une quelconque activité athlétique. Phokianos, une fois que Vikélas eut accepté, lui envoya un long rapport sur l’histoire des Jeux olympiques, l’amateurisme, l’importance de la gymnastique moderne et du pentathlon. Phokianos désirait que ce rapport fût lu au congrès et il demandait à Vikélas de le faire, après l’avoir traduit.
Le comité pour la restauration des Jeux olympiques et le choix d’Athènes pour 1896
Le Congrès de Paris devait discuter de six questions concernant l’amateurisme. Une septième était consacrée à la restauration des Jeux olympiques. Une commission fut instaurée pour discuter de chacune de ces questions. Coubertin suggéra que celle qui était consacrée aux JO fût présidée par Dimítrios Vikélas qu’il rencontrait pour la première fois lors du congrès.
Les versions diffèrent à propos du choix de la première ville organisatrice et de la date des premiers Jeux olympiques. Pierre de Coubertin dans ses Mémoires écrit qu’il désirait que les premiers Jeux aient lieu à Paris en 1900, mais qu’au cours du congrès, Vikélas, qu’il apprécia immédiatement, sut le convaincre de les organiser à Athènes dès 1896. Pour la Revue Olympique, faisant sa nécrologie en 1908, Vikélas espérait aussi faire avancer la cause de la Grèce auprès de la communauté internationale grâce l’organisation des Jeux. Pour cette raison, il suggéra qu’ils aient lieu dès 1896 à Athènes et non en 1900 à Paris.
Quant à Vikélas, il écrit qu’il n’avait même pas espéré qu’Athènes pût être la première ville organisatrice, mais qu’il souhaitait au moins qu’elle fût incluse dans la liste des villes potentiellement organisatrices. Les minutes du congrès, étudiées par l’historien américain David Young, montrent que les villes de Londres et Athènes étaient les plus sérieusement envisagées pour la première organisation. Coubertin, ne désirant pas voir Londres triompher, aurait soutenu Athènes. On n’était pas encore au temps de l’Entente cordiale, et la rivalité franco-britannique était alors forte. Il semblerait que Budapest ait aussi été candidate, car en 1896 devait s’y tenir une Exposition universelle.
Lors de la dernière séance plénière, Vikélas proposa Athènes pour la première organisation des Jeux. Dans son discours aux étudiants grecs en 1895, il expliquait qu’il n’avait pu faire autrement que le suggérer, tout en connaissant les grandes difficultés que son pays aurait à affronter. En décembre 1893, le Premier ministre grec Charílaos Trikoúpis avait pratiquement déclaré le pays en faillite, réduisant unilatéralement la dette extérieure de la Grèce à 30 % de sa valeur. Athènes était aussi alors éloignée du reste de l’Europe et de l’Amérique : il fallait entre 120 et 150 heures pour faire Londres-Athènes (sans tenir compte des temps d’attente aux correspondances). Il précisa qu’il n’avait de mandat pour soutenir la candidature de la capitale grecque ni de l’Association Panhellénique de Gymnastique ni du gouvernement grec. Il déclara aussi qu’il ne fallait pas attendre de la Grèce une organisation grandiose, mais que la chaleur de l’accueil et les beautés des ruines compenseraient les manques dans l’organisation. Les participants au congrès choisirent alors Athènes comme ville organisatrice par acclamation. La présence et l’éloquence de Vikélas avaient été décisives.
À la fin du congrès, un comité permanent chargé d’en appliquer les décisions, le futur comité international olympique, fut mis en place. Coubertin suggéra que le président fût originaire du pays qui hébergerait les Jeux suivants.
Le comité international olympique et l’organisation des Jeux d’Athènes

Après la clôture du Congrès, Coubertin, William Milligan Sloane (Professeur de Philosophie de l’Histoire à l’université de Princeton et représentant des universités nord-américaines au congrès de Paris) et le gymnaste Ernest Callot (trésorier du CIO) se réunirent chez Vikélas, rue de Babylone à Paris. Ce fut alors que Coubertin réussit à le convaincre de prendre la direction du CIO. À l’automne, il partit pour Athènes qu’il atteignit le 4 octobre 1894. Il écrit qu’il a trouvé la population grecque très enthousiaste à l’idée des Jeux, que le Premier ministre Trikoupis était « bien disposé », mais qu’il aurait « préféré ne pas voir surgir cette affaire ». Afin de convaincre le gouvernement et les personnalités politiques grecques, Vikélas multiplia, jusqu’aux problèmes de santé de son épouse, les rencontres, les consultations et les entretiens, préparant la visite programmée pour le mois suivant de Coubertin en Grèce.
Ce fut donc sans Vikélas (il ne revint à Athènes qu’en décembre) que se tint le « congrès de préparation du concours olympique » au Zappéion en novembre 1894. Ce congrès, sous la direction de Coubertin et le haut patronage du diadoque Constantin, décida du programme des épreuves. Ce fut alors qu’il fut décidé de créer l’épreuve du marathon suggérée par l’helléniste Michel Bréal. Celui-ci décida d’offrir une coupe au vainqueur de l’épreuve. Sur cette coupe était gravée un texte écrit par Bréal et traduit en collaboration avec son ami Vikélas.
Vikélas fut un de ceux qui travaillèrent le plus à répondre aux diverses objections à propos de l’organisation des Jeux du gouvernement de Trikoupis, pourtant son ami. Il fut soutenu dans cette lutte par le principal adversaire politique de Trikoupis, Theódoros Deligiánnis qui prit la position inverse et soutint les Jeux à Athènes. Le principal problème était le financement des Jeux. Lors de sa visite à Athènes, Coubertin en avait estimé le coût de 150 000 à 250 000 drachmes. En décembre 1894, les experts grecs penchaient plutôt pour 600 000 drachmes. En novembre 1895, l’État grec exempta le comité d’organisation du paiement des timbres. Ce n’allait pas être suffisant. Vikélas rendit visite à tous ses (riches) amis pour obtenir leur concours financier. Mais, il fallait plus. Il obtint du Diadoque Constantin la convocation d’un congrès au Zappéion en janvier 1895. Une douzaine de personnalités grecques de premier plan, dont un ancien maire d’Athènes ou Georges Melas, un des riches oncles de Vikélas, furent « invitées » par celui qui était le futur souverain. Ce congrès mena à la création du comité olympique hellénique, le premier comité olympique national de l’histoire. Le COH lança un appel à tous les Grecs, leur demanda de participer au financement des Jeux. Ainsi, Georges Averoff, riche banquier de la communauté grecque d’Alexandrie versa 920 000 drachmes au comité, sauvant ainsi les Jeux. Il finança aussi pour un million de drachmes la réfection du stade antique. Vikélas contacta son ami peintre, qu’il avait croisé à Munich, lors d’un de ses voyages, Nikolaos Gysis, pour lui demander de dessiner le diplôme décerné aux vainqueurs olympiques. Il se posa aussi le problème des sportifs qui participeraient aux épreuves, surtout à cause des inimitiés nationalistes de l’époque, comme la rivalité franco-allemande. Vikélas, grâce à ses nombreux contacts politiques et intellectuels à travers l’Europe travailla sans relâche à convaincre pays et sportifs de participer.
Catégorie:Jeux olympiques de 1896

https://fr.wikipedia.org/wiki/Stam%C3%A1ta_Rev%C3%ADthi
- Délégation aux Jeux olympiques de 1896 – 15 P
- Épreuve aux Jeux olympiques de 1896 – 15 P • 3 C
- Site des Jeux olympiques de 1896 –
- Sportif aux Jeux olympiques de 1896



