
https://www.fandeventails.fr/fr/eventails-xixeme/3169-berger-et-sa-bergere-eventail-d-apres-boucher-vers-1860.html
- Placet futile
- -, Le Papillon, 25 février 1862
- Placet, Les Poètes maudits, 1884
- Placet futile, Poésies 1887
« Placet » (1862)
J’ai longtemps rêvé d’être, ô duchesse! L’Hébé
Qui rit sur votre tasse au baiser de tes lèvres;
Mais je suis un poëte, un peu moins qu’un abbé,
Et n’ai point figurer jusqu’ici sur le sèvres.
Puisque je ne suis pas ton bichon embardé,
Ni tes bonbons, ni ton carmin, ni tes jeux mièvres,
Et qu’avec moi pourtant vous avez succombé,
Blonde dont les coiffeurs divins sont des orfèvres,
Nommez-nous…__ vous de qui les souris framboisés
Sont un troupeau poudré d’agneaux apprivoisés
Qui vont broutant les cœurs et bêlant aux délires.
Nommez-nous… __ et Boucher sur un rose éventail
Me peindra, flûte en mains, endormant ce bercail,
Duchesse, nommez-nous berger de vos sourires.
Placet futile (1887)
Princesse ! à jalouser le destin d’une Hébé
Qui poind sur cette tasse au baiser de vos lèvres,
J’use mes feux mais n’ai rang discret que d’abbé
Et ne figurerai même nu sur le Sèvres.
Comme je ne suis pas ton bichon embarbé,
Ni la pastille ni du rouge, ni Jeux mièvres
Et que sur moi je sais ton regard clos tombé,
Blonde dont les coiffeurs divins sont des orfèvres !
Nommez-nous.. toi de qui tant de ris framboisés
Se joignent en troupeau d’agneaux apprivoisés
Chez tous broutant les vœux et bêlant aux délires,
Nommez-nous.. pour qu’Amour ailé d’un éventail
M’y peigne flûte aux doigts endormant ce bercail,
Princesse, nommez nous berger de vos sourires.
Stéphane Mallarmé
» Mlle Nina [Gaillard] m’a demandé des vers, je lui en envoie, c’est un sonnet Louis XV. »
Stéphane Mallarmé Lettre à Henri Cazalis, 24 mai 1862. » (Mallarmé a écrit ce poème à 20 ans)
Debussy
Les Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé (FL 135) sont trois mélodies composées par Claude Debussy sur des textes de Stéphane Mallarmé en 1913.
Claude Debussy les compose l’été 1913, sur des textes tirés des Poésies de Mallarmé (1899). L’œuvre est créée à la salle Gaveau le 21 mars 1914, par Ninon Vallin (soprano) et le compositeur au piano. https://fr.wikipedia.org/wiki/Trois_po%C3%A8mes_de_St%C3%A9phane_Mallarm%C3%A9
Ravel
« Placet futile fait partie des Trois poèmes de Stéphane Mallarmé œuvre de Maurice Ravel pour voix de soprano, deux flûtes, deux clarinettes, piano et quatuor à cordes. Composés en 1913, ils furent créés le 14 janvier 1914, interprétés par Jane Bathori sous la direction de D.-E. Inghelbrecht, au concert inaugural de la SMI de la saison 1913-1914.
L’œuvre porte la référence M.64, dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par le musicologue Marcel Marnat
Circonstances
Maurice Ravel avait une prédilection pour la poésie de Mallarmé. Dans un entretien accordé au New York Times à la fin des années 1920, il déclarait :
« Je considère Mallarmé non seulement comme le plus grand poète français, mais comme le seul, puisqu’il a rendu poétique la langue française, qui n’était pas destinée à la poésie. Les autres, y compris cet exquis chanteur qu’était Verlaine, ont composé avec les règles et les limites d’un genre très précis et très formel. Mallarmé a exorcisé cette langue, en magicien qu’il était. Il a libéré les pensées ailées, les rêveries inconscientes, de leur prison. »
Or, en 1913, parut la première édition complète des poèmes de Mallarmé. Les trois poèmes furent composés la même année, dans différentes villes qui renvoient aux principaux points d’attache de la vie familiale et amicale de Ravel : Placet futile fut achevé à Paris, Surgi à Saint-Jean-de-Luz, chez ses parents, et Soupir à Clarens, en Suisse, où il pouvait retrouver Stravinsky.
Les dates de compositions suivent l’ordre d’exécution des trois poèmes : le manuscrit de Soupir est achevé le 2 avril 1913, Placet futile en mai, et Surgi… en août. https://fr.wikipedia.org/wiki/Trois_po%C3%A8mes_de_Mallarm%C3%A9
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Art sur le Chemin de l’Eventail à Paris
