Valvins de Léon Dierx

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VALVINS

à Mademoiselle Geneviève Mallarmé

Un peu de son génie, un peu de sa bonté

Dans un peu de nos pleurs, sur Valvins est resté,

Pour en faire à jamais un nom de poésie.

Oui, désormais, autour de la maison choisie,

Dans l’air léger, parmi ses frissons, les senteurs

 Des prés, les bruits épars, les peupliers chanteurs,

Flottera quelque chose encor, dont les poètes

Sentiront la tendresse et la fierté secrètes,

Comme un parfum plus rare et plus subtil, venir

Ranimer leur ferveur pour l’art et l’ennoblir.

Nature! Ô vie! Ô mort! Ô mystère! Ô mélange

D’horreurs et de beauté, de désirs, où tout change,

Revient et disparait en d’incessants départs!

Nul n’a fermé sur vous de plus cléments regards.

Il dort.  Epands sur lui ta clémence, Ô nature!

Donne à ce doux héros la douce investiture,

Ô mort! Que la forêt, que ces royaux abris

Dont il sut écouter les échos assombris

Et célébrer pour vous les splendeurs méconnues;

Que ce fleuve, où, pensif, dans un reflet de nues

Ou d’azur il cherchait l’image aussi des mots;

Que ces bords, ces vallons, ces versants, ces hameaux,

Ce familier décor cher à sa songerie;

Que tout cela murmure, et miroite et sourie,

Chaque été, tendrement, noblement, au soleil,

Autour de son tombeau pour charmer son sommeil!

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Léon Dierx

Lettre complète https://bljd.sorbonne.fr/ark:/naan/a011429863342M7i6PI/0d4e5513b7

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