
- Mallarmé – Un théâtre de l’esprit. André Stanguennec
- Crayonné au théâtre, 1897
- Théâtre de Valvins
- Mallarmé hors frontières – M. de Jesus Cabral
- Voir aussi
Mallarmé – Un théâtre de l’esprit. André Stanguennec

Mallarmé a toujours exprimé une passion pour le théâtre, de même que pour l’écriture théâtrale. Livre et Nature se donnent comme deux aspects d’un même Théâtre pouvant porter le nom de l’un ou de l’autre : « un théâtre inhérent à l’esprit, quiconque d’un œil certain regarda la nature le porte avec soi, résumé de types et d’accords ; ainsi que les confronte le volume ouvrant des pages parallèles ».
Les études ici rassemblées procèdent à une élucidation du sens spirituel que Mallarmé donnait au théâtre. Elles envisagent celui-ci dans son rapport aux vécus eux-mêmes dramatiques de l’auteur (Chap. I), à ses conceptions de la « logique » du théâtre et de la « fête » sociale et politique (Chap. II), du théâtre et de la musique (Chap. III), du théâtre et de la peinture (Chap. IV), du théâtre et de la vérité morale (Chap. V), enfin du théâtre et de la notion de rythme cosmique présente dans la lecture bachelardienne de Mallarmé (Chap. VI). La Conclusion insiste sur l’ambiguïté spirituelle de ce théâtre notamment dans ces mots : « la Divinité, qui jamais n’est que Soi », et dans le « Rien » ou « Néant » de cette théâtrale « Divinité ».
André Stanguennec est Professeur émérite à l’Université de Nantes et se consacre à l’histoire de la philosophie allemande moderne, au romantisme allemand ainsi qu’à l’oeuvre de Mallarmé auquel il a consacré plusieurs livres et articles. Ses recherches en métaphysique concernant la dialectique réflexive lui ont valu le Prix Cardinal Mercier décerné par l’Université catholique de Louvain-La-Neuve (2011). Le Prix 2016 de la Fondation Édouard Bonnefous de l’Institut de France lui a été attribué pour l’ensemble de son oeuvre et en particulier pour son livre Ernest Renan. De l’idéalisme au scepticisme, Paris, Honoré Champion, 2015.
Crayonné au théâtre, 1897
Notes sur le théâtre, 1886-1887 (p.37-60).
Crayonné au théâtre, 1897
Théâtre de Valvins

THEATRE DE VALVINS
(1881 – 1882)
SONNET D’INAUGURATION
AU PUBLIC
Par un soir tout couleur de topaze et d’orange
Leurs espoirs reflétés dans ce riche tableau
De gais comédiens suivant le fil de l’eau
Ont débarqué la joie au seuil de votre grange.
Aucun toit si grossier ne leur paraît étrange
Ils le peuvent changer vite en Eldorado
Pour peu qu’au pli naïf qui tombe du rideau
La rampe tout en en feu mêle l’or d’une frange.
Ainsi le doux concert qui cessa quand je vins,
N’était pas, croyez-m’en, ô peuple de Valvins
Le désespoir d’un veau pleurant hors de la salle
Mais, avec ses cinq doigts, par la gamme obéis,
La chanson que du creux d’un violon exhale
Un jeune homme de bien natif de ces pays.
Stéphane Mallarmé
Mallarmé hors frontières – M. de Jesus Cabral

M. de Jesus Cabral, Mallarmé hors frontières. Des défis de l’Œuvre au filon symbolique du premier théâtre maeterlinckien
Présentation de l’éditeur:
Mallarmé hors frontières s’attache à dessiner un nouveau profil de Mallarmé et à découvrir la mobilité de sa pensée, contrariant certaines caractérisations irrémédiablement associées à son nom – hermétisme, obscurité, misanthropie vis-à-vis de la réalité historique –, résultant de lectures fragmentaires, souvent essentialistes de son œuvre.
L’impact de Mallarmé sur le Symbolisme est pourtant majeur. A partir de 1885 surtout, on assiste à une convergence d’idées, puis à un regroupement d’un vaste éventail de poètes autour du « maître » de la rue de Rome. Eclectique, « franco-étrangère », cosmopolite, cette génération est à l’image même du mouvement : on ne peut l’enfermer dans des frontières strictes, créant une dynamique d’échanges tout à fait exemplaire entre Paris et la Belgique.
Parmi les jeunes écrivains débutant dans l’effervescence symboliste, Maurice Maeterlinck est rapidement devenu un nom de proue de la rénovation du théâtre français. Auteur de La Princesse Maleine et de la célèbre Pelléas et Mélisande, le poète-dramaturge commence non seulement sa carrière sous les encouragements de Mallarmé, comme ses pièces révèlent de nombreuses passerelles avec l’œuvre du maître français, chez qui la recherche d’un théâtre nouveau constitue peut-être le véritable fil d’Ariane, depuis Hérodiade, le Faune et Igitur, jusqu’aux textes de la maturité.
Le premier théâtre maeterlinckien a donné à des principes comme la suggestion, l’effet et le mystère une dimension “active”, créant un filon symbolique du projet de Mallarmé, hors frontières, au seuil de la modernité.
https://www.fabula.org/acta/document3668.php
Maria de Jesus CABRAL est professeur de lettres, Université Catholique portugaise , puis Université de Lisbonne. – Spécialiste des littératures symboliques française et belge
https://flul.academia.edu/MariadeJesusCabral